- 19 Janvier 2022 - Jardin botanique : Expérience, Secrets des plantes, Espace pour la vie, Tête-à-tête
Rédigé le 6 mars 2019
Notre société est confrontée à plusieurs défis environnementaux, notamment à la pollution des sols et des eaux causés par les activités humaines. Des milliers de sites contaminés au Québec sont laissés à l’abandon, faute de moyens financiers pour les réhabiliter. De même, le traitement des eaux usées est un processus coûteux, en particulier pour les petites communautés.
Des plantes à la rescousse des sols contaminés et des eaux usées
Comment pouvons-nous nettoyer ces sols et ces eaux contaminées? Les plantes peuvent-elles participer à l'assainissement de l'environnement? Est-il possible de pousser plus loin et ainsi de créer une boucle d’économie circulaire alliant la réhabilitation de l’environnement et la fabrication de produits d’origine végétale?
La phytoremédiation, qui consiste à utiliser les plantes et les microbes qui leur sont associés pour décontaminer les sols et les eaux usées, est une approche efficace et peu onéreuse s’inscrivant dans le contexte du développement durable. Afin de rendre la phytoremédiation attrayante, une des options est d’augmenter la valeur économique des plantes exploitées pour la décontamination. Le saule est une des espèces fétiches utilisées en phytoremédiation en raison de ses bonnes performances. L’arbre devient d’autant plus intéressant que sa croissance rapide offre un bon rendement en matière première pour la suite.
La deuxième vie des plantes après la dépollution
Plusieurs voies de valorisation sont étudiées pour tirer profit de différentes portions de la plante. D’un côté, il existe des substances retrouvées naturellement dans les plantes comme les composés phénoliques, les terpènes, les alcaloïdes, les acides gras, etc. que nous connaissons sous des formes communes tels que les tannins, les huiles essentielles ou les résines. Même si ceux-ci sont produits en faible quantité par la plante, ils possèdent des propriétés chimiques singulières dont l’industrie peut bénéficier. L’enjeu est de trouver la meilleure valeur ajoutée de ces molécules. Parmi les caractéristiques ciblées se retrouvent les propriétés antioxydantes, antimicrobiennes, immunodéfensives et plus encore! C’est le cas de produits nettoyants aux extraits d’écorce d’épinette noire par exemple, ou encore de substance médicamenteuse anticancéreuse extraite de certaines espèces d’if.
Les débouchés touchent divers secteurs aussi bien la pharmaceutique ou la cosmétique que celui des produits nettoyants ou des produits de spécialités (adhésifs, revêtements, lubrifiants, etc.).
De l’autre côté, la mise au point de biocarburants neutres en carbone en tant que solution de remplacement des sources d’énergie moins écologiques pourrait réduire la dépendance aux combustibles fossiles et contribuer à la réduction des émissions en gaz à effets de serre. Il s’agirait d’une voie complémentaire à la première, qui cette fois, bénéficie des composés structurants de la plante.
Ainsi, différents scénarios de développement de cette nouvelle bioéconomie sont présentement à l’étude afin d’identifier les plus avantageux économiquement. À terme, la mise en place d’une boucle d’économie circulaire réunissant phytoremédiation et chimie verte devrait stimuler l’adoption de ces technologies vertes… et rendre notre environnement plus propre!
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