- 12 Juillet 2017 - Jardin botanique : Expérience
Petit matin gris, 7 h 30. J’arrive au Jardin botanique de Montréal. Tout est calme et silencieux... ou presque. Mes amis les oiseaux sont là, toujours au poste !
Je suis une grande habituée du Jardin. Cela fait plus de 65 ans que je fréquente cette merveilleuse oasis urbaine. Ce matin est toutefois particulier. Aujourd’hui, je ne suis pas une simple « visiteuse ». Je suis « bénévole » pour un évènement très spécial : le Projet Dougherty.
Contribuer à l’insolite
Je présente mon laissez-passer au gardien, qui me laisse passer avec un grand sourire. Le temps maussade persistant des derniers jours ne semble nullement l’affecter.
Je me dirige allègrement vers le site. J’ai avec moi tout un attirail : gants de travail, anti-mouches, crème solaire, eau, chapeau, imperméable. Les nuages menaçants m’indiquent que ce dernier va possiblement me servir au cours de l’avant-midi.
De nature curieuse, j’ai fait ma petite recherche sur Patrick Dougherty. J’ai ainsi visionné plusieurs photos et vidéos de ses majestueuses sculptures végétales à travers le monde. Ses œuvres sont d’une grande originalité. Constituées exclusivement de longues tiges végétales entremêlées en structures harmonieuses, ses créations semblent émerger d’un monde insolite ! L’artiste les érige habituellement à l’extérieur, dans des cadres enchanteurs.
J’ai vraiment hâte de commencer le travail, même si je ne sais pas encore de manière précise en quoi il consistera.
Corde, sécateur et entraide
J’atteins le site. D’immenses ballots de tiges de saules sont disposés au sol. Leur quantité est impressionnante. J’aperçois au loin l’œuvre collective dont la construction a débuté il y a deux jours seulement. Je m’approche. C’est fascinant !
Nous serons neuf, dont Patrick Dougherty et ses deux assistants. Nous devons recourber de longues tiges de saule très robustes, préalablement plantées dans le sol, puis les joindre avec de la corde. Celles-ci forment la base de la sculpture végétale. Les visiteurs la complèteront progressivement tout au long de l’été.
Malgré la pluie, l’ambiance reste dynamique et joyeuse. Le mauvais temps devient un élément secondaire face à l’infini plaisir d’être là et de participer à cette formidable aventure.
Nous travaillons en équipes de deux ou trois. Plusieurs mains sont requises pour venir à bout des tiges parfois récalcitrantes. L’entraide est un outil efficace !
Retour en enfance
Petit à petit, de mignonnes maisons bulle, reliées par de longs couloirs ondulants prennent forme sous nos yeux. Les structures de bases achevées, nous y insérons des tiges plus fines, tressées en vagues pour créer murs, portes et fenêtres.
Le travail est physique, créatif et très amusant ! J’ai l’impression de revisiter un morceau de mon enfance, alors que j’aidais mon frère à construire des cabanes en forêt, lors de nos sorties familiales en camping. Je me sens bien, détendue et totalement consciente du privilège de pouvoir vivre cette expérience très particulière.
Déjà la fin. Je suis trempée, fatiguée et affamée, mais ravie par cette expérience exceptionnelle ! J’ai hâte à la prochaine fois. La tâche est loin d’être terminée: deux autres sculptures verront le jour en juin et juillet.
Pour en savoir plus :
- Les visiteurs peuvent contribuer à l'œuvre collective jusqu’au 4 septembre. Patrick Dougherty sera présent au Jardin botanique en juin et juillet. Pour connaître les dates et les heures de présence de l'artiste, consulter notre page web.
- Patrick Dougherty nous parle également de cette expérience nature mémorable au jardin Botanique dans ce blogue.