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Une nouvelle pluie d’étoiles filantes?

Cette image composite des Perséides de 2009 a été obtenue en superposant une vingtaine de poses individuelles. Hormis quelques météores qui n’appartiennent pas à la pluie des Perséides, on voit bien que toutes les traînées semblent émaner d’un même point, le radiant, situé hors du champ de la photo.
Credit: Guillaume Poulin
Perséides de 2009
  • Perséides de 2009
  • Carte du radiant des Camélopardalides
Une nouvelle pluie d’étoiles filantes?

Que diriez-vous d’assister à la naissance d’une toute nouvelle pluie d’étoiles filantes? Juste avant l’aube le matin du 24 mai, autour de 3 heures (heure de l’Est), on aura droit pendant une heure ou deux à une hausse considérable du nombre d’étoiles filantes; sous un ciel dépourvu de pollution lumineuse, on pourrait même en compter plus d’une centaine à l’heure. Le spectacle sera bref, mais ce pourrait être la pluie la plus intense de l’année!

Ce qu’on appelle « étoile filante », c’est le trait lumineux que produit brièvement un grain de poussière interplanétaire lorsqu’il entre à très grande vitesse dans l’atmosphère de la Terre. En une fraction de seconde, il s’échauffe et se désintègre, faisant briller les molécules d’air sur son passage. Rien à voir avec les vraies étoiles, donc, et pour éviter tout malentendu, les astronomes préfèrent employer le terme technique météore.

Poussières de comètes

Une pluie de météores survient lorsque la Terre, en parcourant son orbite autour du Soleil, croise celle de certaines comètes périodiques, dont la trajectoire est encombrée d’innombrables grains de poussières et petits cailloux. Chacune de ces particules est non seulement en orbite autour du Soleil, mais elle est soumise à l’influence combinée de l’attraction gravitationnelle des planètes ainsi qu’à la pression de radiation solaire. Grâce aux superordinateurs, on parvient à simuler avec un remarquable degré de précision comment ces poussières se comportent et dérivent dans l’espace au fil des années. C’est ainsi qu’on s’est aperçu que la Terre traversera pour la première fois, dans la nuit du 23 au 24 mai prochain, un essaim de débris provenant de la comète 209P/LINEAR. Les modèles suggèrent que cet essaim de débris est très concentré dans l’espace : la Terre le traversera donc rapidement, ce qui limitera la durée du sursaut de météores à une heure ou deux seulement. Les spécialistes prévoient aussi que la taille moyenne des particules sera un peu plus grosse que celles de pluies typiques : on pourrait donc avoir droit à des météores particulièrement brillants. Enfin, l’essaim de météores rattrape la Terre par-derrière, en oblique — ce ne sera pas une collision frontale. La vitesse de rencontre sera donc beaucoup plus basse que pour la plupart des pluies annuelles, ce qui produira des météores lents et majestueux.

Une occasion presque unique

Le nom d’une pluie d’étoiles filantes vient de la constellation où se trouve son radiant, le point du ciel d’où semblent émerger les météores à cause d’un effet de perspective. Cette nouvelle pluie aura son radiant dans la Girafe, une faible constellation située près du pôle céleste Nord, entre Cassiopée et la Grande Ourse. On parlera donc de la pluie des Camélopardalides, du nom latin de la constellation de la Girafe : Camelopardalis. Malheureusement, l’essaim de débris de la comète 209P/LINEAR continue de dériver dans l’espace, principalement sous l’influence gravitationnelle de Jupiter. D’après les simulations, la Terre n’en retraversera la partie la plus dense qu’en 2022, puis pas avant 2045… D’ici là, il est peu probable que cette pluie inédite se manifeste à nouveau. Raison de plus pour tenter de l’observer le 24 mai prochain! Et pour l’occasion, il vaudra la peine de s’éloigner le plus possible de la pollution lumineuse des villes. Bonnes observations!

Pour en savoir plus

Le saviez-vous?

De la taille d’une montagne, le noyau d’une comète est une sorte de boule de glace et de gaz gelés, mêlés de poussières. La chaleur du Soleil provoque l’évaporation des gaz et libère les particules solides, ce qui produit les parties visibles d’une comète : sa chevelure (coma) et sa queue. Avec le temps, les particules se répartissent tout au long de l’orbite de la comète.

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3 Commentaire(s)
Portrait de amhani aziza
amhani aziza

Bonjour je voudrais savoir je ne suis pas motorisée et je souhaite savoir comment peut-on aller voir les étoiles filantes à montréal je pense au parc mont-royal

Portrait de jean-baptiste
jean-baptiste

Personnellement je pense que le Mont-Royal sera un très bon spot mais j'ai peur de la pollution lumineuse..

Portrait de Je Ne Sais Pas
Je Ne Sais Pas

Moi, je trouve le changement d'heure un peu confusant. Lorsque j'étais plus jeune, je ne comprenais pas aucunement et je ne comprenais pas. Maintenant je comprends! Merci beaucoup :)

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