- 14 Août 2019 - Planétarium : Actualités astronomiques
Il est rare que les astronomes puissent assister à une collision cosmique dans le système solaire. C’est ce qui s’est produit en juillet 1994, alors que la comète Shoemaker-Levy 9 a percuté la planète Jupiter.
Cette histoire débute de façon banale au printemps 1993, alors que les astronomes Carolyn et Eugene Shoemaker, ainsi que le montréalais David Levy observent le ciel avec un télescope du mont Palomar, en Californie, à la recherche de comètes ou d’astéroïdes circulant près de la Terre.
Une découverte étonnante
Le soir du 24 mars 1993, aidé par un étudiant français, Philippe Bendjoya, notre trio découvre une comète sur l’une de ses plaques photographiques. C’est la neuvième comète découverte par ces astronomes. Mais la forme de cette nouvelle comète leur semble étrange. Plutôt que d’apparaître comme une tache ronde et diffuse, la comète Shoemaker-Levy 9 présente une forme allongée et aplatie. Elle semble montrer plusieurs noyaux !
Les spécialistes des comètes se mettent alors à l’œuvre pour comprendre comment un corps céleste peut montrer une telle apparence.
Il apparaît rapidement que la comète n’est pas en orbite autour du Soleil comme toutes les autres, mais plutôt autour de la planète Jupiter.
Les simulations numériques des astronomes indiquent que la comète serait passée à proximité de la planète Jupiter dans les années 1970 et aurait été capturée par cette dernière. Puis en 1992, la comète serait passée si près de Jupiter qu’elle aurait été disloquée en 21 fragments. Mieux, tout indique alors que ces fragments vont se désintégrer plus tard dans l’atmosphère de Jupiter, entre le 16 et le 22 juillet 1994. Pour la première fois de l’histoire, les astronomes observeront en direct une collision entre deux corps célestes dans le système solaire.
Collision cosmique
Tous les efforts seront déployés pour ne rien manquer du phénomène. En plus de télescopes au sol, des satellites artificiels seront mis à profit pour enregistrer la collision cosmique. Malheureusement, les collisions auront lieu sur la face de Jupiter non visible de la Terre. Il faudra attendre quelques minutes pour observer le résultat des impacts.
Les images sont spectaculaires! Les fragments entrent dans l’atmosphère à une vitesse de 200 000 km/h. Le premier impact crée un nuage de poussière sombre de 6 000 km de diamètre, alors que le plus gros fait une cicatrice de 12 000 km.
La poussière laissée par la désintégration des fragments a été observée pendant des mois, permettant aux astronomes de mieux comprendre la dynamique de l’atmosphère de la planète Jupiter.
Jupiter un bouclier céleste
Suite à cette collision, les astronomes ont réalisé que la planète Jupiter protégeait les planètes intérieures du système solaire, dont la Terre de plusieurs impacts catastrophiques. Son importante gravité attire, la plupart du temps, les corps célestes, comme les comètes avant qu’ils ne s’aventurent dans les zones intérieures du système solaire. Ainsi Jupiter nous protège contre les collisions dévastatrices.