Ces TIC qui nous envahissent…

Il est facile de fabriquer du papier à partir de vieux papier, de l’aluminium à partir d’aluminium récupéré, mais comment fabriquer un nouvel ordinateur à partir d’un ordinateur désuet?

Les TIC

Les appareils issus des technologies de l’information et des communications, communément appelés les TIC, créent des déchets difficiles à gérer en raison de leur composition à partir de matériaux multiples (plastiques variés, verre, métaux lourds et précieux). Il est donc à ce jour impossible de mettre un vieil ordinateur sur un convoyeur pour le transformer en bombe informatique de l’année au bout de la chaîne de production. Une bombe? Peut-être que oui après tout.

La problématique

Les appareils électroniques sont omniprésents dans nos vies, qu’il s’agisse d’un téléphone portable ou dit intelligent, d’un téléviseur, d’un lecteur MP3 ou d’un ordinateur et ses périphériques…Tous entrent dans la catégorie des TIC. En moins de 30 ans, nous avons vu l’apparition, l’ascension et la disparition de certains de ces appareils comme le baladeur, le discman et le téléavertisseur. Tout récemment, le glas a également sonné pour le téléviseur à écran cathodique. On peut aussi anticiper la mort imminente du fax d’ici quelques années. De nouveaux produits comme les livres et les tablettes électroniques continuent d’apparaître. Quel sort leur réserve-t-on? Quel sort nous réservent-ils? À l'affût de la nouveauté de l’heure, le remplacement des versions constamment renouvelées de nos TIC est devenu pour certains aussi irréfléchi et automatique qu’un tic. Selon l’Agence de protection de l’environnement (EPA) des États-Unis, 75 % des TIC qui ne servent plus, dorment entreposés dans des garages ou des garde-robes, pour ce qui est du reste, ils sont incinérés, envoyés à l’enfouissement ou recyclés. Les déchets électroniques comptent parmi les déchets qui connaissent la croissance la plus fulgurante. Lorsqu’enfouies ou incinérées, leurs composantes toxiques sont relâchées dans l’air, dans le sol et dans l’eau. Il en résulte une contamination de la faune et de la flore. L’EPA a également estimé qu’en 2007, plus de 112 000 ordinateurs par jour avaient été mis au rebus.

Les TIC et l’éthique

Selon une étude réalisée par le Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE), entre 50 et 80 % des TIC envoyés au recyclage finissent leur route en Afrique et en Asie où les composantes ayant une certaine valeur sont récupérées souvent à la main et dans des conditions inadéquates pour l’environnement ou pour la santé humaine.   Le PNUE prévoit que les quantités de déchets électroniques pourraient faire en 2020, dans certains de ces pays émergents, un bond de 500 % par rapport aux niveaux de 2007.

De TIC en TIC

Comme déjà mentionné dans un billet précédent, Mon bac de recyclage est plus gros que le tien!, le recyclage n’est pas une finalité en soi. C’est la conception même de ces appareils qu’il faudrait repenser (écoconception) en prolongeant leur durée de vie utile et en facilitant leur disposition. Par la suite, l’approche logique demeure celle des 3R : réduire la vitesse de remplacement de ces équipements et éviter de faire bombance électronique; favoriser la réutilisation en donnant à des écoles ou des organismes qui peuvent les utiliser tels quels ou les remettre en état; ou se tourner vers le recyclage,  mais pour disposer adéquatement de ses TIC, on peut se tourner vers la plupart des magasins Bureau en gros, les Écocentres (pour les montréalais), ou certains programmes en milieu de travail. Dans le cas d’un programme institutionnel, il est important d’exiger du récupérateur un certificat de destruction qui atteste que le tout sera fait en accord avec les normes environnementales en vigueur au Québec.

Pour plus d’informations sur le sujet :

• Agence de protection de l’Environnement (EPA): Electronics waste management in the United States (en anglais)
• Greenpeace : Where does e-waste end up? (en anglais)
• Greenpeace : Guide to Greener Electronics (en anglais)
• Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE) : Recycling – From E-waste to resources (en angalis)
• Recyc-Québec : Les résidus des technologies de l’information et des communications