L’été est à nos portes, et les courtes nuits du solstice en témoignent. Mais en dépit des heures réduites de noirceur, l’action ne manque pas : Vénus et Jupiter préparent une spectaculaire conjonction à la fin du mois; Saturne et ses anneaux sont visibles toute la nuit; et Mercure effectue une apparition dans le ciel de l’aube.
Vénus et Jupiter brillent en soirée
Les deux planètes les plus brillantes, Vénus et Jupiter, luisent de mille feux vers l’ouest au crépuscule. Lorsque juin commence, impossible de manquer la resplendissante Étoile du Soir : Vénus se trouve à 25 degrés au-dessus de l’horizon, dans la constellation des Gémeaux, juste à la gauche des étoiles jumelles Pollux et Castor. Légèrement moins brillante que Vénus, Jupiter est tout aussi facile à repérer : la planète géante reluit dans la constellation du Cancer, une vingtaine de degrés plus haut et à la gauche de Vénus. Mais ce tableau est éphémère, car la situation change rapidement au cours des semaines suivantes.
Le 3 juin, Vénus entre à son tour dans le Cancer alors qu’elle rattrape rapidement Jupiter, qui se déplace beaucoup plus lentement : en fait, la distance qui les sépare diminue de presque 8/10 de degré par jour! Le 9, Jupiter entre dans le Lion et les deux planètes se trouvent alors à moins de 14 degrés l’une de l’autre. Mais à chaque jour qui passe, Vénus et Jupiter se rapprochent encore et l’excitation monte…
Le soir du 19 juin, l’écart entre Vénus et Jupiter n’est plus que de 6 ½ degrés; et pour ajouter à l’action, la Lune entre en scène pour former un spectaculaire triangle avec les deux brillantes planètes. Le croissant lunaire repose directement sous Vénus le soir du 19, puis en bas et sur la gauche de Jupiter le 20. Au cours de cette période, la douce lueur de la lumière cendrée éclaire la partie sombre du disque lunaire. La vue du croissant lunaire accompagné de planètes brillantes, sur fond de crépuscule, est certainement l’un des plus beaux spectacles que le ciel puisse nous offrir.
Au cours des soirs suivants, Vénus et Jupiter continuent de converger — jusqu’au 30 juin, lorsque l’éclatante Étoile du Soir repose à seulement un tiers de degré sous la planète géante! Voilà enfin le moment que nous attendions…
Bien que spectaculaire à l’œil nu, cette conjonction rapprochée devient proprement saisissante lorsqu’observée à travers un petit télescope; le coup d’œil en vaudra la peine même à travers une simple paire de jumelles. Jupiter sera 12 fois plus éloignée de nous que Vénus, mais le disque des deux planètes nous apparaîtra de taille similaire, une trentaine de secondes d’arc de diamètre. Vénus apparaît comme un épais croissant, tandis que Jupiter montre une série de bandes nuageuses claires et sombres, sans oublier ses quatre lunes galiléennes : Ganymède est seule d’un côté de la planète, alors qu’Europe, Io et Callisto se trouvent de l’autre. Au final, la scène sera formidable… et une occasion-photo à saisir!
Saturne visible toute la nuit
La planète aux anneaux était à l’opposition le 22 mai, et demeure donc visible pratiquement toute la nuit. Présentement en mouvement rétrograde, Saturne est facile à identifier parmi les étoiles de la Balance : cherchez-la au crépuscule alors qu’elle se lève au sud-est, juste au-dessus de la tête du Scorpion. En cas de doute, la Lune presque pleine reposera à seulement 3 ½ degrés à la gauche de la planète le soir du 1er juin; la Lune gibbeuse passera à nouveau près d’elle le soir du 28. Vous pouvez également vous référer à notre carte du ciel du mois pour repérer la planète aux anneaux.
Parce que Saturne se trouve actuellement dans une région du ciel qui ne s’élève jamais bien haut au-dessus de l’horizon sud, c’est au milieu de la nuit que la vue au télescope est la meilleure. En effet, c’est à ce moment que Saturne culmine et qu’elle est moins affectée par la turbulence et l’extinction atmosphérique. Les anneaux de Saturne sont actuellement inclinés de 25 degrés en direction de la Terre, et offrent un spectacle impressionnant… Quoi de mieux pour clore la soirée lors d’un barbecue estival!
Mercure parmi les Hyades
Parce qu’elle ne s’éloigne jamais beaucoup du Soleil, Mercure a la réputation d’être difficile à repérer. Mais autour de la troisième semaine de juin, la petite planète repose parmi les Hyades, un groupe d’étoiles en forme de « V » couché situé dans le Taureau, et elle est plutôt facile à localiser — bien que l’utilisation d’une paire de jumelles soit recommandée. À compter du 20 juin, cherchez Mercure à l’aube, 45 minutes avant le lever du Soleil, juste au-dessus de l’horizon nord-nord-est. Vous la trouverez un peu en bas et à gauche de l’étoile Delta Tauri, dans les Hyades. Au cours des jours suivants, vous pourrez surveiller le déplacement de Mercure parmi les Hyades; le 24 juin, la planète atteint sa plus grande élongation à l’ouest du Soleil, et repose à la gauche de l’ouverture du « V ».
Comme Vénus, Mercure circule sur une orbite plus rapprochée du Soleil que la nôtre, ce qui fait qu’elle nous montre des phases semblables à celle de la Lune. Le 20 juin, au début de cette apparition, on pourra voir au télescope un croissant de Mercure. Mais autour du 29 juin, le disque de la planète est à moitié illuminé, puis présente une phase gibbeuse par après. Parce que sa phase augmente, Mercure devient plus brillante au cours de ce cette période, ce qui la rend plus facile à repérer dans la clarté de l’aube. Si vous souhaitez observer cette planète furtive, vous bénéficiez d’une fenêtre de trois semaines, du 20 juin au 11 juillet. Mercure replonge ensuite rapidement vers l’horizon et disparaît dans les lueurs du jour qui se lève.
Bonnes observations!