Blogue

Pour les araignées, l’Halloween ne dure qu’un temps!

Épeire diadème (Araneus diadematus)
Credit: Espace pour la vie (André Sarrazin)
Épeire diadème (Araneus diadematus)
Pour les araignées, l’Halloween ne dure qu’un temps!

En cette période noire et orangée, les araignées, tout comme les citrouilles, nous divertissent. Leurs toiles ornent nos maisons, leurs gros yeux nous font peur, leurs pattes velues nous surprennent. Pour grands et petits, cette fête de la noirceur et des fantômes ne dure qu’un temps. Toutefois, pour nombre d’entre eux, la peur des araignées persiste, bien ancrée dans des croyances populaires trop souvent erronées.

La peur est une émotion tout à fait normale. Elle active nos systèmes de défense et génère des comportements de prudence face à l’inconnu. Malheureusement, pour de nombreuses personnes, cet inconnu prend vie lorsqu’une araignée active ses huit pattes et s’installe trop près de leur zone de confort. Pour certains, la présence d’araignées provoque même une réaction anxieuse pouvant aller jusqu’à la crise de panique. L’incroyable dans tout ça, c’est que les araignées ont aussi peur de nous. Face à l’inconnu, surtout celui à deux pattes, elles préfèrent battre en retraite. Instinctivement, elles savent que le plus fort, c’est nous!

Venimeuses? Oui.

On dénombre près de 45 000 espèces d’araignées dans le monde. Toutes sont venimeuses à l’exception de celles de la famille des Uloboridae qui regroupe environ 270 espèces. Au Québec, on parle de près de 840 espèces dont 3 espèces d’Uloborides. Des 44 730 espèces d’araignées venimeuses vivant sur la planète, environ 200 ont été répertoriées comme pouvant causer des envenimations graves chez l’être humain. Aucune n’a ce statut au Québec.

Les araignées sont carnivores. Elles mangent des insectes et d’autres arthropodes qu’elles paralysent avec leur venin. Or, les protéines qu’elles soutirent de leurs proies servent à produire de la soie, mais aussi du venin. Celui-ci contient un mélange complexe de substances chimiques, dont des toxines  généralement spécifiques aux récepteurs des proies de prédilection des araignées : les invertébrés. L’araignée doit faire bon usage de son venin car sans lui, pas de proies… et sans proies, pas de venin! Les araignées conservent donc leur venin pour tuer leurs proies.

Dangereuses? Pas vraiment

Nous ne sommes pas des proies pour les araignées. Il y a donc très peu de chance que leur venin nous affecte. De plus, et en particulier au Québec, la plupart des araignées ne peuvent nous infliger une morsure importante car elles sont trop petites et leurs chélicères (crocs) sont trop fragiles et trop court pour transpercer notre peau. Si les araignées nous mordent, c’est qu’elles craignent pour leur vie. Cependant, 70 % de ces morsures sont défensives c’est-à-dire qu’il n’y a aucune injection de venin. L’araignée a simplement averti qu’elle se sentait en danger.

Enfant, je craignais les araignées. Aujourd’hui, les araignées, tout comme les insectes, fascinent l’entomologiste que je suis devenue. J’ai appris à les connaître en vivant plus près de la nature et en me documentant à leur sujet.  Et vous?

Inscrivez-vous aux communications Espace pour la vie pour recevoir notre infolettre mensuelle, de l'information pertinente sur les évènements de nos cinq musées, ainsi que des conseils provenant directement de nos experts.
Abonnez-vous à l'infolettre Espace pour la vie

Suivez-nous !

Abonnez-vous pour recevoir par courriel :