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Accès universel… pour les animaux aussi!

Loutre d'Amérique
Credit: Espace pour la vie (Claude Lafond)
Loutre d'Amérique
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Accès universel… pour les animaux aussi!

Quels sont les cas les plus fréquents en médecine vétérinaire au Biodôme de Montréal? Avec la multitude d’espèces animales présentes, nous en voyons de toutes les couleurs, mais je dois dire le nombre de patients gériatriques qui affichent des « bobos de petits vieux » est de plus en plus considérable.

La loi de la nature

En règle générale, la captivité augmente la longévité des pensionnaires en institution zoologique. Pourquoi? L’état sauvage impose des contraintes et des stress qui font en sorte que seuls les individus très robustes et pourvus d’une santé vigoureuse peuvent prospérer. Par exemple, pour survivre, une loutre en nature doit être en pleine forme pour pêcher dans un lac, alors que ses proies peuvent fuir à la vitesse de l’éclair ou se cacher. Ici, comme nous lui offrons des proies mortes ainsi que des proies vivantes faciles à capturer, son besoin primaire est facilement comblé. En nature, les loutres du Canada vivent en moyenne jusqu’à l’âge de 10 à 13 ans; en captivité, elles peuvent doubler leur espérance de vie. Actuellement, nous hébergeons une loutre mâle âgée de 17 ans au Biodôme.

Des articulations en perte de flexibilité

Le vieillissement du corps, que ce soit celui d’un humain, d’une girafe, d’une loutre ou d’une autruche, apporte son lot de problèmes! Parmi les plus répandus, l’arthrose, une maladie articulaire dégénérative affecte la santé et du coup, la qualité de vie de nos pensionnaires. À 17 ans, notre loutre mâle n’y fait pas exception. Depuis plusieurs mois, nous avons remarqué que sa démarche était altérée, et qu’il y avait une boiterie intermittente aux membres postérieurs. Nous n’avons pas été surpris de constater, après des radiographies, que quelques articulations étaient affectées.

Une granule, une p’tite pilule

Comme c’est le cas pour tous les animaux souffrant d’arthrose, nous savons que cette maladie est douloureuse, et nous avons donc commencé un traitement contre l’inflammation et la douleur. Nous complétons son régime de poissons avec des nutraceutiques, soit des combinaisons de glucosamine, chondroïtine, moules vertes, etc. De plus, l’équipe de menuisiers, en collaboration avec notre équipe de soins animaliers, a fabriqué une rampe d’accès pour faciliter ses allers et venues dans son quartier de nuit et rendre ses déplacements moins douloureux!

Une meilleure qualité de vie

En tant que vétérinaires, nous sommes responsables de la santé et du bien-être de nos patients. Il est certain que l’arthrose peut diminuer la qualité de vie, parfois au point où il n’y en a plus… C’est pourquoi nous utilisons des grilles d’évaluation afin d’obtenir un portrait global et plus objectif du bien-être de notre patient, pour prendre les bonnes décisions. En ce qui concerne notre « loutre-papy », nous pouvons affirmer qu’il n’a pas perdu toute sa pêche et que, en bonne loutre qu’il est, il continue de s’amuser!

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