Les belles nuits fraîches du mois d’avril forceront les observateurs à faire un choix quant à la planète qu’ils observeront en début de soirée : Mars, qui se couche vers l’ouest, ou Jupiter, qui se lève vers l’est. À moins que votre horizon local ne soit bloqué dans l’une ou l’autre des directions, nous vous recommandons de débuter avec Mars.
Le déplacement de Mars
L’année 2017 n’est pas une « grande » année pour la planète rouge. Elle est actuellement très éloignée de la Terre : son diamètre apparent est conséquemment petit et les détails de sa surface demeurent indistincts au télescope. Lors de la prochaine opposition de Mars, en juillet 2018, la situation sera cependant très différente. Pourquoi alors observer Mars maintenant ?
C’est à l’œil nu que la planète rouge est présentement intéressante : sa proximité avec l’amas des Pléiades et l’étoile Aldébaran, tous les deux dans la constellation du Taureau, offre une belle occasion de suivre facilement le mouvement de Mars parmi les étoiles. En portant notre regard vers l’ouest au crépuscule, on remarquera que Mars se trouve sous les Pléiades et Aldébaran au début du mois, et que la planète remonte lentement entre les deux objets de soir en soir.
Mars atteindra la position médiane à la fin du mois d’avril. Vous pourrez d’ailleurs aisément vérifier la configuration le soir du 28 lorsqu’un mince croissant de Lune reposera à la gauche du trio céleste.
L’opposition de Jupiter
Jupiter est à l’opposition le 7 avril, marquant ainsi le début d’une excellente période de visibilité. La planète géante brille au-dessus de l’horizon est-sud-est au crépuscule, quelques degrés au-dessus de Spica, l’étoile principale de la constellation de la Vierge. Vous aurez tout le loisir de comparer l’éclat scintillant bleuté de Spica à celui, jaunâtre et fixe, de Jupiter.
La Lune, bien pleine, se joindra au duo le soir des 9, 10 et 11 avril : le regroupement des trois astres près de l’horizon sera particulièrement impressionnant et offrira une excellente opportunité photographique.
Pour les observateurs plus patients, c’est au milieu de la nuit, lorsque la planète est à son plus haut dans le ciel, que les conditions d’observations sont optimales : au télescope, l’atmosphère perturbée de Jupiter montre une série de bandes parallèles claires et sombres, tandis que ses quatre lunes galiléennes changent de configuration d’heure en heure. Et au moment où Jupiter culmine dans le ciel, surprise, une nouvelle planète se pointe vers le sud-est : Saturne.
Saturne et ses anneaux
C’est vers 2 heures du matin que Saturne émerge au-dessus de l’horizon sud-est en avril. Malgré l’excellente visibilité des anneaux, dont l’inclinaison est maximale cette année, les conditions d’observation de la planète ne seront malheureusement jamais très bonnes.
En effet, Saturne se trouve présentement dans la constellation du Sagittaire, une région du ciel qui ne s’élève jamais beaucoup au-dessus de l’horizon sud à notre latitude : sauf en de rares circonstances, la qualité des images souffrira de la turbulence de l’air. La Lune gibbeuse accompagnera Saturne tôt le matin des 16 et 17 avril.
Vénus, comète et lumière cendrée
La planète Vénus sera visible au-dessus de l’horizon est dans les premières lueurs de l’aube ce mois-ci, et un mince croissant de Lune se joindra à elle le 23 avril. Une comète périodique, 41P/Tuttle-Giacobini-Kresak, s’approchera de la Terre au cours du mois : bien qu’elle devienne rarement visible à l’œil nu, un sursaut d’éclat pourrait la rendre soudainement intéressante. La comète se déplacera dans la constellation du Dragon et sera circumpolaire, donc observable toute la nuit. À vos jumelles!
La lumière cendrée de la Lune n’est bien visible que lorsque notre satellite n’est qu’un mince croissant. Elle est le reflet d’un reflet : la Terre réfléchit la lumière du Soleil et éclaire ainsi faiblement la partie du disque lunaire encore plongée dans la nuit. C’est au moment de la « pleine terre », vue de la Lune, que la lumière cendrée est la plus intense, donc autour de la nouvelle lune. Les meilleures conditions pour observer cette faible lueur se produisent au crépuscule et en début de nuit, au cours des quelques soirs qui suivent la nouvelle lune (du 27 au 30 avril), ou encore à l’aube, quelques jours avant la nouvelle lune (du 21 au 23 avril).
Bonnes observations!