Pour s’y retrouver dans le ciel, il vaut parfois mieux se trouver un guide, que ce soit un livre, un cherche-étoiles ou une constellation facilement identifiable. Mais il n’y en a pas de meilleur que notre satellite naturel qui traverse la voute céleste tous les mois. En octobre, faites de notre bonne vieille Lune votre guide de voyage astronomique !
Soirées animées en début de mois
La Lune est nouvelle pour commencer le mois, et elle « brille » par son absence dans le ciel nocturne. Elle fera toutefois une entrée remarquable le soir du 3 octobre : dans l’heure suivant le coucher de Soleil, surveillez l’horizon sud-ouest pour trouver un mince croissant lunaire surplombant la brillante planète Vénus.
Avez-vous déjà réalisé qu’on peut distinguer la partie « sombre » de notre satellite naturel lorsque le croissant lunaire est fin ? Si cette région, qui fait pourtant dos au Soleil, apparaît un peu plus claire que le fond du ciel, c’est à cause de la Terre qui réfléchit vers la Lune une partie de la lumière solaire qu’elle reçoit. Cette faible lueur s’appelle la lumière cendrée de la Lune. Les troisièmes, quatrièmes et cinquièmes jours qui suivent ou précèdent la nouvelle lune sont d’ailleurs les plus propices à l’observation du phénomène.
La Lune poursuivra sa course vers la planète Saturne qu’elle rejoindra les 5 et 6 octobre dans la constellation du Serpentaire. Moins brillante que cet été, la belle aux anneaux demeure néanmoins l’astre le plus brillant dans cette région du ciel, déclassant l’étoile rouge Antarès, au cœur de la constellation du Scorpion, située un peu plus bas.
Si vous cherchez l’autre astre rouge qui a côtoyé Saturne et Antarès au cours des derniers mois, regardez plutôt du côté du Sagittaire. La planète Mars met les gaz à fond et se déplace rapidement parmi les constellations qui surplombent l’horizon sud durant les soirées d’automne. La Lune rattrape la petite planète rouge les 7 et 8 octobre, nous permettant de la retrouver facilement.
Nuits claires au cœur d’octobre
D’un soir à l’autre, alors que l’astre de la nuit poursuit sa trajectoire vers l’est et gagne en illumination, les nuits sombres laissent place aux clairs de lune, qui atteint le premier quartier le neuvième jour du mois.
Avant de passer à l’opposé du Soleil le 16 octobre et que son disque ne soit pleinement éclairé, la Lune croisera deux planètes difficiles, voire impossibles à observer à l’œil nu, nous permettant de les retrouver plus facilement aux jumelles ou au télescope.
C’est Neptune qui recevra d’abord la visite de la Lune dans la nuit du 12 au 13 octobre. Avant que les deux astres ne se couchent vers 2 heures du matin, la Lune s’approchera à seulement un diamètre lunaire de la huitième planète — bien assez proche pour que les deux objets apparaissent dans le même champ de vision au télescope. Si la Lune nous aide à situer dans le ciel cette planète invisible à l’œil nu, sa brillance, en revanche, en rendra l’observation plus difficile. À l’oculaire, cherchez un faible point bleuté noyé dans l’éblouissante lumière lunaire, sur la droite. Ce petit point est en réalité une planète géante gazeuse au diamètre 16 fois plus important que notre satellite, mais situé plus de dix mille fois plus loin (4,3 milliards de kilomètres).
Le 15 octobre, c’est Uranus et la constellation des Poissons qui accueillent la Lune à leur tour. La Terre et la géante turquoise seront d’ailleurs à leur plus proche de toute l’année à cette date. La septième planète flirte avec la limite de visibilité à l’œil nu, mais la Lune quasi pleine, quelques degrés sous Uranus, forcera l’utilisation d’instruments d’optique pour espérer la repérer à ce moment.
Si la Lune s’approche de plusieurs planètes au cours du mois, l’étoile Aldébaran, sera quant à elle littéralement éclipsée par l’astre lunaire : la Lune décroissante traversera la constellation du Taureau du 17 au 19 octobre, occultant au passage l’étoile la plus brillante de la constellation entre 1 h 56 et 2 h 46 le matin du 19 octobre.
Dans les lueurs du crépuscule pour la fin du mois
Notre satellite naturel poursuit son cycle et se lève de plus en plus tard, se transformant en astre du matin à la fin du mois et nous donnant par le fait même une nouvelle occasion d’observer sa lumière cendrée.
Le 28 octobre, nous retrouvons le fin croissant lunaire dans l’heure qui précède le lever du Soleil. Tout juste à sa droite brille Jupiter, qui réapparaît dans le ciel du matin pour terminer l’année. Toujours jolie à voir dans les lueurs de l’aube, cette conjonction des deux astres sera absolument sublime aux jumelles ou au télescope. Un champ de vision d’un degré, même sous un faible grossissement, vous permettra d’observer cinq lunes d’un seul coup d’œil : la nôtre, bien sûr, et les quatre satellites galiléens de la géante Jupiter.
Pour les personnes moins matinales, la fin du mois nous réserve aussi de beaux crépuscules, alors que les planètes Vénus et Saturne se retrouvent dans la constellation du Serpentaire, non loin de l’étoile rouge Antarès, pour une série de conjonctions entre le 27 octobre et le 3 novembre.
La Lune se joindra d’ailleurs à ce duo planétaire au début du mois de novembre, mais pas avant d’avoir complété son cycle et d’être disparue pour les quelques jours entourant la nouvelle lune du 30 octobre. Soyez donc rassurés : les loups-garous que vous croiserez à la fin d’octobre ne seront que des « petits monstres » dans leurs beaux déguisements !
Bonnes observations !