- 19 Mars 2025 - Jardin botanique : Coulisses du Jardin
En janvier 2024, les serres du Jardin botanique fermaient préventivement afin d’effectuer certains travaux. Dès le 2 avril 2025, elles seront fin prêtes pour accueillir le public à nouveau.
Un regard privilégié sur le travail titanesque de l’équipe horticole au service des plantes de la Forêt tropicale.
La serre d’exposition de la Forêt tropicale humide abrite une impressionnante variété d’orchidées et de broméliacées. Certaines de ces plantes sont des épiphytes, c’est-à-dire qu’elles poussent sur d’autres végétaux sans être parasitaires, comme elles le feraient en milieu naturel, accrochées aux arbres de la forêt tropicale.
Pour accueillir ces plantes au Jardin botanique, nous avons construit des structures en acier et en liège. Le liège permet aux plantes tropicales de s'y fixer et de croître et est la meilleure structure pour assurer leur survie et leur croissance dans un milieu de croissance contrôlé. Avec la réouverture des serres au public, nous en avons profité pour renouveler tous les « arbres de liège » de la serre Forêt tropicale humide. Ce travail colossal n’avait pas été réalisé depuis plus de 20 ans.
Une rénovation minutieuse pour sublimer les trésors botaniques
Avec le temps, nous avions constaté que les anciens arbres de liège s’étaient désagrégés au point de ne plus permettre aux plantes de bien croître. Mais nous étions loin d’imaginer l’ampleur du travail nécessaire pour remplacer ces arbres qui se dressent devant les visiteurs et les visiteuses dès leur entrée dans la serre.
Tout d’abord, l'horticultrice et les jardiniers ont dû vider complètement la serre de tous ses végétaux et les déplacer dans une serre de production où la température est contrôlée comme en serre d’exposition. Ces plantes doivent bénéficier d’un climat à 23°C en tout temps.
Le travail de l’équipe horticole est souvent très exigeant physiquement. Par exemple, pour enlever l'ancienne structures des faux arbres, il a fallu sortir près de 100 mètres cubes de roches qui se trouvaient dans le fond des immenses bacs qui accueillent les végétaux.
Une architecte paysagiste a dessiné les plans des nouveaux arbres qui nécessitaient pas moins de 1 400 kg de liège en provenance du Portugal, le seul pays pouvant fournir une telle quantité. Suivre l’évolution des chaînes d’approvisionnement et jongler avec les aléas du transport maritime entre Lisbonne et Montréal ont fait partie des nombreux défis de ce projet. Heureusement, le liège est arrivé sans trop de retard.
Redonner vie à la serre : un défi relevé avec passion et expertise
Une fois le liège arrivé en début d’année, nous avons commencé la construction des arbres composés d’une structure d’acier et de liège. La division de l’horticulture du Jardin botanique a mené ces travaux en collaboration avec la division du Service de la gestion et de la planification des immeubles de la Ville de Montréal. Tous les corps de métier impliqués ont travaillé avec l’objectif de donner aux plantes les meilleures conditions de croissance possibles et de donner au public une vue inédite sur les plantes de la forêt tropicale humide. Les broméliacées et les orchidées ont repris leur emplacement de choix tandis que l'horticultrice, Marise Charbonneau, a profité de ces grands changements pour enrichir la collection avec de magnifiques nouvelles espèces d’orchidées (Brassia, Dendrobium, Bulbophyllum, Dendrochilum) ainsi que d’autres plantes tropicales. Une raison de plus pour venir visiter la serre de la Forêt tropicale humide dès la réouverture des serres prévue le 2 avril 2025!
