En ce début d’année, prenons quelques instants pour découvrir ce que le ciel nous réserve en 2013, avec quelques belles rencontres planétaires, quelques météores et, peut-être, deux comètes brillantes…
On en parle depuis un certain temps déjà dans les cercles astronomiques : si la tendance se maintient, la comète C/2011 L4 Pan-STARRS – ou Panstarrs, pour les intimes – pourrait devenir une incontournable en 2013. Découverte en 2011 par des chercheurs de l’Université d’Hawaii dans le cadre du programme de recherche de comètes et d’astéroïdes géocroiseurs Pan-STARRS (l’acronyme de Panoramic Survey Telescope And Rapid Response System), cette comète passera au plus près du Soleil le 9 mars prochain, promettant de libérer de grandes quantités de poussière et de gaz, ce qui pourrait la rendre facilement visible à l’œil nu. Si tel est le cas, Panstarrs deviendra la coqueluche céleste du printemps en mars et en avril. Mais les prédictions de brillance de comètes étant notoirement imprécises, nous attendrons quelques semaines encore avant de nous prononcer définitivement sur ce qui arrivera, ou pas : vous en serez les premiers informés, bien entendu !
Quoi qu’il advienne, Panstarrs servira de répétition générale pour une autre comète, possiblement plus brillante encore, attendue celle-là pour l’automne : la comète ISON (C/2012 S1), découverte il y a quelques mois à peine, frôlera le Soleil fin novembre et pourrait déployer une queue spectaculaire au crépuscule et à l’aube. À suivre !
Observer Mercure représentera toujours un défi : puisque la petite planète ne s’éloigne jamais à plus d’une trentaine de degrés à l’est ou à l’ouest du Soleil, elle n’est visible qu’à l’aube ou au crépuscule, près de l’horizon et noyée dans les lueurs du Soleil. Mais il existe tout de même des moments plus propices que d’autres pour observer la planète. Cette année, deux périodes favorables nous sont offertes, soit du 10 au 22 février dans le ciel du soir, puis du 11 au 23 novembre dans le ciel du matin. Dans les deux cas, observez d’un endroit où l’horizon est bien dégagé et utilisez des jumelles pour vous aider à repérer Mercure, qui vous apparaîtra comme un point brillant situé à quelques degrés au-dessus de l’horizon.
Si Mercure est difficile à observer, c’est tout le contraire pour Vénus, elle aussi confinée aux ciels du soir ou du matin par sa proximité du Soleil, mais ô combien plus brillante que sa voisine ! En 2013, Vénus sera étoile du matin de janvier à mars, puis étoile du soir de mai à décembre. Mais en raison du faible angle que fera son orbite avec l’horizon ouest tout au long de l’été et de l’automne, Vénus sera plus facile à observer en soirée à la fin de l’année, en novembre et décembre. À ne pas manquer : Vénus, Mercure et Jupiter seront en triple conjonction dans le ciel du soir, tout juste après le coucher du Soleil, du 22 au 27 mai. En particulier, les trois planètes formeront un joli triangle équilatéral au crépuscule le 26 mai, une belle occasion photo en perspective !
On répète souvent que les oppositions de Mars constituent les meilleurs moments pour observer la planète rouge, tant celle-ci se trouve alors proche de la Terre, ce qui augmente son diamètre apparent et sa brillance. Il n’y aura malheureusement pas d’opposition en 2013, mais la fin de l’année servira à préparer l’opposition d’avril 2014. En novembre et décembre 2013, Mars gagnera donc en diamètre et en brillance dans le ciel du matin, ce que les observateurs assidus remarqueront certainement à travers leurs télescopes. Plus tôt dans l’année, Mars aura croisé Jupiter le 22 juillet environ deux heures avant le lever du Soleil en direction est. La planète rouge traversera également le joli amas d’étoiles de la Ruche les 8 et 9 septembre, toujours dans le ciel du matin. Cela promet d’être un très beau spectacle à observer aux jumelles ou à travers un télescope d’amateur !
La planète Jupiter était en opposition le 3 décembre dernier et le sera à nouveau au début de janvier 2014, ce qui fait de 2013 une rare année sans opposition de la planète géante. Qu’à cela ne tienne, nous pourrons tout de même observer Jupiter en soirée, à mi-chemin entre les Hyades et les Pléiades, de janvier à juin, puis dans les Gémeaux, dans le ciel du matin, d’août à décembre. La configuration changeante des quatre satellites galiléens, aisément visibles à l’aide de simples jumelles, est une source constante d’intérêt. Quant à Saturne, elle sera en opposition le 28 avril, ce qui la rendra visible toute la nuit, du coucher du Soleil jusqu’à l’aube. La période de la mi-avril à la mi-mai constituera donc le moment idéal pour admirer la planète à travers un télescope d’amateur, surtout que l’inclinaison des anneaux continue à nous être favorable.
La disette d’éclipses se poursuit en 2013, tant du côté lunaire que solaire, sans aucune éclipse visible au Québec cette année. Il y aura bien une éclipse de Lune par la pénombre dans la soirée du 18 octobre, mais même les observateurs les plus attentifs ne remarqueront pas de changement dans l’apparence de la Lune. La prochaine éclipse totale de Lune visible ici aura lieu le 15 avril 2014, tandis que la prochaine éclipse totale de Soleil visible du Québec se produira presque dix ans plus tard, soit le 8 avril 2024 !
Du côté des météores, 2013 risque d’être décevante, puisque deux des trois principales pluies d’étoiles filantes se produiront près de la pleine Lune, une importante source de pollution lumineuse. Ainsi, les Léonides de novembre et les Géminides de décembre seront particulièrement voilées par la lumière de la Lune. Heureusement, les Perséides s’en tirent mieux : la Lune croissante se couchera en milieu de soirée le 12 août, laissant le ciel bien noir pour le reste de la nuit. Vous devriez pouvoir compter une soixantaine d’étoiles filantes à l’heure dans de très bonnes conditions d’observation. Enfin, verrons-nous davantage d’aurores boréales en 2013 qu’en 2012 ? Difficile à dire, tant l’activité du Soleil à l’origine de ces superbes déploiements magnétiques dans l’atmosphère terrestre a été chiche au cours des dernières années. Si les projections actuelles se vérifient, nous aurons un maximum solaire — et donc une activité aurorale accrue — en 2013, mais il s’agira d’un maximum faible, et les aurores seront relativement rares et peu lumineuses. Qui vivra verra !
Bonnes observations !