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Jardiner avec ou sans gants?

Les gants protègent efficacement contre les blessures, qui représentent une porte d’entrée pour de nombreux pathogènes.
Credit: Shuterstock / STEKLO
Les gants protègent efficacement contre les blessures, qui représentent une porte d’entrée pour de nombreux pathogènes.
  • Les gants protègent efficacement contre les blessures, qui représentent une porte d’entrée pour de nombreux pathogènes.
  • Pour beaucoup de jardiniers, travailler à mains nues améliore la dextérité et permet de mieux connecter avec son jardin.
Jardiner avec ou sans gants?

Une anecdote qui inspire un billet de blogue.

Alors que je jardinais au début du mois de mai, Mario, mon voisin, me lançait la phrase suivante : Avant de me blesser au dos, moi aussi je jardinais souvent, et comme toi, je ne mettais pas de gants, c’est tellement mieux!

En effet, si vous me croisez au jardin, je ne porte pas souvent de gants. Pourquoi s'empêtrer les mains et censurer les sensations lorsqu’on pratique son activité préférée? Jardiner est un plaisir qui se savoure pleinement avec les sens et une petite dose de risque. Certain.e.s mordu.e.s vous diront que porter des gants enlève tout le plaisir, d’autres, au contraire, ne mettent jamais les mains à la terre sans protection. Qu’en est-il réellement?

Toucher pour apprendre, une question de feeling

Si vous jardinez à mains nues, vous êtes familier avec tout ce qu’on peut collecter comme informations du bout des doigts.

Les plantes et le sol possèdent leurs textures et leurs odeurs. D’ailleurs, l’extrémité des doigts est l’endroit le plus sensible du corps, d’après le médecin allemand Ernst Weber qui l'a démontré en 18341. Jardiner est un plaisir qui se savoure par l’expérience sensorielle. De nombreuses manipulations sont ainsi plus faciles à exécuter, car la dextérité est décuplée.

Cependant, le jardinage connaît une forte augmentation de sa popularité. Les endroits où il se pratique cohabitent de plus en plus avec d’autres activités humaines, surtout en milieu urbain. Il serait alors irresponsable de ma part de vous dire que jardiner à mains nues est sans danger.

Des gants : une protection efficace

Les gants créent une barrière entre la peau et la matière. Sans entrer dans les détails de tous les enjeux sur la santé, certaines maladies peuvent être transmises par différents pathogènes qui vivent dans la terre.

Les gants diminuent alors le risque de se blesser et d’ouvrir la porte à certains pathogènes dangereux tels que la bactérie qui provoque le tétanos, la salmonelle ou E. coli. Les sols contaminés, où il y a présence d’excréments d’animaux ou d’objets coupants, sont parmi les plus risqués. On peut penser, par exemple, à des matériaux de construction ou des déchets industriels enfouis à d’autres époques.

D’autres contaminants tels que des métaux lourds peuvent aussi être présents. Cette fois, les gants réduisent les chances d’ingérer involontairement ces éléments qui pourraient se loger sous nos ongles par exemple.

De plus, de nombreux amendements organiques (comme le fumier ou le compost) contiennent des bactéries. Après tout, c’est sous l’action des bactéries et des champignons que la matière organique est décomposée.

Finalement, certaines plantes libèrent des toxines contenues dans leur sève. L’herbe à puce, le panais sauvage et la berce du Caucase sont des exemples de plantes pouvant causer des dommages cutanés.

En cas de doute, il est évident que les gants protègent vos mains contre de nombreuses blessures. Un bon lavage des mains est aussi recommandé.

Mieux vaut prévenir que guérir

Certaines évidences émergent de cet article. D’abord, que ce soit avec des gants ou une bonne connaissance du terrain, la précaution semble de mise. Nos sols sont parfois contaminés et certaines plantes peuvent être dangereuses et les conséquences ne sont pas sans risques. Aménager des jardins surélevés et suivre les conseils pour éloigner les animaux de son potager s’avèrent aussi d’excellents moyens de réduire les menaces.

Une fois que ces risques sont contrôlés et que nous sommes en terrain connu, ces considérations sont-elles toujours nécessaires? Après tout, le jardinage s’apprend et s'expérimente en partie par le toucher.

Sources :

  1. La sensibilité tactile, ou le compas de Weber, de Nélia Dias, Hermès, La Revue 2016/1 (n° 74)

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