Le titre de cette chronique ressemble à celui d’un roman de science-fiction, pourtant il n’en est rien : il est tout à fait plausible qu’il y ait des averses de neige dans l’atmosphère de la naine brune WISE 0855–0714 ! Regardons de plus près ce qui se passe sur ce monde étrange.
Mais d’abord, qu’est-ce qu’une naine brune ? Il s’agit d’un objet gazeux qui n’est pas assez massif pour être une étoile, mais beaucoup plus massif qu’une planète comme Jupiter. On estime que la masse d’une naine brune varie de 13 à 75 fois la masse de Jupiter. À la différence d’une étoile, une naine brune ne produit pas son énergie par la fusion nucléaire de l’hydrogène, mais plutôt en se contractant sur elle même. Une naine brune va donc se refroidir au cours de son existence. Les naines brunes les plus chaudes ont une température de surface de l’ordre de 2000°C, alors que les plus froides ont une température inférieure à 1000°C. Les naines brunes sont donc très peu lumineuses en lumière visible. C’est pourquoi on les découvre à l’aide de télescopes observant en lumière infrarouge.
La naine brune de cette chronique a été découverte en 2014 par l’astronome Kevin Luhman à partir des données du télescope spatial infrarouge WISE. Elle se trouve dans la constellation printanière de l’Hydre. Les chiffres associés à son nom correspondent à ses coordonnées approximatives dans le ciel.
Elle n’est située qu’à 7,53 années-lumière de nous, ce qui la place au quatrième rang des objets célestes les plus proches de notre Système Solaire. Malgré cette faible distance, WISE 0855–0714 est impossible à détecter visuellement dans un télescope d’amateur : en lumière visible, elle ne brille qu’à magnitude +25. En d’autres termes, elle est 2 millions de milliards de fois moins lumineuse que la pleine Lune !
Mais c’est une autre caractéristique de WISE 0855–0714 qui nous intéresse particulièrement ici : il s’agit de la naine brune la plus froide découverte à ce jour. Sa température de surface se situerait entre –48 °C et –13 °C. Des observations suggèrent de plus la présence de nuages d’eau ainsi qu’un processus de convection sur ce corps gazeux. Il est donc concevable qu’il y ait des précipitations dans l’atmosphère de cette naine brune. Et avec des températures aussi froides, ce ne pourrait être que des averses de neige !
Les planètes en décembre
Mars domine encore le ciel du soir en décembre. La planète rouge est visible au crépuscule assez haut en direction sud, et elle se couche à l’ouest vers 23 heures. Vous pouvez facilement la reconnaître dans le ciel grâce à sa teinte rouge orangé. En soirée le 14 décembre, le premier quartier de Lune reposera à 4 degrés sous la planète rouge et vous aidera à l’identifier.
Mais c’est la fin de la nuit qui sera la plus propice pour l’observation des planètes. Il y a d’abord Vénus qui brille de tous ses feux en cette fin d’année. On commence à la voir au-dessus de l’horizon est-sud-est environ trois heures avant le lever du Soleil; à l’aube, elle domine l’horizon sud-est par son éclat. Le 3 décembre, vers 4 heures du matin, vous pourrez apercevoir le croissant de Lune 6 degrés au-dessus de Vénus. Le lendemain, le croissant lunaire sera cette fois en bas et à gauche de Vénus. Remarquez aussi, un peu plus haut et à droite de Vénus, la présence de l’étoile Spica dans la constellation de la Vierge.
Le 5 décembre, une heure avant le lever du Soleil, le mince croissant de Lune sera cette fois positionné en haut et à droite de Mercure. Voilà une belle occasion d’observer cette planète difficile à repérer, car elle est toujours située près du Soleil.
Enfin, Jupiter réapparaît dans les lueurs de l’aube à compter de la mi-décembre. Vers 6h30 le matin du 21, la furtive Mercure reposera à moins d’un degré en haut et à gauche de Jupiter. Un beau rapprochement planétaire pour conclure l’automne, car l’hiver dans l’hémisphère Nord débute à 17h22 ce jour-là.
Le maximum des Géminides
La pluie d’étoile filante des Géminides atteint son maximum le 14 décembre à 7h30. La meilleure nuit pour l’observer sera donc celle du 13 au 14, après que la Lune croissante se soit couchée vers 22 heures. Dans des conditions favorables, sous un ciel dégagé et loin de la pollution lumineuse, il sera possible d’observer une soixantaine de météores par heure, tout particulièrement juste avant l’aube lorsque la constellation des Gémeaux brille très haut vers le sud.
Une fin d’année planétaire
Pour clore l’année en beauté, nous aurons droit à un bouquet de planètes dans le ciel du 31 décembre, une demi-heure avant le lever du Soleil. De gauche à droite, on retrouvera d’abord Mercure à seulement 5 degrés au dessus de l’horizon sud-est. La brillante Jupiter reposera un peu plus haut et sur sa droite, juste à gauche de l’étoile rougeâtre Antarès dans la constellation du Scorpion. Au sud-sud-est, l’éclatante Vénus captera notre attention. Enfin, plus haut vers le sud, vous pourrez apercevoir la Lune décroissante et, un peu plus loin sur sa droite, l’étoile Spica qui marque la fin de ce panorama céleste.
En terminant, j’en profite pour vous souhaiter de très joyeuses Fêtes. Que cette période de festivités soit remplie de joie et de beautés du ciel étoilé.
Bonnes observations !