- 27 Novembre 2024 - Biodôme : Secrets du Biodôme
Une nature tissée serrée
La diversité des êtres vivants est fascinante, chacun tissant des liens étroits avec son environnement et les autres espèces. C’est le principal message véhiculé dans la toute nouvelle exposition du Biodôme, Une nature tissée serrée, mettant en vedette 975 spécimens naturalisés issus de sa collection. L’idée que chaque être vivant interagit avec les autres et son environnement n’est pas nouvelle. Comme le dit l'expression, tout est dans tout. Mais comment exprimer ce message en une expérience captivante pour les visiteurs et visiteuses? Une collègue, responsable de la recherche documentaire pour l’exposition, m’a proposé une idée : Les espèces clés de voûte. Voilà notre filon!
Qu’est-ce qu’une espèce clé de voûte?
Dans un écosystème, toutes les espèces jouent un rôle. Certaines ont un impact beaucoup plus important. Une espèce clé de voûte a un rôle crucial dans le maintien de la structure et de la stabilité d’un écosystème. Sa présence ou son absence peut avoir des effets disproportionnés sur l’ensemble de la communauté écologique.
L’expression « espèce clé de voûte » s’inspire de l'architecture. Dans une arche de pierres taillées, la clé de voûte est la pierre centrale placée au sommet. Sans elle, tout s’écroule! De la même façon, la disparition d’une espèce clé de voûte peut ébranler tout un écosystème, entraînant des répercussions démesurées sur l’ensemble de la communauté écologique, qui vont bien au-delà de son absence immédiate.
Quelques espèces clés de voûte
L’exposition Une nature tissée serrée présente huit espèces clé de voûte : le loup gris, le castor, les pics, les coraux, les colibris, les lemmings, l’ours blanc et... les carcasses de baleine. Des schémas aident à bien comprendre leur rôle essentiel dans leurs écosystèmes respectifs.
Mais qu’est-ce qui caractérise une espèce clé de voûte? Voici quelques exemples :
- Les relations prédateurs/proies : la présence de prédateurs permet de réguler les populations de leurs proies. C’est le cas du loup gris qui se nourrit principalement de cerfs. Lorsque ces derniers sont trop nombreux, ils ont un impact dévastateur sur la végétation en privant d’autres espèces de s’établir. À certains moments, ce sont les proies qui régulent la population de leurs prédateurs, comme dans les lemmings. Leur population a un impact sur celle de ses prédateurs, tel le harfang des neiges. L’ours blanc chasse le phoque et se nourrit principalement de sa graisse. Un restant de carcasse abandonnée est une aubaine pour d’autres animaux de l’Arctique.
- Les herbivores : ils modifient la structure et la disponibilité des habitats pour d’autres espèces en se nourrissant abondamment de végétation.
- Les mutualistes : les pollinisateurs, comme les colibris, sont essentiels à la reproduction des plantes. Certaines espèces de plantes dépendent même d’espèces bien précises de colibris pour se reproduire.
- Les ingénieurs d’écosystèmes : ils modifient leur environnement créant ainsi des habitats pour d’autres espèces. C’est le cas du castor, des coraux et des pics. Les trous creusés et abandonnés par ces derniers deviennent des habitats de choix pour plusieurs espèces. La décomposition des carcasses de baleines crée des écosystèmes temporaires dans les fonds marins. Il ne faut pas manquer la vidéo* montrant des images impressionnantes d’une carcasse de baleine servant de repas à de nombreuses espèces des profondeurs.
*Le montage vidéo de carcasse de baleine a été effectué et offert gracieusement par : Ocean Exploration Trust, Nautilus Live et NOAA ONMS
Une exposition remplie de découvertes
Nous vous invitons à venir admirer ces espèces particulières et à découvrir les nombreux liens qui se tissent entre elles et les autres spécimens de l’exposition. Amusez-vous à voir l’invisible, tissez vos propres liens entre les espèces et profitez de l’occasion pour en tracer de nouveaux, avec vous-même.
C’est un rendez-vous!