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Le compagnonnage : un concept à l’eau de rose

Voici un bel exemple d’optimisation de l’espace. Chaque plante semble avoir été plantée exactement au bon endroit pour s’épanouir sans nuire à ses voisines.
Credit: Espace pour la vie (Francis Cardinal)
Well arranged garden
  • Well arranged garden
  •  Careful planning of plantings
  • Pollinator
  • Aster
  • Japanese beetle
  • The garden on the lake
Le compagnonnage : un concept à l’eau de rose

Pour plusieurs d’entre nous, le compagnonnage est présenté comme une technique novatrice, alors que cette association des plantes dans un jardin s’inspire de la nature même des écosystèmes. Sur le Web comme dans les livres, on retrouve des tableaux qui nous présentent les associations dites profitables ou défavorables. Certains vont même jusqu’à qualifier les plantes d’amies ou d’ennemies. Prenez garde aux formules magiques et aux tableaux prometteurs, car l’information qui circule sur le compagnonnage manque souvent de nuance.


Les principes de base du compagnonnage

En théorie, le compagnonnage vise à associer des plantes pour atteindre trois objectifs principaux :

  1. Optimiser l’espace en cultivant plusieurs variétés sur la même parcelle et en plantant des espèces qui cohabitent.
  2. Associer des plantes qui sont censées se rendre service comme la protection contre les ravageurs ou le partage des nutriments. Les plantes nectarifères, par exemple, contribuent à attirer des pollinisateurs au jardin.
  3. Couvrir le sol pour éviter de le laisser à nu afin de gêner la croissance des adventices (mauvaises herbes) et le garder frais et hors de portée des rayons du soleil. Les engrais verts peuvent être semés après vos récoltes ou même entre vos cultures.

Consultez notre TOP 5 des astuces pour un bon voisinage des plantes.

Une mise en garde

En théorie, cela semble bien fonctionner, mais cela peut rapidement devenir un casse-tête lorsque vient le temps de suivre les tableaux de compagnonnage. Faut-il planter les plantes aux besoins similaires ensemble ou, au contraire, associer celles ayant des besoins complémentaires ? Pour réussir votre compagnonnage, soyez critiques face aux différentes sources que vous consulterez. Par-dessus tout, vous devrez expérimenter et accepter les conditions offertes par votre jardin et connaître les besoins des plantes que vous souhaitez cultiver.

Appel à l’expérimentation

C’est à travers les essais et erreurs que l’on fait des apprentissages marquants. Alors que pour certains, les marmottes et les chevreuils causent des dommages au jardin, en plein cœur de l’île de Montréal, c’est l’écureuil gris qui, trop souvent, tourmente nos potagers. Par pur hasard, j’ai découvert que mes plants de cerises de terre distrayaient les opportunistes en servant de plantes appât chez les écureuils (et ma fille) tout en protégeant le reste de mon jardin.

Connaître et tolérer les conditions de votre jardin

Il est primordial de bien comprendre les caractéristiques de l’endroit cultivé. Où sont les zones les plus ensoleillées ou exposées au vent ? Les arbres environnants étendent-ils leurs racines jusqu’à cette parcelle ? Quels sont les ravageurs présents dans votre région et quelle est votre zone de rusticité ? Une fois ces informations connues, il vaut probablement mieux essayer de s’adapter aux conditions de son milieu. La question à se poser : qu’est-ce qui pourrait bien pousser ici sans trop de sacrifices ?

Le message à retenir

Pour bien croître, une plante a besoin de soleil, d’eau et de nutriments. Le compagnonnage se veut un jeu de Tetris en trois dimensions où l’objectif est de planter stratégiquement afin que les plantes puissent combler leurs besoins durant toute la saison. Il importe donc de connaître ce que l’on plante afin de prévoir les besoins (eau, nutriments et surtout l’espace nécessaire).

Voyez votre jardin comme un écosystème et misez sur la diversité! On comprend aujourd’hui que les monocultures favorisent les maladies, les ravageurs et l’épuisement des sols et qu’on doit alors se tourner vers les pesticides et les engrais chimiques pour y pallier. Un jardin diversifié est un jardin résilient, car il favorise les insectes. Certains sont nuisibles, mais la majorité contribue à créer un équilibre au sein du potager. En dispersant vos cultures et en effectuant des rotations, vous contribuerez à distraire certains ravageurs en évitant leur propagation d’un plant à un autre. Finalement, en misant sur la diversité, vous attirerez une faune variée qui augmentera la résilience de votre jardin tout en minimisant les pertes en cas de visite indésirable.

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