- 16 Avril 2025 - Biosphère
En mai prochain, la Biosphère accueillera, pour la première fois en Amérique du Nord, une importante exposition sur le rôle du design dans la transition énergétique. L’exposition Transformer. Design et futurs énergétiques est une initiative du Vitra Design Museum, une institution muséale de Weil am Rhein, en Allemagne.
Un travail d’écoconception
La plupart des expositions produites par ce musée allemand sont conçues pour circuler à travers le monde. Modulables, elles s’adaptent facilement à différents espaces. À la Biosphère, nous avons dû ajuster Transformer à nos installations, notamment en annexant deux de nos salles pour être en mesure de recevoir le projet.
Notre équipe s’efforce de minimiser les nouvelles constructions lors de la préparation des espaces, car la fabrication de cloisons et de murs consomme beaucoup de ressources. Dans un souci d’écoresponsabilité, nous travaillons toujours à partir des structures en place. Pour cette exposition, nous construirons qu’un seul mur supplémentaire et ferons une ouverture entre deux salles.
Une partie importante de notre travail a d’ailleurs été de sélectionner les contenus présentés à Montréal. Cette sélection respecte la trame narrative de l’exposition et prend soin d’intégrer des objets phares et des références historiques. Si Transformer explore le présent et le futur, elle nous rappelle aussi que la réflexion sur notre usage de l’énergie ne date pas d’aujourd’hui, et que celle-ci traverse le XXe siècle. Nous tenions également à avoir un équilibre entre des contenus plus interactifs et des contenus plus pointus qui nous offrent des opportunités d’approfondissement.
Des contenus adaptés pour la Biosphère
Le commissaire de l’exposition Jochen Eisenbrand, concepteur et auteur de Transformer, nous a d’abord soumis une première proposition comme point de départ. Il a identifié ce qui pouvait être retiré sans en altérer l’expérience . L’une de ses décisions a été d’enlever toute la section sur l’énergie nucléaire et ses nombreuses installations en Europe. Puisque cette source d’énergie a été peu exploitée en Amérique du Nord, ce retrait était tout à fait justifié.
L’importance de faire une place au design canadien
Le retrait de cette section nous a permis d’ajouter des contenus locaux, car l’un des souhaits de notre institution est de donner un ancrage local à l’exposition. Nous avons intégré près d’une dizaine d’objets et de réalisations tant montréalaises, québécoises que canadiennes. Pour trouver ces objets et réalisations, une importante phase de recherche en accéléré s’est faite l’automne dernier. Un travail qui nous a amenés à contacter designers, firmes d’architecture, artistes, départements universitaires et entreprises spécialisées dans l’énergie. Le projet permet ainsi de rallier une riche communauté de scientifiques et de créateurs et créatrices. Cela montre à quel point les enjeux environnementaux relèvent d’une approche interdisciplinaire. Pour chacun de nos projets, nous avons de nouveaux collaborateurs et collaboratrices! Tous ces partenaires ont répondu avec beaucoup d’enthousiasme au projet d’exposition et ont accepté, souvent gracieusement, de nous prêter leurs objets. Chaque prêt demande une coordination minutieuse : négociation des ententes, approbation des textes, autorisation pour la diffusion d'images, conception du mobilier de présentation, transport et installation des objets à la Biosphère… Tout un travail pour donner vie à l’exposition!
Une autre tâche importante effectuée par notre équipe a été l’adaptation des textes de Transformer. Ces textes en allemand et en anglais ont été traduits en français, puis ajustés pour mieux s’adresser à notre public, dont il s’agit peut-être du premier contact avec le design. Ce travail de longue haleine a été réalisé en étroite collaboration avec l’équipe du Vitra. Nous avons même adapté leur carnet de visite pour les familles.
De nombreux défis à venir
Une intense période de production nous attend dans les prochaines semaines : réception des objets (modules de présentation, plateformes, vitrines, mobiliers) et montage de l’exposition. Pour des raisons d’écoresponsabilité, nous avons choisi le transport maritime pour acheminer nos contenus. Trois conteneurs, remplis par l’équipe du Vitra à la fin février, arriveront au port de Montréal début avril. En tout, 47 caisses sont attendues, totalisant un poids de 10 tonnes et un volume faisant un peu moins de 100 mètres3.
Une équipe sera mandatée pour livrer les conteneurs à la Biosphère, un à la fois. En raison de l’espace d’entreposage limité, les objets seront décaissés directement dans les salles. Chaque pièce fera l’objet d’un constat d’état pour documenter d’éventuels dommages survenus durant le transport. Une équipe de près de 15 personnes sera dédiée au montage de l’exposition qui s’échelonnera sur trois semaines.
C’est un défi de taille pour notre petite équipe! Nous n’avons pas de spécialistes attitrés à la gestion du transport ou à la conservation des objets, contrairement aux institutions muséales qui ont des spécialistes dédiés. Heureusement, nous pouvons compter sur l’aide de nombreuses personnes contractuelles qui se sont jointes à notre équipe pour la préparation de cette importante exposition: chargée de projets d’exposition spécialisée en circulation internationale, recherchiste, designer, rédactrice, réviseure, technicienne en muséologie... Sans oublier l’appui essentiel des équipes d’Espace pour la vie. Un projet rassembleur, où chaque énergie investie contribue à donner vie à Transformer!
