- 17 Avril 2015 - Biodôme : Recherche scientifique
À l'occasion du Jour de la Terre, le Biodôme est heureux de présenter le projet d'un jeune Néerlandais qui recèle le potentiel d'espoir dont nous avons tous besoin.
250 millions de kilogrammes* de plastique dans les océans
En 2011, à l'âge de 16 ans, Boyan Slat découvre à quel point la mer est encombrée de plastique lors d'une séance de plongée. Le matériau a les défauts de ses qualités : il est pratiquement indestructible. Seuls le soleil et l'oxygène de l'air peuvent en venir à bout… après 500 ans, voire 1000 ans, s'il est immergé.
Boyan est révolté. Il profite d'un projet scolaire pour développer une idée qui lui vaudra le prix du meilleur design technique de l'Université de technologie de Delft (Pays-Bas).
Peut-on vraiment nettoyer les océans?
Boyan n'est pas le premier à chercher une technologie efficace pour retirer le plastique des océans. Jusqu'à ce jour, les techniques suggérées consistaient à sillonner ces plaques flottantes de plastique avec des engins filtrants. Tenant compte des surfaces à couvrir, il faudrait des milliers d'années et des milliards de dollars pour nettoyer ne serait-ce qu'une seule de ces plaques. De plus, on ramasserait le poisson, les oiseaux et les autres organismes marins.
Laisser les océans venir à nous
L'idée de Boyan est à la fois simple et efficace. Plutôt que de parcourir les immenses plaques de déchets, laissons les courants nous amener le plastique. Il suggère d'installer une barrière flottante (estacade) de 100 km au travers du courant circulaire (gyre) du Pacifique Nord. Le courant et les organismes marins qui s'y trouvent passeront sous cette estacade, tandis que le plastique flottant sera retenu et récupéré par une plateforme.
Déterminé à aller au bout de son idée
En octobre 2012, Boyan donne une conférence sur Internet. Le succès est foudroyant. Il fonde The Ocean Cleanup, une organisation composée d'une centaine de scientifiques et d'autres collaborateurs. L'immense popularité de son idée lui vaut un financement record de 2 M$ US en moins de 100 jours. Des mises à l'essai avec des installations de plus en plus grandes devraient se conclure, en 2020, par l'installation de la structure finale dans le Pacifique Nord. L'objectif : récolter la moitié du plastique de cette gyre (35 millions de kilogrammes) en dix ans. Agir à la source d'abord Le nettoyage des océans ne doit pas nous soustraire à notre obligation de réduire et de recycler nos déchets. Le plastique continue d'être déversé dans la mer (9 millions de tonnes par année). Nous devons poursuivre nos efforts afin que ce plastique cesse de détruire les écosystèmes marins de notre planète.
*Eriksen & al., Plastic Pollution in the World's Oceans: More than 5 Trillion Plastic Pieces Weighing over 250,000 Tons Afloat at Sea, 2014