- 2 Mai 2018 - Biodôme : Recherche scientifique
La relation difficile entre les parasites et l’être humain remonte à déjà bien longtemps. Certains nous accompagnent depuis l’apparition de l’Homo sapiens il y a 150 000 ans, tandis que d’autres ne nous suivent que depuis la domestication des animaux.
On retrouve ces parasites sous diverses formes, que ce soit le grand groupe des nématodes, comprenant les Ascaris et autres vers plats en tout genre ou encore celui des protozoaires, ces amibes qui sont la cause de maladies comme la turista1.
Chaque année, des millions de personnes sont affectées par une sorte de parasite unicellulaire. Ceux-ci, les protozoaires, sont d’ailleurs la principale cause d’infections gastro-intestinales sur la planète, selon l’Organisation mondiale de la santé2,3. Bien qu’ils se retrouvent majoritairement dans des pays en développement, il y a aussi un protozoaire très répandu que l’on côtoie chaque jour en Amérique du Nord et au Québec. Il s’agit de Toxoplasma gondii.
Le cycle de vie de T. gondii
Mais d’où provient T. gondii , ce parasite protozoaire qui cause la toxoplasmose? Le cycle de vie de T. gondii nécessite habituellement un félin et un rongeur. En effet, cette charmante « bestiole » accomplit une partie de son cycle de vie à l’intérieur des chats domestiques. Le parasite va s’y reproduire, ce pourquoi on dit des félins qu’ils sont des hôtes définitifs du parasite. Les œufs seront ensuite relâchés dans les fèces du chat. Dans la nature, certains animaux comme les petits rongeurs (qu’on nomme hôtes intermédiaires) entrent en contact avec ces excréments et vont alors contracter le parasite. Ce dernier va se développer dans les muscles et le cerveau du rongeur en se nourrissant des tissus à sa portée. T. gondii va induire un changement de comportement du rongeur, ce qui faciliterait leur capture par le chat5. Et le cycle recommence.
Les humains peuvent aussi devenir hôtes intermédiaires. Soit en entrant en contact avec des excréments de chat contaminé, soit tout simplement en ingérant le parasite sous sa forme « oocyste », un état dans lequel il peut longtemps survivre dans l’environnement. Heureusement, T. gondii n’est pas dangereux pour les humains en santé. Par contre, il est recommandé que les femmes enceintes utilisent des gants pour changer la litière de minou ou bien qu’elles n’effectuent pas cette tâche pour éviter toute contagion au fœtus. Les gens atteints de maladies auto-immunes devraient aussi éviter tout contact avec les excréments de chat. Il existe tout de même quelques solutions pour réduire les chances que votre chat ne contracte pas le parasite. Il faut éviter de lui offrir de la viande crue, qui peut contenir le parasite, et les empêcher d’aller chasser à l’extérieur6.
Sources :
- Cox, F. E. G. (2002). History of human parasitology. Clinical Microbiology Review, vol.15, iss.4, p. 595-612.
- Fletcher, S. M., Stark, D., Harkness, J. et Ellis, J. (2012). Enteric protozoa in the developed world: a public health perspective. Clinical Microbiology Review, vol. 25, iss.3, p. 420-449.
- Andrews, K. T., Fisher, G. et Skinner-Adams, T. S. (2014). Drug repurposing and human parasitic protozoan diseases. International Journal for Parasitology: Drugs and Drug Resistance, vol. 4, iss. 2, p. 95-111.
- Centers for Disease Control and Prevention (2015). Parasites – Toxoplasmosis (Toxoplasma infection), [en ligne], U.S. Department of Health & Human Services.
https://www.cdc.gov/parasites/toxoplasmosis/biology.html - Webster, J. P. (2007) The effect of Toxoplasma gondii on animal behavior: Playing cat and mouse. Schizophrenia Bulletin, vol. 33, iss. 3, p. 752-756.
- Pets and Parasites (2018). Cat Owners : Toxoplasmosis, [en ligne], CAPC.
http://www.petsandparasites.org/cat-owners/toxoplasmosis/