C’est au cours des chaudes nuits de juillet que le magnifique spectacle de notre Galaxie s’étirant d’un bout à l’autre de l’horizon nous revient. C’est donc l’occasion de l’admirer à l’œil nu et de pointer jumelles et télescopes dans sa direction pour y découvrir une foule de joyaux célestes. Sans oublier les planètes Vénus et Saturne, qui continuent à dominer le ciel du soir…
La Voie lactée est notre galaxie, une île d’étoiles en forme de disque mesurant environ 120 000 années-lumière de diamètre, mais à peine 1000 a.-l. d’épaisseur en moyenne. Pour faire image, notre Galaxie a à peu près les mêmes proportions qu’une pizza à croûte mince… Notre Soleil, une étoile ordinaire parmi plus de 200 milliards d’autres soleils qui habitent la Voie lactée, est situé au milieu de l’épaisseur du disque, à environ 26 000 a.-l. du centre de la Galaxie. De notre point de vue, nous qui sommes situés à l’intérieur de la Voie lactée, la Galaxie nous apparaît donc comme une étroite bande lumineuse formant une arche au-dessus de nos têtes. Ce « chemin laiteux » (comme le nommaient les Grecs de l’Antiquité) est dessiné par la lumière cumulée de centaines de millions d’étoiles réparties dans l’épaisseur du disque.
Ceci étant dit, certaines sections de la Voie lactée sont plus épaisses et plus brillantes que d’autres. C’est le cas dans la région du ciel délimitée par les constellations du Sagittaire et du Scorpion, près de l’horizon sud. C’est dans cette direction que se situe le centre de la Voie lactée, occupé par un renflement d’étoiles – le bulbe galactique – qui explique son épaisseur plus importante. C’est aussi dans cette direction que se situe le trou noir supermassif appelé Sagittaire A* qui occupe le centre de la Voie lactée. Ce monstre concentre une masse entre quatre et cinq millions de fois celle de notre Soleil à l’intérieur d’un volume plus petit que notre système solaire… Heureusement, nous en sommes situés à une distance sécuritaire !
L’autre chose qui frappe l’observateur attentif scrutant la Voie lactée entre le Sagittaire et le Cygne, au cœur du triangle d’été, ce sont des zones sombres qui semblent dépourvues d’étoiles, en particulier une mince bande qui coupe le centre de la Voie lactée en deux dans le sens de la longueur. Ce ne sont pas des « trous » dans la Voie lactée, mais plutôt des nuages de gaz et de poussières situés relativement près du Soleil et qui bloquent la lumière des étoiles situées plus loin. C’est donc la silhouette de ces nuages que l’on observe, comme des ombres chinoises se profilant sur la Voie lactée.
Aux jumelles, on découvre rapidement la « granularité » de la Voie lactée, ce qui montre bien qu’elle est constituée d’étoiles individuelles. En parcourant la Voie lactée, on découvre également un grand nombre d’amas d’étoiles, de nébuleuses et d’amas globulaires, ce qui fait de cette section de la galaxie l’une des plus riches en termes d’objets du ciel profond. L’observation au télescope est encore plus gratifiante et permet de voir des détails insoupçonnés. À essayer absolument !
Parlant de télescope, il vous en faudra un, même petit, pour observer les anneaux de Saturne. En juillet, la planète se situe dans la constellation de la Vierge. Elle est visible au sud dès le coucher du Soleil et se couche après minuit. Le 16 juillet, le premier quartier de Lune passera sous la planète.
L’autre planète visible en juillet ne requiert pas de télescope ni le passage de la Lune pour la repérer, puisqu’il s’agit de la plus brillante du ciel. On parle bien sûr de Vénus, elle aussi visible au coucher du Soleil en direction ouest. Le 3 juillet, Vénus passe tout juste au-dessus de l’amas d’étoiles de la Ruche, aussi connu sous le nom de M44, d’après son numéro dans le catalogue Messier. Observer ce passage sera toutefois un défi qui exigera de bonnes conditions d’observation et un horizon ouest-nord-ouest bien dégagé. Des jumelles seront aussi absolument essentielles. Ensuite, au cours du mois, Vénus se rapproche lentement de l’horizon et de l’étoile Régulus, dans le Lion, qu’elle croisera à un peu plus de un degré le soir du 21 juillet.
Bonnes observations !