- 23 Août 2011 - Biodôme : Actualités environnementales
Il n’y a plus de doute, la Terre se réchauffe. La fonte des glaciers et des calottes glaciaires provoque une hausse du niveau moyen de la mer à l'échelle mondiale. L’importance de cette hausse varie selon les régions et dépend de divers facteurs tels que le profil de la côte, les courants et les marées.
Les provinces Maritimes particulièrement touchées par l’érosion côtière
L’accélération de l'érosion côtière a été constatée dans plusieurs localités, notamment sur certaines côtes de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Dans les provinces Maritimes, une grande partie du littoral est composée de falaises de roches sédimentaires principalement composées de calcaire, de grès, de schistes et de conglomérats. Le gel-dégel ainsi que l’action des vagues affectent particulièrement ces formations géologiques qui sont assez friables.
L'érosion côtière est un cycle naturel, mais ce phénomène semble s'accroître depuis quelques années. Les spécialistes s'accordent pour dire que les zones côtières sont particulièrement sensibles aux changements climatiques. La hausse des températures modifie les vagues, les vents et les marées. Durant l’hiver, la durée et l’épaisseur du couvert de glace a également passablement diminué au cours des dernières années, laissant les berges à la merci des vagues plus longtemps. Si elles deviennent plus importantes, l'érosion et les inondations sont susceptibles d'avoir de fortes répercussions sur les collectivités établies le long des côtes. Si l’érosion n’est pas nouvelle, le nombre de nouvelles grandes maisons, chalets et autres infrastructures en cours de construction le long de la côte a également entraîné une pression croissante pour protéger le littoral. Ces infrastructures, construites en bordure des côtes, sont particulièrement vulnérables. Outre l’impact majeur de l’érosion des côtes au niveau social et économique, on observe des conséquences au niveau du cycle de vie de bien des espèces marines ou terrestres, dont plusieurs espèces d’oiseaux marins.
Quelles sont les solutions ?
Trois types d'actions peuvent être envisagés par les régions touchées par l'érosion des côtes et l'élévation du niveau de la mer :
- le retrait planifié : on reconnaît que l'érosion des côtes est inévitable et qu'il vaut mieux abandonner les zones situées trop près du rivage, ou n'y installer que des structures temporaires.
- l'accommodement : on choisit des techniques de construction qui visent à réduire les dommages au minimum (par exemple, en installant les bâtiments sur des pilotis). Autre option : on autorise seulement l’installation des structures qui doivent nécessairement être situées sur le rivage (ports ou usines de transformation du poisson), on interdit ainsi tout autre type de construction telles que les résidences privées.
- la protection : on choisit de consolider le rivage, soit par des solutions lourdes (ouvrages longitudinaux, enrochements, épis) ou légères (dunes couvertes de végétaux comme l'ammophile).
Une planification incluant une combinaison de ces trois catégories pourrait déboucher sur des solutions à long terme favorables aux collectivités.
Prévoir le taux d’érosion à long terme?
Face à un risque important, la solution qui s’impose est le retrait planifié. Pour ce faire, il faut déterminer une marge de reculement et désigner une zone le long du rivage où l'érection de structures permanentes sera interdite. Le taux d'érosion à long terme est un bon guide pour fixer la marge de reculement et déterminer les endroits où certaines structures seraient en danger. Malheureusement, le manque de données à long terme fait que le taux actuel d'érosion ne peut pas nécessairement servir d'indicateur fiable sur le passé ou pour des projections futures.
Le changement climatique et ses effets positifs
Sur une note plus positive, l'adaptation signifie aussi maximiser les bénéfices issus du changement climatique, par exemple par l'introduction de cultures auxquelles l'allongement de la saison de croissance sera profitable. Parmi les effets positifs figurent aussi l'extension de la saison touristique, la diminution des besoins en chauffage pendant l'hiver, et l'intensification de l'activité maritime. Quant à savoir si les bénéfices l'emporteront sur les problèmes, la question se pose… mais le doute persiste!