- 31 Mai 2017 - Biodôme : Portrait d'animal
Trois espèces de chauves-souris vivent dans les grottes du Biodôme : l’artibée de la Jamaïque, le fer-de-lance à lunettes et la glossophage de Pallas. Originaires d’Amérique centrale, du golfe du Mexique, de la mer des Caraïbes et du nord de l’Amérique du Sud, nos trois invitées sont frugivores, mais ne dédaignent ni le pollen, ni le nectar, ni bien sûr les insectes, pour compléter leur régime.
Voir du nez
On sait depuis longtemps que ces petits mammifères utilisent des ultrasons pour repérer leurs proies et éviter les obstacles. Cela a même un nom, l’écholocalisation, et un parallèle inventé par l’homme, le sonar.
Avez-vous remarqué le nez étrange de nos chauves-souris ? Jetez-y un œil lors de votre prochaine visite : c’est grâce à lui si elles vous voient ! Il sert à émettre les ultrasons qu’elles créent en faisant vibrer leurs cordes vocales.
Pourtant, ce n’est que tout récemment que des chercheurs ont prouvé que les chauves-souris peuvent reconnaitre et mémoriser des lieux grâce à ce même système.
La question méritait d’être posée ! Car si nos yeux distinguent rapidement une caverne d’une falaise et une forêt d’une prairie, il n’en est pas de même pour les oreilles. L’analyse sonore donne des informations complètement inusitées, par rapport à celles du monde visuel auquel nous sommes habitués.
Des paysages en ultrason
Une équipe de chercheurs a donc voulu voir si l’écholocalisation pouvait donner une signature des lieux, comme le font nos yeux. Ils ont créé une chauve-souris artificielle : un appareil muni d’un sonar, qu’ils ont promené hauteur de vol de nos amies ailées dans différents habitats typiques des chiroptères, leur petit nom savant. Ils se sont rendu compte qu’un ordinateur était tout à fait capable de reconnaitre chaque type de lieu… en n’utilisant que les ultrasons !
Ils ont aussi découvert qu’il n’était pas nécessaire d’avoir une très grande précision pour reconnaitre l’environnement. Après tout, une forêt sans les détails de chaque feuille n’en reste pas moins une forêt ! Ainsi, concluent les chercheurs, les chauves-souris n’auraient pas besoin de recréer une image tridimensionnelle fidèle de leurs environs pour savoir où elles se trouvent. Finalement, les chauves-souris sont peut-être myopes comme des taupes volantes, mais elles savent exactement où elles s’en vont !
Le lynx ne doit pas vivre en captivité. Donnez-lui sa liberté.