- 23 Décembre 2020 - Biodôme : Coulisses du Biodôme, Secrets du Biodôme
Je fais partie d'une équipe de super-héros. Récemment, on nous a demandé, avec nos super pouvoirs, de s’assurer que le soleil se lève et se couche au bon moment!
C’est que sous le toit du Biodôme se trouvent 5 écosystèmes qui représentent des lieux différents de la planète.
Il va de soi que nous mettons l’accent sur le bien-être animal et que les animaux ont des besoins spécifiques. Contrairement aux animaux des zones tropicales qui connaissent une durée du jour variant peu au fil des saisons, les espèces qui résident aux pôles ont besoin de grandes variations. Cette fluctuation de la durée du jour et de la nuit, appelée photopériode, permet de synchroniser les rythmes naturels propres à la biologie des espèces. Par exemple, l’allongement de la durée du jour déclenche la période de reproduction. Dans la nature, cette étape importante dans la vie d’un animal coïncide avec une abondance de nourriture et de ressources. Le printemps, moment où la lumière est de plus en plus présente, favorise l’éclosion des bourgeons chez les végétaux, l'émergence des insectes et le déplacement des animaux migrateurs. Tous ces phénomènes dépendent les uns des autres.
Au Biodôme, puisque nous avons les tropiques, le nord et le sud à simuler, nous devons être extrêmement vigilants pour qu’un environnement ne perturbe pas les autres.
Le soleil naturel est très puissant et il ne peut pas être reproduit. Toutes sources de lumière artificielle ne sont qu’un supplément pour donner l’illusion que la journée se prolonge. Dans un souci de conservation d’énergie, on profite donc de la lumière naturelle au maximum.
Un des plus grands défis est toutefois de s’ajuster au 21 décembre, la journée la plus courte de l’année. C’est à ce moment que l’emploi de lumière artificielle est le plus important. Avec les technologies modernes (nos super pouvoirs!), presque tout est possible. Puisque la photopériode de l’écosystème tropical varie très peu, elle est assez simple à reproduire. L’éclairage artificiel est le même toute l’année et l’été montréalais allonge légèrement les journées en juin et juillet. On pourrait croire que les écosystèmes de l’Érablière des Laurentides et du golfe du Saint-Laurent ne causent pas trop de problèmes. Au contraire, ce sont de vrais casse-têtes! En période hivernale, de novembre à février, les heures d’ensoleillement sont plus courtes. Cependant, il faut de la lumière tôt le matin pour les employé.e.s et tard le soir pour les visiteurs du Biodôme. Pour simuler ces journées, vers 6 h du matin, on commence très doucement en utilisant quelques lumières orangées de faible intensité. Puis l’intensité augmente et une heure plus tard, la lumière blanche s’ajoute graduellement. Lors de la journée la plus courte, le 21 décembre, c’est le soleil lui-même qui entre en scène vers 7 h 30. En harmonie avec nos systèmes, le lever prend environ 3 heures avant d’atteindre 100% d’intensité. En fin de journée, la séquence inverse prend fin à 19 h pour la nuit la plus longue de l’année dans ces écosystèmes.
Saviez-vous que dans les mondes subpolaires du Biodôme, nous respectons la photopériode réelle de l’Arctique et de l’Antarctique? Présentement, en Antarctique, la durée du jour est d’environ 18 h.
La programmation annuelle de la photopériode est un défi complexe. À cette valse de lumière s'ajoutent les autres lieux : corridors d’accès, aires de travail, sorties de secours, aires d’expositions… Toutes ces zones, si elles ne sont pas considérées, pourraient indirectement avoir un effet important sur l’expression des comportements des animaux.
Fort heureusement, notre équipe de super-héros est sur le coup!