Le mois d’août est synonyme de nuits qui allongent, de récoltes abondantes, et de fin de vacances. Pour les amoureux des étoiles filantes, c’est bien sûr le mois des Perséides. Cette année, toutefois, la prestation de la fameuse pluie de météores ne passera certainement pas à l’histoire. Mais en guise de compensation, le ciel nous prépare la plus spectaculaire rencontre planétaire de l’année.
Vénus et Jupiter se rencontrent à l’aube
La plus belle conjonction de l’année se met en place à compter de la mi-août. Mais il faudra se lever tôt pour l’admirer!
La belle Vénus est l’une des deux planètes impliquées dans cette conjonction. Vénus est actuellement visible à l’aube : vous la retrouverez sans difficulté au-dessus de l’horizon est-nord-est, une heure avant le lever du jour. Depuis quelque semaines, Vénus se rapproche de plus en plus du Soleil, signe que sa présence dans le ciel du matin, qui dure depuis le début de l’année, tire à sa fin. Heureusement pour nous, sa brillance est vraiment exceptionnelle : Vénus perce donc sans problème la clarté du jour qui approche, et on parvient encore à la détecter à l’œil nu quelques minutes à peine avant que le Soleil ne se lève.
La planète Jupiter, l’autre protagoniste dans cette affaire, est passée derrière le Soleil le 24 juillet. Au début du mois d’août, elle est encore trop près de notre étoile pour qu’on puisse la déceler à travers les lueurs du jour qui se lève. Mais la planète géante s’écarte graduellement du Soleil et, à compter du 8 ou 9 août, on commence enfin à la voir : vers 5 heures du matin, soit 45 minutes avant le lever du jour, scrutez l’horizon est-nord-est, sous l’éclatante Vénus. Une paire de jumelles vous aidera à repérer Jupiter.
Au cours des matins suivants, tout se déroule rapidement. Remarquez comment Jupiter apparaît chaque jour plus haut dans le ciel et se rapproche de Vénus. Les deux planètes les plus brillantes convergent l’une vers l’autre : le matin du 18 août, une heure avant le lever du Soleil, à peine un quart de degré les sépare! Ce sera sans aucun doute la conjonction la plus spectaculaire de l’année. Son seul défaut sera toutefois de se produire seulement 18 degrés à l’ouest du Soleil; elle n’est donc visible qu’à l’aube, au ras de l’horizon.
Dès le lendemain, les deux planètes se séparent à nouveau : Jupiter poursuit sur sa lancée et continue à s’écarter du Soleil, tandis que Vénus s’enfonce de plus en plus dans les lueurs de l’astre du jour. Le matin du 23 août, le mince croissant lunaire vient rejoindre les deux brillantes planètes : on aura alors droit à un autre magnifique tableau sur fond de ciel coloré par les teintes de l’aube. Pour apprécier ce spectacle, il faudra bénéficier d’un horizon parfaitement dégagé en direction est-nord-est.
Mars et Saturne se croisent au crépuscule
Au cours des premiers jours du mois, vers la fin du crépuscule, on aperçoit au sud-ouest quatre astres d’éclat similaire, et sensiblement à la même hauteur par rapport à l’horizon. À gauche, on retrouve d’abord l’étoile Antarès, dans le Scorpion, reconnaissable à sa teinte orangée. Environ 25 degrés à sa droite, la planète Saturne brille d’un éclat blanc crème parmi les étoiles de la Balance. À la droite de Saturne et légèrement plus près de l’horizon, Mars présente aussi une teinte orangée caractéristique. Complètement à droite, l’étoile Spica, dans la Vierge, brille d’un éclat blanc bleuté.
Le 1er août, à la tombée de la nuit, le croissant lunaire repose 7 degrés à la droite de Spica. Le lendemain soir, on le retrouve entre Spica et Mars. Le soir du 3 août, le premier quartier de Lune se trouvera à la gauche de Mars, près de Saturne. Le 4, la Lune se trouvera à la gauche de Saturne, et au-dessus d’Antarès le soir du 5 août.
Au cours du mois d’août, cette disposition des planètes va changer sous nos yeux. Saturne, la plus lointaine des planètes visibles à l’œil nu, se déplace très lentement autour du Soleil : elle met près de trente ans à parcourir les constellations que sa trajectoire traverse, avant de revenir à son point de départ. La planète aux anneaux demeurera jusqu’à la fin de l’année prochaine à l’intérieur des limites de la constellation de la Balance.
Mars est bien plus proche du Soleil et se déplace rapidement parmi les étoiles. D’abord dans la constellation de la Vierge, la planète rouge franchit la frontière de la Balance le 10 août et se rapproche de Saturne : du 21 au 28 août, Mars se trouve à moins de 4 degrés sous la planète aux anneaux. L’écart entre les deux planètes sera minimal le soir du 25. Le 31 août au crépuscule, le croissant lunaire dessine un triangle aplati avec Saturne (à sa droite) et Mars (plus bas, à sa gauche) : vous pourrez admirer ce superbe trio au crépuscule, bas à l’horizon sud-ouest.
Une année de misère pour les Perséides
Un mot sur les Perséides : le maximum de cette fameuse pluie de météores est prévu pour le 12 août vers 20 heures, heure de l’Est — à peine deux jours après la pleine lune. Dans la soirée et la nuit du 12 au 13, et même au cours des nuits précédentes et suivantes, la Lune inondera le ciel de sa blanche lumière. Seuls les météores les plus brillants (et moins abondants) arriveront à percer ce voile lumineux : on doit donc s’attendre à compter moins d’une dizaine de Perséides à l’heure. Les conditions seront bien meilleures en 2015, puisque les Perséides se dérouleront à la nouvelle lune…
Bonnes observations !