- 22 Septembre 2012 - Biodôme : Portrait d'animal
Êtes-vous davantage chat ou chien? Souvent, on a une préférence. Plusieurs sont des inconditionnels des chats, ce qui en fait l’animal de compagnie le plus populaire dans de nombreux pays. Cependant, le nombre de chats euthanasiés dans les refuges est ahurissant, et un chat libre à l’extérieur est une sérieuse menace pour la faune sauvage.
Les chats : menace pour la biodiversité
Le chat, de son nom scientifique Felis sylvestris catus, nous provient du Moyen-Orient où son ancêtre, Felis sylvestris, coulait des jours d’heureux petit prédateur dans son milieu naturel. Les chats sont domestiqués depuis environ 10 000 ans av. J.-C. et nous viennent en différents modèles. Ils sont carnivores et sont eux-mêmes d’excellents chasseurs… En fait, même un chat nourri à satiété de délicieuses croquettes peut garder un instinct de chasseur invétéré, souvent louangé par son propriétaire. Ils rapportent à la maison leurs proies, tantôt un petit mammifère, tantôt un oiseau, et ne les mangent que de temps en temps. Mais est-ce un comportement si anodin que ça? Des chercheurs ont entrepris de quantifier le nombre d’animaux tués par ces prédateurs efficaces et exotiques (car normalement absents du paysage nord-américain) et leurs résultats invitent à la réflexion. En fait, le chat errant ou celui qui a un domicile fixe, mais qui va à l’extérieur joue un rôle non négligeable dans la disparition de millions d’oiseaux et de petits mammifères chaque année. On peut citer en exemple une île d’Océanie à la fin des années 1800, où un seul chat a été responsable de la disparition d’une espèce entière de passereaux endémiques, le xénique de Stephens.
La stérilisation est la solution
Sa vie à l’extérieur est aussi semée d’embûches. Si c’est un mâle, il aura tendance à parcourir de grandes distances à la recherche de cette femelle en chaleur qui dégage une odeur si irrésistible, parfois à plusieurs kilomètres de là. Après de multiples batailles où il laissera une partie de lui-même à chaque fois, il pourra transmettre ses gènes. Si c’est une femelle, à la fin de l’hiver et à l’automne, ses chaleurs répétées et oh combien remarquées se solderont par de multiples accouplements mouvementés et au moins 2 (souvent 3) portées annuelles de 4 ou 5 chatons. Que faire de tous ces futurs prédateurs qui peuplent les refuges et pour qui l’euthanasie est trop souvent utilisée? La solution est pourtant si simple pour le propriétaire responsable. La stérilisation évite beaucoup de souffrances et son coût, réparti sur la quinzaine d’années de vie (parfois 20 et plus), en vaut vraiment la chandelle, surtout si elle est jumelée avec des sorties à l’extérieur contrôlées.
Un titre peu enviable
Si vous aimez les chats, assurez-vous de les faire stériliser et de les garder à l’intérieur… Ainsi peut-être perdront-ils leur réputation peu enviable de « world’s worst exotic invasive species » ou l’espèce invasive exotique la plus néfaste au monde pour la biodiversité. Ce titre plutôt négatif lui a été attribué par l’Union internationale de la conservation de la nature (IUCN) en 2008!