En mars, le Soleil et la Lune flirtent à deux reprises, mais sans que nous ne puissions les voir. Axez plutôt vos observations autour de Jupiter, la vedette du mois… à moins que vous ne préfériez vous mettre en chasse d’aurores boréales !
Jupiter passe à l’opposition le 8 mars. Dans cette configuration, la planète géante se trouve dans le ciel à l’opposé du Soleil. Ainsi, elle est visible toute la nuit pendant presque tout le mois de mars : elle se lève à l’est au coucher du Soleil, et disparaîtra à l’ouest alors que le Soleil se lève le lendemain matin. Ce mois-ci, Jupiter est l’astre le plus brillant du ciel (sauf lorsque la Lune est présente), bien placé pour l’observation sous l’astérisme principal du Lion, très haut dans le ciel en milieu de nuit.
À l’œil nu, Jupiter forme un saisissant tandem avec la Lune gibbeuse, presque pleine, dans la soirée et la nuit du 21 au 22 mars. Dans une petite lunette ou un télescope, la planète géante révèle ses bandes nuageuses claires et sombres, ainsi que ses quatre principaux satellites, découverts par Galilée il y a plus de quatre siècles. À quelques reprises au cours du mois, on pourra d’ailleurs observer la projection simultanée de l’ombre de deux lunes sur la surface nuageuse de la planète, notamment à compter de 22 h 22 le soir du 14 mars, et à partir de 0 h 23 dans la nuit du 21 au 22.
Même si Jupiter est à l’honneur ce mois-ci, ne manquez pas d’observer Mars et Saturne vers l’est, dans les heures qui précèdent l’aube. En début et fin de mois, la Lune vous aidera à repérer ces deux astres qui ne scintillent pas, mais dont la teinte, rougeâtre pour Mars et jaunâtre pour Saturne, est remarquable. Le 1er mars, la Lune gibbeuse décroissante constitue le dernier coin d’un quadrilatère complété par Mars, Saturne et l’étoile Antarès. Le lendemain matin, le dernier quartier se trouvera tout juste 2 ½° à gauche de Saturne. Le 29 mars au matin, cherchez un triangle formé par la Lune gibbeuse décroissante, Mars et Saturne.
La Lune ne rend visite à ces planètes qu’en tout début et fin de mois, mais vous pourrez guetter Mars et Saturne entre-temps, tôt le matin. Utilisez les étoiles formant les pinces du Scorpion pour constater le mouvement de la planète rouge par rapport aux étoiles en arrière plan, nuit après nuit. Quant à Saturne, n’importe quelle petite lunette ou télescope vous permettra d’admirer ses anneaux.
Équinoxe et aurores boréales
Bien que les aurores boréales soient habituellement visibles sous des ciels plus nordiques que le nôtre, il peut arriver que nous soyons témoin de ce merveilleux spectacle céleste dans le Sud du Québec. Lorsque le Soleil est quelque peu actif, la zone dans laquelle les aurores se déploient s’élargit et descend jusqu’à nos latitudes.
La période autour de l’équinoxe de printemps, le 20 mars à 0 h 30 cette année, est une excellente occasion de vous exercer à chasser ces lueurs célestes. En effet, il semble y avoir plus d’aurores boréales proche des équinoxes, en septembre et en mars, bien que l’explication d’une telle recrudescence du phénomène reste incertaine.
De nombreux sites Internet ou applications pour les téléphones mobiles existent pour vous aider à planifier vos observations. Ne perdez pas espoir, il vous faudra probablement plusieurs tentatives avant que vous ne parveniez à observer des aurores. La fiabilité de leur prévision demeure problématique.
Le Soleil et la Lune nous narguent
Le 9 mars (le 8 à l’heure du Québec), une éclipse totale de Soleil se produira. Malheureusement, elle ne sera pas visible depuis notre coin du globe, et ne le sera en fait que le long d’un mince pinceau d’ombre qui balaiera l’archipel indonésien et le Pacifique Ouest. Cependant, si vous êtes en voyage en Asie du Sud-Est, en Chine, dans la péninsule coréenne, au Japon, aux Philippines, en Nouvelle-Guinée ou en Australie, vous pourrez assister à cette éclipse de façon partielle.
À l’aube, le 23 mars, c’est une éclipse de Lune qui nous échappe. Seul le tout début du phénomène, qui commence à 5 h 39 HAE, est théoriquement observable avant que la Lune n’aille se coucher vers 7 heures. Cette fois, la Lune ne glissera que dans la pénombre de la Terre : une partie seulement des rayons du Soleil seront interceptés par notre planète avant d’illuminer le sol lunaire, ce qui n’atténue que partiellement la lumière éclairant notre satellite naturel. Comme ce jeu d’ombre de faible contraste se déroule très bas à l’horizon ouest, pendant l’aube de surcroît, cette éclipse sera en réalité impossible à observer.
Tour d’aiguille
N’oubliez pas le passage à l’heure avancée dans la nuit du 12 au 13 mars. Jusqu’en novembre prochain, nos cadrans prennent une heure d’avance sur l’astre du jour.
Référez-vous à notre carte du ciel pour l’identification des constellations visible en début de soirée,
et bonnes observations !