- 6 Mars 2018 - Biodôme : Secrets du Biodôme, Coulisses du Biodôme
Par un jour de l’année 1960, David Latimer enfermait une graine, un peu de terre et de l’eau dans une bonbonne de verre qu’il a ensuite scellée. Une plante y pousse depuis ce jour, et ce, sans intervention de l’extérieur. Enfin, une seule fois, pour y ajouter un peu d’eau.
Voilà un exemple tout simple d’écosystème artificiel : un environnement où la vie se développe en équilibre avec tous les éléments qui y sont en place.
La nature regorge d’écosystèmes du genre, quoique bien plus complexes! Ils prennent tantôt la forme d’un champ, d’une forêt, d’un lac ou d’un désert, par exemple.
Une visite au Biodôme de Montréal vous permettra de découvrir des représentations de cinq d’entre eux. Après un tour dans l’humidité de la forêt tropicale, vous passerez par l’érablière des Laurentides, puis par l’écosystème aquatique du golfe du Saint-Laurent avant de découvrir l’environnement austère des territoires subarctiques et des îles subantarctiques!
Un véritable travail de moine se cache derrière la création de chacun. On le constate d’ailleurs en visionnant le documentaire « L’arche de verre ». Chaque écosystème comporte sa faune et sa flore, mais aussi ses propres microorganismes!
Les créateurs du Biodôme ont ainsi par exemple inoculé le sol de la forêt tropicale avec des mycorhizes, ces champignons qui aident les racines des arbres à capter les éléments nutritifs. Ils ont aussi introduit dans les milieux aquatiques des bactéries qui décomposent les déchets laissés par les animaux.
Par leur impact sur leur milieu de vie, chacune des espèces d’un écosystème joue un rôle clé et participe à la création d’un équilibre global. C’est vrai pour les milieux contrôlés du Biodôme, mais aussi pour ceux qui se trouvent partout en nature.
Ceux-là composent toutefois avec des éléments extérieurs comme les variations de température, de luminosité ou de taux d’humidité, notamment. Si l’un de ces facteurs varie drastiquement, ou qu’un nouvel élément vivant s’ajoute à l’écosystème, le grand équilibre des populations qui s’y trouve pourrait être chamboulé. L’arrivée dans un habitat d’un insecte parasitaire, par exemple, nuira non seulement à la plante qui en est la cible, mais aussi aux espèces animales qui dépendent de celle-ci, jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre s’établisse entre les espèces.
L’environnement contrôlé des représentations d’écosystèmes du Biodôme leur permet d'éviter pareille situation. Il n’en demeure pas moins que la création de ces habitats artificiels a représenté tout un défi... au même titre que celui créé il y a 58 ans par David Latimer!