Pour beaucoup d’entre nous, le mois d’août est synonyme de pluie d’étoiles filantes.
Celles-ci n’ont cependant d’étoile que le nom : ce sont en réalité des petits grains de poussière interplanétaire qui se consument dans l’atmosphère terrestre; on les appelle aussi météores. Les pluies d’étoiles filantes se produisent lorsque la Terre traverse des nuages de poussière présents sur son orbite. Puisque notre planète repasse aux mêmes endroits année après année, ces pluies se manifestent toujours à la même période. En août, ce sont les Perséides qui sont à l’honneur.
Pauvres Perséides !
Résultat de la rencontre entre la Terre et un nuage de poussières laissé par la comète Swift-Tuttle, cet essaim météoritique (ou pluie d’étoiles filantes) est l’un des plus riches de l’année et certainement le plus populaire dans l’hémisphère Nord. Lorsque les conditions d’observation sont favorables (pas de nuage, pas de Lune, pas de pollution lumineuse, etc.), il est possible d’observer jusqu’à une centaine de météores par heure. En remontant leur traînée lumineuse, on constate qu’ils semblent tous émaner d’un même secteur du ciel, le radiant, situé dans la constellation de Persée, d’où la pluie tire son nom.
Cette année, le maximum d’activité de l’essaim des Perséides, prévu le 12 août vers 21 heures, coïncide malheureusement avec le lever de la Lune. Pour comble d’insulte, cette dernière sera pleine la veille (11 août à 21h36) et brillera donc de toute son intensité, nuisant toute la nuit aux observations. Le meilleur moment de cette malheureuse édition surviendra à la fin de la nuit, lorsque le radiant sera plus haut dans le ciel et que la Lune sera proche de l’horizon ouest. L’édition 2022 ne passera donc pas à l’histoire, mais souvenez-vous que le 12 août n’est pas le seul moment pour admirer les Perséides : il y a une augmentation du nombre de ces météores dès la seconde moitié du mois de juillet, puis une baisse graduelle jusqu’à la fin août (17 juillet au 24 août plus précisément). Vous pouvez donc préparer sans problème votre liste de souhaits !
Le seigneur des anneaux en vedette
Si les Perséides sont décevantes cette année, vous pouvez tout de même sauver la mise en pointant un télescope vers l’un des joyaux du ciel nocturne, Saturne, qui sera à l’opposition le 14 août. Dans cette configuration, la Terre se trouve entre le Soleil et la planète : la distance qui nous en sépare est donc réduite au minimum, ce qui en fait la position la plus favorable de l’année pour l’observation au télescope. Au moment de son opposition, Saturne atteint sa plus grande élévation dans le ciel, en direction sud, au milieu de la nuit (vers une heure du matin, à l’heure avancée).
Durant le mois d’août, la sixième planète du Système solaire se trouvera dans la constellation du Capricorne, 15 degrés sous l’équateur céleste, à une distance d’environ 74 minutes-lumière (ou 1 336 656 975 km) de la Terre. L’attrait de cette planète est sans aucun doute son fameux système d’anneaux; présentement inclinés de 13,9° vers la Terre, il sera possible d’en observer quelques détails. Saturne étant plutôt basse dans le ciel, assurez-vous d’avoir un horizon sud dégagé.
Mars prépare son retour
Mars continue son parcours à travers la constellation du Taureau et devient de plus en plus lumineuse dans le ciel du matin. À la fin du mois, la planète rouge passera très proche des Pléiades (M45) et des Hyades, deux amas ouverts constitués de jeunes étoiles, situés respectivement à 444 et 151 années-lumière de nous. Ces deux amas sont particulièrement intéressants à regarder aux jumelles ou au télescope : les Pléiades, en particulier, révélent une concentration d’étoiles à la teinte bleutée. Pour ajouter à la magie de la scène, le dernier quartier de Lune passera entre Mars et les Pléiades au petit matin du 19 août : à observer au sud-est après 4 heures, avant que l’aube ne se fasse trop présente.
Bonnes observations !