Alors que les feuilles quittent tranquillement les arbres, l’occasion est belle pour les lève-tôt de profiter de cet horizon dégagé pour observer la valse des planètes. Les flamboyantes Vénus et Jupiter, Mars la rouge et même l’évasive Mercure brillent dans le ciel matinal. Observer une conjonction planétaire n’aura jamais été aussi facile. Le plus difficile, c’est de se lever !
Conjonctions de Vénus, Mars et Jupiter
La danse débute le 9 octobre. Ce matin-là, le fin croissant de Lune se lève à 4 heures, mais il devient plus facile à voir à compter de 5 heures. C’est lui qui guidera votre regard vers un trio planétaire. Trônant au-dessus de la Lune et de l’horizon est, Vénus, l’objet le plus brillant du ciel, brille de tous ses feux. À gauche de la Lune, un peu plus près que la distance qui sépare Vénus de la Lune, un timide astre rougeâtre se révèle être la planète Mars. (Attention de ne pas vous faire dérouter par Régulus : un peu plus brillante que Mars, l’étoile au cœur de la constellation du Lion se trouve tout juste en haut à gauche de Vénus.) La planète Jupiter, un peu plus basse, complète un triangle isocèle avec Mars et la Lune.
Si les nuages ou votre réveille-matin n’ont pas voulu collaborer avec vous le 9 octobre au matin, ne désespérez pas ! Quand les planètes se rencontrent, c’est généralement pour plus longtemps qu’un déjeuner.
Deux jours plus tard, le dimanche 11 octobre, toujours juste avant le lever de Soleil, c’est au tour de Mercure d’avoir rendez-vous avec la Lune. C’est une rare occasion de trouver facilement la petite planète Mercure dans le ciel, elle qui ne s’écarte jamais bien loin du Soleil dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule. Quelques jours plus tard, le 16 octobre, elle sera à son élongation maximale, c’est-à-dire aussi écartée du Soleil que possible tel que vue depuis la Terre : c’est donc le meilleur moment pour l’observer.
Toujours à l’est, Jupiter rejoint Mars au cours des matins entourant le 17 octobre. Vue de la Terre, la géante apparaîtra à moins d’un diamètre lunaire sous la planète rouge, malgré les quelque 600 millions de kilomètres qui les séparent en réalité.
Au cours des jours qui suivent, les deux planètes se rapprocheront graduellement de Vénus dont le mouvement ralentit à l’approche de son élongation maximale le 26 octobre. Par coïncidence, c’est ce matin-là que Jupiter et Vénus seront au plus près dans le ciel : une rencontre à ne pas manquer entre les deux planètes les plus brillantes !
Le bal se poursuivra au début du mois de novembre, alors que ce sera au tour de Mars de rejoindre Vénus et la Lune.
Calmes soirées d’automne
Le ciel d’octobre sera définitivement moins agité en soirée. Après la nouvelle lune du 12 octobre, les phases croissantes de notre satellite naturel seront en spectacle en fin de journée, jusqu’à la pleine lune du 27.
Du côté des planètes, nous perdons Saturne qui se couche maintenant trop tôt, ne nous laissant qu’Uranus et Neptune. La distance entre la Terre et Uranus sera d’ailleurs la plus courte de l’année le 12 octobre, soit un respectable 2,84 milliards de km. Un ciel sans pollution lumineuse pourrait vous permettre de deviner la planète parmi les étoiles de la constellation des Poissons, mais la majorité d’entre nous devra quand même se résigner à sortir les jumelles pour espérer voir ce petit point turquoise nommé Uranus.
Une galaxie pas si près de chez vous…
Aussi éloignés qu’Uranus et Neptune puissent paraître, la réelle vedette des soirées d’octobre les fait sembler dans notre cour arrière en comparaison. La galaxie d’Andromède, aussi appelée M31 dans le catalogue d’objets célestes élaboré par l’astronome Charles Messier, est généralement considérée comme l’objet le plus éloigné que nous puissions voir à l’œil nu.
Regroupements de milliards d’étoiles, les galaxies les plus imposantes prennent la forme de sphères ou de spirales. La nôtre, la Voie lactée, compte jusqu’à 400 milliards d’étoiles dont le Soleil et son système planétaire, microscopique par rapport à la dimension de notre spirale galactique. Andromède, qui serait deux fois plus imposante que la Voie lactée, est la galaxie d’importance la plus proche.
La galaxie d’Andromède apparaît dans notre ciel dans la constellation du même nom, mais il est plus simple de se fier à la constellation de Cassiopée pour la retrouver. Cette dernière forme un « W » très facile à repérer et situé près du zénith pendant les soirées d’automne. Suivez la flèche formée par le deuxième « V » du « W », environ trois fois plus loin que la longueur de la flèche, pour trouver M31. Si vous observez sous un ciel assez sombre, une petite tache floue attirera tout de suite votre attention, mais il est quand même possible de l’apercevoir aux jumelles dans le ciel urbain.
N’espérez pas voir une belle image digne d’un magazine d’astronomie. Mais cette petite lueur de rien du tout est en fait une galaxie, Andromède. La lumière des quelque mille milliards d’étoiles qui la composent a voyagé durant plus de 2,5 millions d’années avant d’atteindre votre rétine. En comparaison, la lumière des étoiles de Cassiopée prend quelques centaines d’années pour atteindre la Terre, celle d’Uranus prend 2 heures 36 minutes et celle de la Lune, 1,3 seconde. Bon vertige !
Bonnes observations !