- 12 Mai 2012 - Biodôme : Coulisses du Biodôme
Chacun sait que le castor, Castor canadensis, a été longtemps chassé pour sa fourrure. Par contre, peu savent que ce gros rongeur est bel et bien encore présent sur l’île de Montréal.
Familial, protecteur, végétarien : le comportement des castors est bien connu
Ses activités font en sorte que le castor ne passe pas inaperçu, là où il habite. Il lui faut un cours d’eau qu’il modifiera en construisant un barrage pour en faire un bassin au niveau d’eau stable. Ce comportement est essentiel à sa protection. En effet, il construira sa hutte de façon à ce que le plancher de celle-ci soit au même niveau que l’eau à l’extérieur, afin que l’entrée soit toujours submergée. Les castors sont des animaux familiaux. Les deux parents habituellement monogames s’occupent de leurs quatre ou cinq rejetons et ces derniers ne vont quitter leur famille qu’après deux ou trois ans seulement. Essentiellement végétarien, il se nourrit de feuilles et de fruits l’été, d’écorce et de cambium (partie interne de l’écorce) provenant d’une réserve de bois sous l’eau à l’entrée de la hutte, l’hiver.
Un nombre d'habitats restreint pour la population de castors
Tout ce beau monde s’active surtout au crépuscule, coupant quantité d’arbres pour se nourrir et consolider les structures de la hutte. Il devient alors évident que les milieux assez grands pour les supporter ne sont pas légion. Les grands parcs de l’Ouest-de-l'Île, de Cap-Saint-Jacques et de l’Île-Bizard peuvent supporter un nombre restreint de familles. Les jeunes qui se dispersent après deux ans ont tôt fait d’aboutir dans des fossés et autres endroits inappropriés où leur survie est menacée. De plus, ils auront vite l’habitude d’abattre des arbres sur les terrains des riverains, à leur grand désespoir.
Opération vasectomie par l'équipe du Biodôme pour les castors montréalais
C’est d’ailleurs pour l’ensemble de ces raisons que l’équipe vétérinaire du Biodôme, avec l’aide du technicien de la faune de la Direction des grands parcs et du verdissement de la Ville de Montréal, procède depuis quelques années à la vasectomie des mâles adultes. Cette méthode de contrôle des naissances a la particularité de conserver chez le mâle son instinct reproducteur et son activité territoriale. Le castor empêche alors les rivaux d’envahir son domaine et il maintient un fort lien d’attachement à sa femelle. Aucun jeune n’est produit, mais le milieu humide est conservé. Pour en savoir plus sur le castor, consultez l'article de notre collègue Claire Lépine, Le castor au-delà de son image médiatique.
Je ne sais pas si les responsable de la faune sont au courant, mais il y a un castor adulte à l'ouest de l'estacade du Pont-Champlain du côté de la rive-sud. Il détruit depuis 2 années maintenant beaucoup d'arbre entre le fleuve et la piste cyclable allant des écluses de St-Lambert à celle de Ste-Catherine.
Une petite opération de déménagement de ce gros rongeur ne s'impose-t-elle pas avant qu'il n'y ait plus de couvert boisé pour solidifier les berges de la voie navigable ?
Bonjour M. Mansour,
Monsieur Denis Fournier de la Direction des grands parcs nous a envoyé ce message en lien avec votre commentaire:
« Les castors sont en effet particulièrement actifs à cette époque de l'année, l'eau du fleuve est actuellement très haute et les castors s'aventurent assez profondément sur les rives.
Dans les grands parcs de la ville de Montréal, nous protégeons les arbres avec du grillage métallique (communément appelé « broche à poule»). La clôture entoure le tronc sur 36 pouces de hauteur tout en laissant un espace libre de 2 pouces afin de permettre à l'arbre de croître.
Un seul castor coupe environ 216 arbres et arbustes par année et on retrouve les castors généralement en colonie de 3 à 5 individus. Si la situation est hors de contrôle, un trappeur expérimenté devrait pouvoir capturer la colonie. Le déplacement des castors qui requiert un permis du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, n'est pas recommandé. Ce type d'intervention est plus coûteux que le trappage conventionnel. À noter que les pièges installés dans un parc à forte fréquentation peuvent être dangereux pour les citoyens ou les chiens (sans laisse).»
Merci de votre intérêt pour Espace pour la vie,
L'Équipe du blogue