- 19 Février 2025 - Biodôme : Secrets du Biodôme
La nouvelle exposition permanente du Biodôme, Une nature tissée serrée, présente une impressionnante variété de spécimens naturalisés. C’est une occasion unique de découvrir la biodiversité dans toute sa splendeur!
L'évolution des techniques de taxidermie
La naturalisation, ou taxidermie, est l'art de préparer les animaux morts pour les préserver tout en conservant leur apparence naturelle, comme s'ils étaient vivants. Cette pratique ancienne et millénaire a évolué au tournant du 18e siècle pour devenir une discipline à la fois scientifique et artistique.
Autrefois, les techniques étaient rudimentaires et donnaient des résultats souvent peu réalistes. On utilisait de la paille (d'où le terme empaillé, maintenant désuet) ou de la sciure de bois pour « bourrer » les spécimens, donnant une apparence rigide et déformée. Aujourd'hui, grâce à une meilleure compréhension de l'anatomie animale, les taxidermistes créent des spécimens d'une précision et d'un réalisme impressionnants. Les structures du corps sont parfaitement proportionnées. Les parties molles comme le nez, les oreilles et la bouche sont souvent reconstituées avec des matériaux synthétiques qui imitent l’original à la perfection.
Découvrez toutes les facettes du métier de taxidermiste dans cette vidéo également présentée dans l’exposition Une nature tissée serrée.
L'importance des animaux naturalisés
Les spécimens d’une collection naturalisée peuvent avoir une ou plusieurs valeurs : éducative, patrimoniale ou scientifique.
La valeur éducative favorise la transmission de connaissances à un large public. L’exposition du Biodôme en est un excellent exemple. C’est l’occasion idéale d’observer de près ces animaux et de sensibiliser le public à la biodiversité et à la conservation des espèces. Une vitrine, par exemple, présente 40 espèces de colibris, soulignant leur rôle en tant que pollinisateur.
Les spécimens patrimoniaux ayant une valeur historique témoignent des techniques de naturalisation du passé. Le plus vieux spécimen de l’exposition est un mergule nain, un oiseau marin naturalisé en 1921.
Certains spécimens ont une valeur scientifique. Ils peuvent servir pour la recherche ou pour la conservation du patrimoine génétique, dans le cas d’une espèce disparue ou en péril. La tourte voyageuse est le seul spécimen éteint de l’exposition. Le dernier individu de cette espèce est décédé en 1914 à Cincinnati, aux États-Unis. Découvrez-en plus sur sa disparition dans notre article : Le triste destin de la Tourte voyageuse.
D’où provient la collection de cette exposition?
Les 975 spécimens de l’exposition proviennent de diverses sources. Une grande majorité, soit 86 %, a été obtenue grâce à des dons privés dont un lot patrimonial des Prêtres de Saint-Sulpice, qui comprend 79 spécimens dont plusieurs sont centenaires. Environ 9 % des spécimens ont été achetés pour les besoins éducatifs. Une petite fraction provient des écosystèmes du Biodôme ou fait l’objet d’un prêt.
La taxidermie, à mi-chemin entre l’art et science, offre une fenêtre unique sur le monde naturel. Elle permet de préserver et de célébrer la biodiversité tout en éduquant le public sur l'importance de la conservation.