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Les pollinisateurs : un maillon essentiel de la plupart des écosystèmes terrestres

Le bourdon tricolore (Bombus ternarius), une des quelques espèces de bourdons encore communes, en plein travail!
Credit: Insectarium de Montréal (André Payette)
Le bourdon tricolore (Bombus ternarius), une des quelques espèces de bourdons encore communes, en plein travail!
  • Le bourdon tricolore (Bombus ternarius), une des quelques espèces de bourdons encore communes, en plein travail!
  • Trois espèces de coléoptères participant, sans le savoir, à la pollinisation d’un cerisier.
Les pollinisateurs : un maillon essentiel de la plupart des écosystèmes terrestres

Sans les insectes pollinisateurs, les paysages qui nous entourent seraient drastiquement différents. On estime que ces insectes participent à la reproduction de près de 80 % des plantes à fleurs, et que 35 % des cultures bénéficient de leur contribution à la pollinisation. Les abeilles, guêpes et bourdons sont les plus connus et les plus nombreux, mais papillons, mouches et coléoptères, entre autres, participent aussi à ce travail colossal.

Un énorme succès de coévolution

Suite à leur apparition, il y a environ 140 millions d’années, les plantes à fleurs se sont rapidement diversifiées jusqu’à dominer la plupart des habitats terrestres. Le développement d’une relation privilégiée avec les pollinisateurs est une des raisons de ce succès. Plusieurs indices nous démontrent l’importance de la relation plante-insecte. Notons le développement de structures destinées aux pollinisateurs, comme les nectaires et les corolles flamboyantes. Aussi, l’apparition des plantes à fleurs a été suivie d’une diversification rapide de certains groupes d’insectes. Aujourd’hui, on estime le nombre d’espèces pollinisatrices à 200 000 dans le monde, dont plus de 99% seraient des insectes.

Une contribution essentielle à notre diversité alimentaire

Les pollinisateurs contribuent de façon importante à l’alimentation de l’humanité. Pour certaines plantes, comme la plupart des arbres fruitiers, les petits fruits, les cucurbitacées et le canola, seule l’intervention d’un pollinisateur permettra la production de fruits et de graines. Pour d’autres, comme les tomates, poivrons, aubergines et haricots, l’autopollinisation ou une pollinisation par le vent est possible, mais la contribution d’un insecte mènera à un meilleur taux de fécondation, donc à de meilleures récoltes. Les cultures les plus importantes en volume sont plutôt pollinisées par le vent (riz, blé, maïs). Cependant, il est clairement documenté qu’une diminution marquée de la pollinisation par les insectes aurait un impact important sur notre diversité alimentaire et aggraverait les carences en certains nutriments des populations humaines à l’échelle mondiale.

Assaillis sur plusieurs fronts

Malheureusement, notre monde axé sur la croissance est de moins en moins hospitalier pour ces précieux alliés, envers lesquels les menaces ne cessent de se multiplier. Les insecticides, herbicides et fongicides affectent, entre autres, la reproduction, l’immunité et le comportement de nombreuses espèces de pollinisateurs. Les changements climatiques peuvent provoquer une désynchronisation entre la floraison et leur cycle de vie. Certains bourdons sont très sensibles aux épisodes de température extrême. La qualité nutritive du pollen a diminué significativement depuis le début de l’ère industrielle, en lien avec la proportion accrue de CO2 dans l’atmosphère. Les pollinisateurs domestiqués offrent une compétition féroce pour les ressources aux pollinisateurs indigènes, et peuvent leur transmettre des pathogènes et parasites destructeurs. On sait que certains groupes bien documentés, comme les bourdons, sont en difficulté. On ignore cependant la situation de plusieurs autres groupes à risque qui reçoivent malheureusement moins d’attention.

Vous pouvez aider les pollinisateurs de votre voisinage en plantant des plantes à fleurs produisant du pollen – évitez les variétés à fleurs doubles qui en produisent moins! – et en évitant d’utiliser des pesticides sur votre propriété. Prenez soin de vos pollinisateurs, ils vous le rendront bien!

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4 Commentaire(s)
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Dubé Betty

J'aime vos informations, Un gros MERCI

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Merci beaucoup de votre intérêt pour Espace pour la vie et pour ce gentil commentaire, c'est très apprécié :)
Au plaisir,

L'équipe du blogue

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Chantal

Bonjour,

Cette année, j'ai eu la surprise d'avoir un petit nid de bourdon en formation dans une boîte de carton traînant sous l'abri d'auto. Étant un endroit très passant, j' ai déplacé le nid dans le fond du jardin sous un abri que j'ai préparé pour leur déménagement. Jje ne vous expliquerai pas toutes les précautions prises pour ne pas perdre de vue la reine qui couvait la boule de cire... L'abri est tout près d'un jardin de bourraches, trèfles rouge, moutardes, hydrangées, bref un vrai resto. Aujourd'hui, je passe chaque jour discrètement pour voir la délicate colonie se construire. Ça grouille sous les petits flocons de coton de charpie de sécheuse que je leur ai fourni! C'est magique. J'ai remarqué la baisse fulgurante des pollinisateurs cette année. Il est de notre devoir de citoyen de faciliter la vie de ces insectes au risque de disparaître à notre tour dans un proche avenir. Merci de promouvoir la tolérance et la cohabitation des espèces. Bonne journée.

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Merci à vous, Chantal!
Bravo pour votre engagement envers la biodiversité et merci infiniment pour votre témoignage!

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