- 11 Août 2012 - Biodôme : Portrait d'animal
À l’hiver 2012, une occasion inusitée s’est présentée à l’équipe du Biodôme. L’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie (UQROP) avait reçu un jeune oiseau qu’il ne pouvait remettre en nature, un Urubu à tête rouge. L’oiseau souffrait d’une fracture à l’aile droite et même après l’intervention des vétérinaires de la Clinique des oiseaux de proie de St Hyacinthe, l’aile ne pouvait se déployer dans toute son amplitude. Suite à des complications dues à cette blessure, une ankylose fut diagnostiquée : les mouvements de l’aile seraient limités, et ce, de façon irréversible. L’oiseau ne pourra plus voler.
Un nouveau pensionnaire au Biodôme?
Cette situation est plutôt malheureuse pour un organisme qui œuvre à la réhabilitation, donc à la relâche d’oiseaux en milieu naturel. La question était alors soulevée, s’adapterait-il à un environnement comme le Biodôme? Ça valait le coup d’essayer... L’équipe des collections vivantes est toujours à la recherche de nouveaux pensionnaires pour complexifier les représentations d’écosystèmes. Cette quête s’inscrit dans un long processus de sélection issu d’une politique d’acquisition des espèces animales que l’on présente sous la forme d’un plan de collection. Dans le cas des oiseaux tropicaux, nous désirons orienter les choix vers des espèces colorées, de bonne taille et plus faciles à repérer par les visiteurs.
L’Urubu à tête rouge, un vautour en résidence sous les tropiques
L’Urubu à tête rouge fait partie des vautours américains, un charognard qui consomme des proies mortes. On le retrouve au Québec durant la période estivale, c’est un migrateur en expansion qu’on observe de plus en plus dans les régions nordiques. Pourtant, l’Urubu à tête rouge est une espèce tropicale où les populations résidentes occupent les territoires durant toute l’année. L’espèce est commune sous les 3000 mètres d’altitude et toute personne qui visite les tropiques est assurée de voir ce magnifique oiseau planer dans le ciel en utilisant les courants ascendants pour faciliter ses déplacements.
Arrivée de l’Urubu au Biodôme
Notre nouveau pensionnaire est arrivé au Biodôme le 2 février 2012. À son arrivée : une série d’examens vétérinaires, histoire d’ouvrir son dossier, suivie d’une quarantaine... la routine! Par une approche moderne d’entraînement, l’objectif était de tenter de désensibiliser l’oiseau à la présence humaine. L’individu était nerveux, craintif, car il n’avait pas d’option de fuite, étant incapable de voler. Durant de longues semaines, les animaliers, patients, ont réussi à lui faire accepter une certaine proximité avec l’humain. Il s’alimente bien, se déplace en sautant d’une branche à l’autre ou en marchant. Cet Urubu demeure un animal sauvage et nos conditions de garde en captivité devront s’adapter à ses besoins et non le contraire. Le temps est donc venu de l’introduire à l’écosystème tropical. Nous avons choisi un emplacement qui pouvait le contenir pour assurer sa sécurité. Plusieurs perchoirs bas avec des branches en guise de rampes à partir du sol... un habitat adapté à son handicap. La relâche fut un succès, un Urubu calme qui découvre peu à peu une végétation naturelle, de vrais rayons de soleil et beaucoup plus d’espace que dans un quartier d’isolation. Il aura fallu près d’un an après son accident pour que cet Urubu à tête rouge retrouve un semblant de nature.
Où l’observer?
Vous pouvez l’observer dans la forêt tropicale humide, dans l’habitat qu’il partage avec les Callimicos de Goeldi juste à gauche après le corridor de la grotte des chauves-souris. Pour cet Urubu à tête rouge, une nouvelle vie commence et nous espérons qu’il suscitera l’émerveillement et l’appréciation de nos visiteurs. Pour nous, la simple possibilité d’offrir une deuxième chance à cet individu est une satisfaction en soi.
Nous l'avons vue les dernière fois que nous sommes allé au Biodôme ma petite familles et moi. Quelle magnifique oiseaux et les autres visiteurs était tout aussi émerveillé. Il va avoir la chance de vivre dans un endroit plus sécuritaire pour lui vue son état.
Je vois souvent des urubus aux abords d'une ferme, dans le champ, près de mon chalet en Mauricie. Ce sont des oiseaux impressionnants!
Depuis 2 ans je vois de plus en plus d'urubus dans la région de Montréal. J'en ai même vu un aujourd'hui dans le centre-ville de Montréal, il volait au dessus du parc Émilie-Gamelin!!
@Julie - oui! Je crois qu'il y en a quelques-uns qui nichent au cimetière du Mont-Royal.
Bonjour à vous tous ! Je suis de la région de St Colomban et cette année , nous en avions trois qui survolaient ma terre . Magnifique et surtout majestueux . Se pourrait-il , qu'il y ait aussi les URUBU NOIR au Québec ?
Bonjour,
Comme vous en faites mention, l'Urubu à tête rouge est maintenant une espèce bien établie au Québec. Il s'agit d'un migrateur qui est présent chez nous de mars à novembre.
Pour ce qui est de l'Urubu noir, sa présence sur le territoire québécois est qualifiée de "visiteur exceptionnel". Toutefois, au moins un individu est observé chaque année depuis les années 90.
Sans être en mesure de le confirmer, il est très probable que ces observations soient le résultat de la dispersion des individus après la reproduction. Cette espèce est capable de se déplacer sur de très longues distances lors d'une quête alimentaire. Ce sont donc des individus en exploration qui nous visitent.
Voir le lien suivant pour plus de détails sur les observations de l'Urubu noir au Québec :
http://www.oiseauxqc.org/details.jsp?no=419
Merci de votre intérêt pour Espace pour la vie,
Jean-Philippe Gagnon
Il y en a environ une dizaine qui se promènent au centre-ville. Je travaille au 27e étage et il est toujours facinant pour moi de les observer. Ils se perchent parfois aux bords des fenêtres, mais je garderai l'oeil ouvert afin de voir ce résident lorsque j'irai faire un tour au Biodôme.
aujourd'hui vers midi j'ai eu la chance d'observer un urubu a tête rouge dans les laurentide il survolait les habitation c'etait manignifique a onserver
Merci de nous partager votre expérience!
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