Même si aucune pluie d’étoiles filantes, éclipse ou comète brillante ne viendra pimenter notre ciel de mars, celui-ci n’en sera pas pour autant dénué de surprises. En effet, le ballet des planètes nous propose des observations inattendues et des défis stimulants.
Les planètes internes à contrepied
En règle générale, Vénus nous saisit par son éclat très intense qui attire malgré eux l’attention des promeneurs, tandis que l’observation de Mercure est beaucoup plus délicate et nécessite des conditions particulières. Mais ce mois-ci, les deux planètes internes nous réservent des surprises! Mercure sera plus facile à repérer, tandis que Vénus représentera un défi autour de la troisième semaine de mars.
Pendant la seconde partie du mois, la timide Mercure entre en effet dans sa meilleure période d’observation de l’année. On repère son faible éclat cuivré au crépuscule, 30 à 45 minutes après le coucher du Soleil. Son observation n’est possible qu’au dessus d’un horizon ouest-nord-ouest parfaitement dégagé et une paire de jumelles peut aider à la repérer plus facilement. La troisième semaine de mars est à privilégier puisque l’éclat de Mercure y sera légèrement plus intense.
Pour faciliter l’observation de la plus petite planète du système solaire, un autre astre à proximité peut aussi guider l’œil. Le 18, Mercure se trouve 8,5 degrés à gauche de l’éclatante Vénus. Le 29, c’est un mince croissant lunaire qui vient se placer 10 degrés à sa gauche et la planète Mars, au dessus de ce duo, permettra de compléter un grand triangle.
Vénus propose un défi de taille
Alors qu’elle régnait depuis le début de l’année comme Étoile du Soir, Vénus plonge dès le début du mois vers le Soleil, de plus en plus rapidement, pour devenir à la fin-mars l’Étoile du Matin, titre qu’elle conservera jusqu’à la fin de l’été. Ce changement de garde offre l’occasion de se prêter à un véritable défi observationnel : repérer Vénus à la fois le soir et le matin de la même nuit!
Puisque la planète passe à sa conjonction inférieure le 25 loin au nord du Soleil (à plus de 8 degrés), il est envisageable de guetter la faible lueur de Vénus noyée dans la lumière du crépuscule, au ras de l’horizon ouest-nord-ouest, juste après le coucher du Soleil, et de surveiller son apparition le lendemain matin tout juste avant le lever du Soleil dans des conditions tout aussi délicates à l’est-nord-est. La période la plus propice pour réaliser cet exploit est une fenêtre de 2 à 3 jours autour du 22 mars. Le phénomène se produit très bas au dessus de l’horizon et son observation mérite d’être bien préparée.
La planète Mars fait du sur-place
La révolution de Mars autour du Soleil offre ce mois-ci un surprenant effet de « sur-place ». Le déplacement de la planète vers l’est le long de l’écliptique se fait à peu près au même rythme que la progression vers l’horizon ouest des constellations dans lesquelles elle se promène. Un observateur assidu qui regarde vers l’ouest à la même heure chaque soir aura donc la surprise de voir Mars sensiblement au même endroit, tout au long du mois.
Même si la planète rouge est nettement moins brillante qu’à son opposition, on la repère facilement parmi les étoiles faibles des constellations des Poissons (la première semaine du mois) et du Bélier (à partir du 8). Il s’agit du seul point de lumière rougeâtre qui ne scintille pas dans cette région du ciel. Une heure après le coucher du Soleil, on identifie facilement Mars plein ouest, environ 20 degrés au dessus de l’horizon. La planète rouge se couche peu avant 21h30 HNE. La Lune aide à la trouver le 1er lorsqu’un fin croissant se trouve 4,5 degrés à sa gauche, ainsi que le 30 alors que les deux astres sont distants de 7 degrés.
La lumière zodiacale, le défi de l’équinoxe
Chaque année, les deux semaines entourant l’équinoxe de printemps (le 20 mars à 6h28 HAE cette année) sont propices pour observer la lumière zodiacale. La lumière du Soleil qui se reflète sur la poussière entre les planètes le long du plan du système solaire se voit plus facilement lors de cette période, alors que l’angle entre l’horizon ouest et l’écliptique est bien prononcé. La lumière zodiacale apparaît alors comme une lueur blanchâtre, en forme de triangle allongé ou de pilier, se détachant sur un ciel sans pollution lumineuse. On peut la guetter le soir, environ une heure après le coucher du Soleil, au-dessus d’un horizon ouest dégagé. L’observation de ce phénomène est délicate, mais il est aussi possible de tenter sa chance à l’aube, proche de l’équinoxe d’automne.
Tour d’aiguille
N’oubliez pas le passage à l’heure avancée dans la nuit du 11 au 12 mars. Jusqu’en novembre prochain, nos cadrans prennent une heure d’avance sur l’astre du jour.
Bonnes observations!