L’été bat son plein, et bien que les nuits soient courtes, il y a plein de choses à voir dans le ciel. Trois planètes, Mars, Jupiter et Saturne, brillent dans le ciel du soir. Comme plusieurs d’entre nous, Mercure et Vénus se la coulent douce ce mois-ci, tandis que les étoiles d’été et la Voie lactée parent la nuit.
Les planètes internes
Mercure passe de l’autre côté du Soleil le 6 juillet (conjonction supérieure) et demeure noyée dans la clarté du Soleil couchant pendant tout le mois. Vous pourrez cependant tenter de repérer la petite planète à l’aide de jumelles au cours de la seconde moitié de juillet. Mais attention ! Il s’agit d’un défi pour les experts, pour lequel un horizon ouest-nord-ouest parfaitement dégagé est essentiel. Scrutez le ciel dans cette direction, 20 minutes après le coucher du Soleil, à la recherche d’un petit point de lumière dans les couleurs du crépuscule : le 16 juillet, Mercure se trouve juste au-dessus de la brillante Vénus, mais elle s’en écarte par la suite. Au cours des soirs suivants, vous retrouverez ainsi Mercure un peu plus haut et à la gauche de Vénus, en direction de Jupiter qui veille sur la scène. Au crépuscule le 30 juillet, la discrète planète passera à moins d’un demi degré au-dessus de Régulus, l’étoile la plus brillante du Lion. Bonne chance !
Vénus est passée derrière le Soleil le 6 juin, un mois avant Mercure, et l’éclatante planète réapparaît maintenant graduellement dans le ciel du soir. Elle émerge au-dessus de l’horizon ouest-nord-ouest après le milieu du mois : cherchez-la aux jumelles 20 minutes après le coucher du Soleil. Mais l’angle fermé que fait l’écliptique avec l’horizon ouest à cette période de l’année retient Vénus près de l’horizon et prisonnière de la clarté du Soleil couchant. Ne désespérez pas : la brillante Vénus sera l’incontournable Étoile du Soir plus tard cet automne et pour tout l’hiver.
Il est rarement question de la Terre dans cette chronique, mais il vaut la peine de s’y attarder ce mois-ci. Notre belle planète bleue atteint l’aphélie le 4 juillet et sera alors plus éloignée du Soleil qu’à tout autre moment de l’année. Pour mettre les choses en perspective, au périhélie, le 2 janvier dernier, la Terre se trouvait 5 millions de kilomètres plus proche du Soleil — une différence de 16 secondes-lumière. Ce qui démontre encore une fois que les saisons ne sont pas causées par les variations de la distance Terre-Soleil !
La période favorable entourant l’opposition de Mars est maintenant passée, et la planète rouge reprend son mouvement direct à compter du 1er juillet, se déplaçant dorénavant vers l’est parmi les étoiles de la Balance. Mars s’éloigne de la Terre et faiblit de plus en plus : la planète brille actuellement à la magnitude –1 et nous apparaît environ 2 fois et demie plus faible qu’à la fin de mai. Malgré tout, Mars ajoute encore une touche de couleur dans la partie sud du ciel pendant la soirée. La Lune gibbeuse croissante reposera au-dessus de la planète rouge le 14 juillet, dessinant un long triangle aplati avec Saturne.
Les planètes externes
Jupiter brille actuellement au dessus de l’horizon ouest pendant le crépuscule et au début de la nuit, sous Dénébola, l’étoile qui marque le bout de la queue du Lion. La planète géante est maintenant trop basse pour des observations détaillées au télescope, mais ses principales bandes nuageuses et ses lunes galiléennes demeurent accessibles. Mais ne tardez pas : à la fin du mois, Jupiter se couche vers 22 heures, au moment où le crépuscule astronomique se termine. Le croissant lunaire repose en bas et à droite de Jupiter le soir du 8 juillet, puis à sa gauche le lendemain soir.
Saturne était à l’opposition le 3 juin et continue de briller à magnitude zéro, environ 6 degrés au-dessus d’Antarès, l’étoile supergéante rouge au cœur du Scorpion. En juillet, la planète aux anneaux poursuit son lent mouvement rétrograde (vers l’ouest) parmi les étoiles de la constellation du Serpentaire, où elle demeurera jusqu’au printemps. À travers l’oculaire d’un télescope, la vue des anneaux de Saturne est splendide, d’autant plus qu’ils ont pratiquement atteint leur inclinaison maximale vers la Terre. La Lune gibbeuse croissante passera à moins de trois degrés au-dessus de Saturne le soir du 15 juillet.
Les étoiles d’été et la Voie lactée
Altaïr, Véga et Déneb, les brillantes étoiles du Triangle d’été, arrivent à leur position du cœur de la saison : au milieu du mois, à minuit, elles occupent le centre du ciel, chevauchant la douce lueur de notre galaxie, la Voie lactée, à l’arrière plan… À moins que vous ne vous trouviez sous un ciel particulièrement noir, auquel cas la Voie lactée ne luit pas — elle rayonne au-dessus de votre tête ! Parcourez ce chemin laiteux à l’aide d’une paire de jumelles, depuis le Scorpion et le Sagittaire, qui dominent l’horizon sud, jusqu’à Cassiopée et Persée au nord, et laissez-vous émerveiller par toutes les nébuleuses et amas d’étoiles qui habitent notre voisinage galactique. Prenez le temps de vous arrêter sur certains d’entre eux et tentez de les identifier : une expérience qui vous ouvrira les yeux, littéralement !
Bonnes observations !