De l’Amérique du Nord, et plus particulièrement du Québec, la Lune ne sera pas plus spectaculaire qu’à l’ordinaire ce mois-ci — les éclipses solaire et lunaire de juillet ne seront pas visibles de nos régions. Et pourtant, on parlera beaucoup de notre compagne céleste au cours des prochaines semaines…
En effet, le dimanche 20 juillet 1969 à 16 h 17, heure de l’Est, le module lunaire Apollo 11 se posait à la surface de notre satellite. Quelques heures plus tard, à 22 h 56, Neil Armstrong marchait sur le sol lunaire, devenant le premier être humain à y mettre le pied.
Cet été marque donc le 50e anniversaire de la mission Apollo 11 et pour l’occasion, la Lune se fera jolie tout le mois. Cela commence dès le matin du 1er juillet, 30 minutes avant le lever du Soleil, alors qu’un mince croissant lunaire accompagnera Vénus au ras de l’horizon est-nord-est. Puis le 3 juillet, 30 minutes après le coucher du Soleil, le mince croissant formera un triangle avec Mercure et Mars, très bas à l’horizon ouest-nord-ouest.
Dans la nuit du 13 au 14 juillet, la Lune gibbeuse croissante reposera quelques degrés à gauche de Jupiter, au-dessus de l’horizon sud : elle nous donnera l’impression de suivre la planète géante toute la nuit. La nuit suivante, la Lune brillera entre Jupiter et Saturne, avec la Voie lactée en arrière plan. Puis, dans la nuit du 15 au 16 juillet, elle sera presque collée à la droite de Saturne; à l’aube, au sud-ouest, elle s’approchera à moins d’un degré sous la planète gazeuse.
Le soir du 20 juillet, anniversaire de la première marche sur la Lune, celle-ci sera gibbeuse décroissante et bien visible à partir de 23 h 30. Les conditions d’éclairage seront bonnes pour observer les fameuses « mers lunaires ». Ces vastes plaines de basalte sont facilement reconnaissables : ce sont les grandes étendues grises et sombres qui couvrent environ le tiers de la face visible de la Lune. La mer de la Tranquillité, où se trouve le site d’alunissage d’Apollo 11, sera bien visible à l’œil nu et aux jumelles, près du terminateur (la démarcation entre le jour et la nuit).
Mais n’espérez pas apercevoir le module lunaire ! Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il est impossible de le distinguer avec un télescope, aussi gros soit-il. Et c’est encore plus vrai pour le drapeau américain : ces objets sont tout simplement trop petits pour être vus depuis la Terre. En fait, ce n’est qu’au cours des dernières années que des sondes en orbite lunaire ont réussi à photographier les sites d’alunissage des missions Apollo !
Les planètes de juillet
Mercure et Mars seront difficilement observables dans le ciel du soir au tout début du mois. Les deux planètes ne sont alors visibles qu’au ras de l’horizon ouest-nord-ouest peu après le coucher du Soleil et elles disparaissent dans l’éclat du crépuscule dans les jours qui suivent. Dans le ciel du matin, Vénus aussi ne sera visible que très difficilement, bas à l’horizon est-nord-est, environ 30 minutes avant le lever du jour. L’éclatante Étoile du matin se rapproche elle aussi de plus en plus du Soleil, et on la perd de vue à son tour après la mi-juillet.
Les véritables vedettes planétaires de juillet sont donc les géantes gazeuses Jupiter et Saturne. Jupiter est visible dès la tombée de la nuit jusque vers 2 h 30 du matin, mais elle se couche de plus en plus tôt jour après jour. De son côté, Saturne est à l’opposition le 9 juillet, directement à l’opposé du Soleil dans le ciel : elle apparaît au sud-est au crépuscule et sera présente toute la nuit, jusqu’à ce qu’elle disparaisse au sud-ouest à l’aube. C’est toutefois au milieu de la nuit, lorsqu’elle culmine en direction sud, que les conditions sont les meilleures pour observer ses fameux anneaux au télescope.
Bonnes observations !