Enfin! Après 9 ans et demi de voyage interplanétaire, la sonde New Horizons de la NASA survolera l’ex-planète Pluton le 14 juillet prochain. New Horizons n’est pas la première sonde à traverser cette région du système solaire, mais sa mission est unique : cartographier Pluton et sa principale lune, Charon. En juillet, tous les yeux des astronomes seront donc fixés sur les confins du système solaire et non sur Saturne, Jupiter ou Vénus qui offriront pourtant elles aussi un spectacle céleste éblouissant.
Les planètes naines
Nouvelle classe d’objets célestes définie par les astronomes en 2006, les planètes naines sont à l’honneur au mois de juillet. Objets de forme à peu près sphérique orbitant autour du Soleil, mais dont l’influence gravitationnelle est faible, les planètes naines sont encore peu nombreuses dans le système solaire. Cinq sont connues : Cérès, Pluton, Éris, Hauméa et Makémaké. Cérès se trouve dans la ceinture d’astéroïdes située entre les planètes Mars et Jupiter. Pluton et Éris, quant à elles, se trouvent dans la région de la ceinture de Kuiper, située au-delà de la planète Neptune.
La création de cette nouvelle classe d’objets dans le système solaire avait provoqué à l’époque un vif débat. Non seulement la nouvelle définition laissait-elle place à une certaine interprétation, mais Pluton perdait alors son titre de planète!
Heureusement, l’exploration spatiale fait fi de ces définitions arbitraires. La sonde Dawn, arrivée à proximité de Cérès en mars dernier, raffine progressivement son orbite pour étudier avec grande précision la surface de la planète naine. Sa mission d’une année permettra de mieux comprendre l’origine et la formation des astéroïdes et d’établir des liens avec certaines météorites retrouvées sur Terre.
La sonde New Horizons, elle, survolera Pluton et son cortège de lunes le 14 juillet. Au moment de l’approche minimale, à 12 500 km de la surface de Pluton, tous les mouvements de la sonde et de ses instruments auront été préprogrammés pour récolter un maximum d’informations scientifiques : photographies détaillées de la surface, analyse de l’atmosphère, etc. La planification est essentielle car cette phase de la mission ne dure qu’environ 16 heures! Et on ne peut se reprendre : à cause de la très grande vitesse à laquelle elle a été lancée, et son accélération par un survol de Jupiter en cours de route, la sonde sera incapable de freiner pour se mettre en orbite autour de Pluton.
Tous les efforts de la sonde seront donc concentrés à emmagasiner les informations. Ce n’est qu’à la toute fin du survol qu’elle signalera à la Terre le succès de sa mission. Débutera ensuite l’attente des résultats des observations. Pendant près d’une année, l’équipe sur Terre analysera ainsi les données de New Horizons. La patience sera donc de rigueur.
Vénus et Jupiter éblouissantes
Peut-être pour faire contrepoids à Pluton, le mois de juillet débute avec le rapprochement exceptionnel des planètes Vénus et Jupiter au coucher du Soleil, en direction de l’ouest. Malheureusement, au fil du mois, les planètes s’éloigneront l’une de l’autre et deviendront de plus en plus difficiles à observer dans la lumière crépusculaire. Le croissant de Lune reposera tout juste sous Vénus en début de soirée le 18 juillet et ajoutera à la magie de la scène. Pour les observateurs en Nouvelle-Guinée et en Polynésie Française, Vénus sera alors occultée par la Lune.
La vedette du mois de juillet demeure cependant la planète Saturne. Située dans la constellation de la Balance, Saturne est visible presque toute la nuit. On peut donc l’observer au télescope sans difficulté et admirer ses magnifiques anneaux. De plus, avec une inclinaison des anneaux de 24 degrés, cela donne l’occasion aux observateurs de bien apprécier les régions colorées et sombres du pôle Nord de la planète; dans d’excellentes conditions d’observation, les astronomes aguerris pourront tenter de percevoir l’énigmatique hexagone polaire. La Lune gibbeuse encadrera Saturne le soir des 25 et 26 juillet, ce qui permettra de bien identifier la planète aux anneaux.
Pour les lève-tôt, et surtout pour les observateurs ne reculant pas devant un défi, la planète Mercure sera visible au cours des premiers jours du mois de juillet, très bas à l’horizon nord-nord-est, une trentaine de minutes avant le lever du Soleil. Des jumelles et un horizon bien dégagé seront nécessaires.
En terminant, il est intéressant de noter que la Terre se trouvera à l’aphélie, sa distance maximum du Soleil, le 6 juillet prochain : 152 093 478 km sépareront la Terre du Soleil. À titre de comparaison, au périhélie, six mois plus tôt, la Terre se trouve presque 5 millions de kilomètres plus près du Soleil, à une distance de 147 096 204 km.
Bonnes observations… et bonne chance New Horizons !