Octobre 2022 offre un beau ciel de transition qui nous amènera vers d’importants phénomènes astronomiques qui auront lieu dans les prochains mois.
Les longues nuits encore assez douces seront l’occasion de profiter des constellations d’été qui nous quitteront bientôt. Le triangle d’été, composé de Déneb, Véga et Altaïr, les étoiles principales des constellations du Cygne, de la Lyre et de l’Aigle, se couche de plus en plus tôt, mais Andromède domine le ciel au zénith vers minuit tandis qu’Orion pointe son nez à l’est à la même heure.
Des planètes et encore des planètes
Les astronomes amateurs et les astrophotographes seront encore choyés car plusieurs joyaux planétaires sont présents dans le ciel d’octobre.
Mercure fait une excellente apparition dans le ciel du matin du 30 septembre au 27 octobre. Cherchez la petite planète au-dessus de l’horizon est, 45 minutes avant le lever du Soleil. Elle atteindra sa plus grande élévation autour du 8 octobre, soit une douzaine de degrés au-dessus de l’horizon. Après le 24 octobre, elle sera trop basse pour pouvoir la distinguer facilement.
L’opposition de Mars n’aura lieu que le 7 décembre prochain, mais la planète rouge s’est déjà beaucoup rapprochée de la Terre ces dernières semaines. Les conditions d’observation seront très bonnes, avec un diamètre supérieur à 15 secondes d’arc du 30 octobre au 29 décembre et la planète qui culmine à environ 69 degrés au-dessus de l’horizon sud. La planète rouge brille dans le Taureau qu’on voit bien au-dessus de l’horizon est-nord-est vers 23 heures au début d’octobre, et 21 heures à la fin du mois. Dans la nuit du 13 au 14, la Lune gibbeuse décroissante passe entre l’amas ouvert des Pléiades et Mars, avec l’amas ouvert des Hyades juste en dessous vers 22 heures.
Jupiter était à l’opposition le 26 septembre. La planète géante est donc officiellement passée dans le ciel du soir et culmine de plus en plus tôt en soirée. Octobre est la période idéale pour profiter de la vue de Jupiter dans un petit télescope. Son disque présente actuellement une taille apparente de près de 50 secondes d’arc : on pourra y admirer les bandes nuageuses de son atmosphère ou même essayer de repérer la grande tache rouge. Le 8 octobre au crépuscule, la Lune gibbeuse croissante, presque pleine, brille sous Jupiter, bas à l’horizon est; les deux astres culminent vers minuit, mais l’écart qui les sépare se creuse au cours de la soirée.
Saturne était également à l’opposition le 14 août dernier, avec ses anneaux inclinés d’environ 14 degrés par rapport à notre ligne de vue. En ce début d’automne, Saturne culmine de plus en plus tôt en soirée; à partir de la fin d’octobre, la planète aux anneaux se couche même avant minuit. Voilà encore une très belle occasion de profiter du fait que la nuit tombe maintenant très tôt pour observer la plus belle des planètes dès le début de la soirée. Le 5 octobre au crépuscule, la Lune gibbeuse croissante apparaitra en bas et à gauche de Saturne, au sud-est; les deux astres culmineront vers 21h30, mais l’écart entre eux ira en grandissant au cours de la soirée et de la nuit.
Des étoiles filantes à gogo !
Le 21 octobre, c’est le maximum des Orionides. C’est l’une des moins fortes des pluies annuelles, mais elle est de longue durée et avec un maximum très étalé. Son activité est variable d’année en année, possiblement sur un cycle de 12 ans qui pourrait atteindre sa phase plus intense au cours de la période 2020-2022. Il est donc utile de jeter un œil sur le ciel, autour du 21 octobre et jusqu’à la nouvelle lune du 25 pour pouvoir profiter du spectacle. Cette pluie associée à la comète de Halley produit des météores plutôt faibles mais très rapides (67 km/s), qui présentent assez souvent une explosion terminale et laissent parfois une trainée persistante. Le radiant des Orionides se lève vers 22 heures, atteint une hauteur utile après minuit et culmine à l’aube.
Une éclipse de Soleil
Enfin, la nouvelle lune du 25 octobre sera aussi l’occasion d’une éclipse partielle de Soleil, inobservable depuis l’Amérique du Nord. Elle sera toutefois visible à divers degrés en Europe de l’Ouest, du Nord et Centrale, dans l’ouest de la Russie, au Moyen-Orient jusqu’en Inde, ainsi que dans le nord-est du continent africain. Tout cela pour nous rappeler que dans une année, le 14 octobre 2023, une éclipse annulaire sera visible en Amérique du Nord, et que 6 mois plus tard, le 8 avril 2024, une éclipse totale de Soleil traversera le Sud du Québec. À ne pas manquer cette fois !
Bonnes observations !