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La cigale, ayant chanté tout l’été…

Tipulidae, © Insectarium (André Sarrazin)
La cigale, ayant chanté tout l’été…

Vous êtes-vous déjà demandé ce que font les insectes durant l'hiver, quand il fait trop froid pour se nourrir et se multiplier? Où se cachent-ils? La Cigale et la Fourmi, une fable célèbre de Jean de la Fontaine, nous donne de bons indices sur ce qui se produit dans la nature à l’approche de l’hiver.

Quand la bise fut venue…

Les insectes sont les grands champions de l’adaptation. Pour résister à notre long hiver, ils ont développé des techniques d’acclimatation physiologique vitales. À l'automne, quand la luminosité et la température diminuent, ils se débarrassent de l'eau superflue à leur métabolisme et accumulent des petites molécules de glycérol, qui leur serviront d’antigel. À l’exception de quelques espèces comme le monarque, la plupart des insectes restent au Québec. Ils passent la saison froide au stade d'œuf, de larve, de nymphe ou d'adulte. Les entomologistes nomment « diapause » cette période d'inactivité.

Quelques techniques éprouvées de survie

  • Oeufs résistants – Pour augmenter leurs chances de survie, plusieurs espèces de papillons pondent leurs œufs à l’abri des intempéries et des yeux des prédateurs. La mante religieuse les protège dans une oothèque. Les œufs de moustique passent l’hiver sous la glace des plans d’eau.
  • Larves cachées – Pour éviter de geler, plusieurs coléoptères, comme les hannetons, s’enfouissent dans le sol. Les autres immatures se protègent plutôt à l’intérieur des plantes (tiges, feuilles, racines).
  • Nymphes protégées – Plusieurs espèces d'éphémères, de libellules et de perles passent l'hiver à l'état de nymphe, cachées au fond des étangs, des lacs et des rivières. Les premiers rayons de soleil du printemps percent la neige et la glace, ce qui permet aux insectes de sortir de l'eau. Ils subiront ensuite une ultime mue, d'où émergeront les adultes. Plusieurs espèces de papillons de nuit passent l'hiver à l'état de chrysalide, à l'intérieur d'un cocon : c'est le cas de deux de nos espèces de grande taille, la Saturnie cécropia et le Polyphème d'Amérique.
  • Adultes endormis – Les coccinelles se regroupent en nombre impressionnant au pied des arbres, à l’abri des grands vents, produisant ainsi une chaleur suffisante pour survivre. Grâce au glycérol, certaines peuvent tolérer des températures aussi froides que –30 °C. D’autres coléoptères résistent même à des hivers de -60 °C. Les fourmis, elles, s’enfouissent dans le sol pour se protéger du gel. Les futures reines de quatorze espèces de guêpes sociales du Québec passent l’hiver au stade adulte, cachées dans les litières de feuilles, sous des tas d'écorces.

Au Québec, quelques espèces d'insectes restent actives durant la saison froide. Les tipules du genre Chionea, surnommées « mouches des neiges », préfèrent accomplir leur cycle de reproduction l'hiver plutôt que l'été. Alors, mettez le nez dehors et allez découvrir tous ces insectes qui affrontent le rude hiver québécois!

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