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Un été à la recherche de monarques et d'asclépiades

Marian MacNair
Un été à la recherche de monarques et d'asclépiades

Les programmes de science participative sont d'une grande importance pour la recherche en conservation, particulièrement dans le cas du monarque. Toutefois, il est encore essentiel que des étudiant.e.s gradué.e.s se penchent sur des questions précises afin d'obtenir des réponses précises. Voici donc à quoi peut ressembler un été sur le terrain lorsque l'on tente de mieux comprendre le monarque.

Qu'est-ce qui attire tant le monarque sur la rive nord du lac Ontario?

Voilà la question que se posent Marian MacNair et ses deux superviseurs, la chercheuse en science végétale, Sylvie de Blois, de l'Université McGill ainsi que Maxim Larrivée, directeur de l'Insectarium de Montréal. En fait, une bonne partie de la maîtrise de Marian MacNair est consacrée à répondre à cette question qui, au premier abord, peut sembler toute simple! Pour y arriver, Marian a dû visiter 80 sites au nord du lac Ontario durant l'été 2019. Elle a fait une première tournée de trois semaines à la fin juin et une deuxième tournée au début du mois d'août, cumulant ainsi plus de 6000 km de route en cinq semaines! Les régions visitées comportent autant de zones où l'on retrouve le monarque en très grande quantité (comme la rive nord-est du lac Ontario) que de zones où il semble être moins fréquent d’en voir (entre les villes de Toronto et d'Hamilton).

Une journée durant l'été 2019

Avec autant de sites à échantillonner en si peu de temps, Marian ne pouvait pas chômer. Accompagnée de sa fille Maeve, 14 ans,  qui peut composer avec un travail aussi ardu pourvu qu’il y ait une douche, une connexion wi-fi et de la crème glacée à la fin de la journée, elle visitait en moyenne six sites par jour. Pour chacun, elle mesurait certaines données environnementales, telles que la température et la vitesse du vent, mais aussi le type d'environnement et de paysage. Ensuite, Marian identifiait l'ensemble des plantes qui se trouvaient parmi les 12 parcelles de 1m2 distribuées à travers le site (plus de 300 espèces différentes ont été identifiées durant l'été). Après quoi, elles pouvaient commencer à dénombrer les œufs, les chenilles et les papillons monarques présents. Ainsi, chaque feuille d'un plant d'asclépiades était minutieusement inspectée pour trouver les œufs et les chenilles présents. Une tâche qui pouvait demander beaucoup de patience… Demandez à Maeve qui a eu plus de 400 plants à inspecter à l'une de ces occasions!

Pas toujours de tout repos

Même si parcourir des paysages pittoresques à la recherche des papillons monarques peut sembler être un travail de rêve, il arrive parfois d'avoir de moins bonnes journées. Un site bien isolé dans la forêt de Ganaraska restera longtemps gravé dans la mémoire de Marian et Maeve. Pour s'y rendre, il fallait rouler sur une route de VTT recouverte d'herbe à la puce. Elle était si abondante qu'il y en avait de chaque côté de la voiture! Plus tard, en inspectant les plants d'asclépiades, Marian a eu le malheur de marcher sur un nid de guêpes. Résultat : une vingtaine de piqûres sur les deux coudes! Puisqu'un malheur ne vient jamais seul : pas moyen de trouver un endroit où se reposer et prendre un bon bain le soir venu, car un tournoi international de crosse dans la région avait accaparé toutes les chambres d'hôtel à proximité. Elles ont dû se rabattre sur une chambre d'un quartier peu recommandable… par chance rien d'autre ne leur est arrivé cette journée-là!

Somme toute : une expérience formidable!

Malgré tout le travail que cela a représenté, l'été fut merveilleux selon Marian et Maeve. D'une part, les conditions météorologiques étaient idéales pour l'observation des monarques. Par exemple, leur journée sur le site de la Uxbridge Countryside Preserve a été très fructueuse : plus d'une centaine de monarques furent observés sur seulement quelques kilomètres!

De plus, elles ont eu la chance de faire de merveilleuses rencontres au cours de leurs expéditions; des passionné.e.s de monarques pour qui la conservation de cette espèce en péril revêt une grande importance. Elles ont entre autres fait connaissance avec une femme ayant créé un magnifique jardin pour les monarques sur son terrain, un jeune entomologiste en herbe qui notait tous les insectes rencontrés durant l'été (dont le monarque!) et une dame qui, depuis cinq ans, marque les papillons monarques pour étudier leur migration (deux monarques qu'elle a marqués l'été dernier ont même été retrouvés au Mexique!). Tous de beaux exemples de contribution citoyenne à la conservation de ce magnifique papillon.

Depuis, Marian s'est plongée dans l'analyse des données récoltées l'été dernier. Nous attendons impatiemment les conclusions qu'elle en tirera. Toutefois, elle s'amuse à dire que le monarque semble particulièrement apprécier les endroits où l'on retrouve conjointement… des moustiques, du chardon, de l'herbe à la puce et des guêpes!

Pour en apprendre plus sur le projet de Marian, et l'avancement de ses analyses, n'hésitez pas à consulter son blogue (disponible uniquement en anglais)!

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