- 6 Août 2014 - Planétarium : Actualités astronomiques
Le 10 août 2014, à 14 h 09 heure de l’Est, la Lune sera pleine. Mais cette pleine lune aura quelque chose de particulier : elle coïncidera, à quelques minutes près, au moment où notre satellite arrive au point de son orbite le plus rapproché de la Terre. Quelques heures plus tard, alors que le Soleil se couchera à l’ouest sur le Québec, la plus grosse pleine lune de l’année se lèvera à l’est.
En effet, l’orbite de la Lune n’est pas un cercle parfait, mais plutôt une ellipse. Au cours du mois, la distance Terre-Lune varie entre 356 000 km au périgée et 406 000 km à l’apogée. La pleine lune du 10 août nous apparaîtra donc 14% plus grande et jusqu’à 30% plus lumineuse que lorsqu’elle se produit à l’apogée de son orbite.
Mais ne vous y trompez pas : à l’œil nu, impossible de percevoir la différence avec une autre pleine lune « ordinaire »! Dans les faits, les conditions météorologiques du moment — nuages, brume —jouent bien plus sur la luminosité apparente de la Lune. Quant à sa taille, la fameuse « illusion de la Lune » (voir encadré) vous donnera toujours l’impression qu’elle est immense lorsqu’elle se lève; le périgée ne fait aucune différence notable!
Sans point de référence constant, on ne peut donc pas se fier à nos yeux pour évaluer correctement la taille de la Lune. Mais voici une expérience toute simple qui vous permettra de constater son changement de taille entre le périgée et l’apogée : il suffit de la prendre en photo à l’aide d’un appareil numérique muni d’un bon téléobjectif ou couplé à un petit télescope. Avec le même appareil et des réglages de zoom identiques, répétez l’exercice lors de la pleine lune du 5 mars 2015, qui se produira cette fois lorsque la Lune sera à l’apogée, sa plus grande distance de la Terre. Il ne vous restera plus qu’à comparer les deux images à la même échelle.
De grandes marées
La différence de taille apparente de cette pleine lune « périgéenne » est donc trop subtile pour être perçue sans instrument de mesure. Par contre, ses effets sur les marées seront bien concrets et directement observables — beau temps, mauvais temps! Si vous vous trouvez en bord de mer pendant la période du 10 au 14 août, soyez aux aguets : pendant ces quelques jours autour de la pleine lune, l’amplitude des marées océaniques sera la plus grande de toute l’année 2014. Par exemple, le secteur du bassin de Minas (Nouvelle-Écosse), au fond de la baie de Fundy, est réputé comme étant l’endroit où les marées sont les plus fortes au monde. Au cours de cette période, le marnage (différence de hauteur entre la pleine mer et la basse mer) y dépassera les 16 mètres et s’approchera du maximum possible par beau temps. Si une tempête se mettait de la partie, la marée haute pourrait y atteindre les 20 mètres!
Les Perséides en souffrent
Périgée ou pas, la lumière diffusée par la pleine lune occasionnera des dommages collatéraux. Principale victime de la situation : la pluie de météores des Perséides, sans doute le phénomène astronomique le plus attendu de l’été, et dont le maximum d’activité aura lieu en début de soirée le 12 août. Lorsque la nuit sera installée, la Lune, elle, sera levée. Sa luminosité noiera les météores les plus faibles, qui sont aussi les plus abondants. Seuls les plus brillants parviendront à percer ce voile de pollution lumineuse. Au lieu d’une soixantaine de météores à l’heure dans des conditions idéales, on en verra moins d’une dizaine. Bonnes observations!
Le saviez-vous?
L’illusion de la Lune nous la fait voir immensément grosse lorsqu’elle se trouve près de l’horizon, à son lever ou à son coucher, alors qu’en réalité, elle est de la même taille que lorsqu’elle se trouve plus haut dans le ciel. Une explication veut que le cerveau considère le ciel non pas comme un dôme, mais plutôt comme une sorte de plafond parallèle au sol, une voûte aplatie qui se perd à l’horizon. Dans la vie quotidienne, les objets au-dessus de notre tête, comme les nuages, sont effectivement plus rapprochés que lorsqu’ils se trouvent à l’horizon. Mais la Lune est située bien au-delà de l’atmosphère; son image sous-tend toujours le même angle dans notre œil, environ un demi-degré. Le cerveau interprète cette image comme étant une Lune « petite mais proche » près du zénith, et « énorme mais lointaine » à l’horizon. Comme quoi le cerveau est facilement berné!