Blogue

Un continent-flottant de déchets dans le Pacifique

Jeune albatros sur une île de l'archipel d'Hawaï
Credit: Flickr (Forest and Kim Starr)
Jeune albatros sur une île de l'archipel d'Hawaï
Un continent-flottant de déchets dans le Pacifique

À chaque année, à l'approche du Jour de la Terre, de nombreux organismes profitent de l'occasion pour souligner à quel point notre planète a besoin d'être protégée. Et parfois de petites actions telles que le recyclage peut faire toute une différence... Notamment pour diminuer la quantité de déchets qui se retrouvent dans nos océans.

Une découverte déconcertante

En 1997, le capitaine Charles Moore découvre un "continent-flottant" de déchets de plastique de 700 000 km2 soit l'équivalent de la moitié de la superficie du Québec. La densité du plastique y était à l'époque 6 fois supérieure à celle du plancton. Ces débris de plastique sont à 80 % de source terrestre, amenés par le vent et les rivières d'Asie et d'Amérique du Nord et vont s'accumuler au centre du gyre du Pacifique Nord. Ces déchets qui flottent entre deux eaux sont indétectables de l'espace, du haut des airs et même du pont des gros navires. On a depuis découvert d'autres continents de déchets au sein des gyres des autres océans du globe.

Polymères éternels

Tous les plastiques produits au cours des derniers 60 ans existent encore et seront encore là dans 500 ans. On estime la production historique totale de plastique à plus de deux milliards de tonnes. Les polymères artificiels ne sont pas biodégradables. Seuls les rayons UV du soleil et l'oxygène de l'air parviennent à les dégrader après plusieurs siècles d'exposition, s'ils ne sont pas enfouis ou immergés.

Les plaques de déchets océaniques, destination ultime des déchets de la Terre

Les débris de plastique flottants ont tendance à se concentrer, soit dans le centre des gyres océaniques, soit sur les côtes.  Les débris côtiers sont devenus une menace tant du point de vue des écologistes que pour l'industrie touristique. Après quelques années les débris de plastique flottants se brisent en morceaux de plus en plus petits de plastique.  Ils finissent par former une "soupe de plastique" dont on ignore encore tous les impacts possibles sur la vie marine.

Plastiques indigestes 

Ces déchets "éternels" posent de nombreux problèmes à la vie marine. Les tortues marines avalent des sacs de polyéthylène qui ressemblent à des méduses, leur nourriture de prédilection, ce qui obstrue leur tube digestif. Les oiseaux de mer, quant à eux, confondent les bouchons de polypropylène, les vieux stylos, briquets et autres objets de petite taille avec leur nourriture. Ils rapportent même leur trouvaille mortelle à leurs oisillons. On retrouve les carcasses décharnées de ces oiseaux remplies de cette funeste collection. Les filets en matière synthétique perdus ou abandonnés au gré des courants marins continuent à pêcher tout seul, jour après jour, véritable pêche fantôme qu'aucun pêcheur ne réclame.

Et si on se ramassait!

Le recyclage est une des solutions pour permettre de réduire la quantité de plastique dans l'environnement.  Un changement d'attitude radical face à la gestion de nos déchets s'impose. N'oublions pas que chaque geste compte. La terre vous remercie d'y penser.Pour plus d'informations sur le sujet :

  • Site officiel de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), agence américaine d'étude de l'océan (en anglais)
  • Amphibia-Nature : groupe de recherche québécois voué à la protection

Inscrivez-vous aux communications Espace pour la vie pour recevoir notre infolettre mensuelle, de l'information pertinente sur les évènements de nos cinq musées, ainsi que des conseils provenant directement de nos experts.
Abonnez-vous à l'infolettre Espace pour la vie

Suivez-nous !

Abonnez-vous pour recevoir par courriel :