Il y a 60 ans, le monde entrait dans l’ère spatiale avec le lancement par l’URSS du premier satellite artificiel, Spoutnik 1.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Américains et Russes ont commencé à s’intéresser de façon sérieuse à la mise au point de missiles et de fusées. Dans le cadre de l’Année géophysique internationale (de juillet 1957 à décembre 1958), les deux grandes puissances s’étaient donné comme objectif de mettre un satellite en orbite autour de la Terre.
Ce sont finalement les Soviétiques qui seront les premiers à réaliser l’exploit en lançant Spoutnik 1 le 4 octobre 1957 depuis la base de Baïkonour au Kazakhstan.
Petite sphère en aluminium d’un diamètre d’à peine 58 centimètres pour une masse de 84 kilos, Spoutnik 1 était muni d’un émetteur radio qui transmettait des données sur la température et la pression à l’intérieur du satellite, en plus de diffuser les fameux bips qui allaient devenir si célèbres.
Il fonctionna pendant 22 jours, jusqu’à l’épuisement de ses piles. Il se désintégrera dans l’atmosphère terrestre le 4 janvier 1958 après avoir bouclé 1400 orbites autour de la Terre.
Bien que de dimension modeste, Spoutnik 1 eut un impact colossal dans le monde, surtout aux États-Unis. Rappelons qu’à l’époque nous étions en pleine guerre froide. Les bips-bips émis par le petit satellite eurent l’effet d’un séisme dans l’imaginaire collectif. Le dirigeant soviétique de l’époque, Nikita Khrouchtchev, comprit rapidement le potentiel de propagande que représentait le lancement de Spoutnik 1. Dès lors, la course à l’espace deviendra le théâtre de prédilection des acteurs de la guerre froide.
Après des débuts difficiles, plusieurs autres exploits ont ponctué l’histoire de l’exploration spatiale : pensons aux premiers humains dans l’espace, à la marche sur la Lune ou encore à l’exploration robotisée des planètes du système solaire. Mais, si l’exploration spatiale nous semble aujourd’hui banale, nous sommes encore loin d’avoir entrepris la colonisation de ces nouveaux mondes, telle qu’imaginée depuis longtemps par les auteurs de science-fiction. Comme le rappelait Gene Roddenberry, le créateur de la série télévisée Star Trek, l’espace demeure l’ultime frontière de l’exploration humaine…
Les planètes en octobre
Si comme moi vous n’êtes pas astronaute, à défaut d’explorer le ciel étoilé, vous pouvez simplement l’admirer. À la tombée de la nuit, lorsque le ciel s’assombrit, il suffit souvent de lever les yeux au ciel pour apercevoir de petits points de lumière qui se déplacent sans émettre de son, et sans feux clignotants : ce ne sont donc pas des avions, mais bien des satellites artificiels. Ces descendants de Spoutnik tournent autour de la Terre à quelques centaines de kilomètres d’altitude. À cette hauteur, ils sont encore éclairés par le Soleil alors que le sol juste en dessous est plongé dans la nuit. Aucun n’est aussi gros et brillant que la fameuse Station spatiale internationale (ISS), qui effectuera d’ailleurs plusieurs passages remarquables en début de soirée dans le ciel du Québec au cours de la première moitié d’octobre. Des sites comme Heavens-Above.com permettent d’obtenir les prédictions détaillées de ces passages pour votre lieu d’observation (Montréal, par exemple).
Du côté des planètes, Saturne parade en soirée dans le ciel d’octobre. Apparaissant au crépuscule au-dessus de l’horizon sud-ouest, la planète aux anneaux se couche vers 21 heures. Pour vous aider à l’identifier, le croissant lunaire reposera à droite de Saturne le soir du 23 octobre. Le lendemain soir, la Lune sera cette fois à la gauche et un peu au-dessus de la planète.
La planète Vénus illumine quant à elle le ciel en fin de nuit. Elle est facile à repérer : c’est l’astre qui brille de mille feux au-dessus de l’horizon est moins de deux heures avant le lever du Soleil. Le 5 octobre à l’aube, l’éclatante Vénus sera située juste à côté de Mars, les deux planètes n’étant séparées que d’un quart de degré : il s’agit d’un rapprochement planétaire à ne pas manquer ! Quoique beaucoup moins brillante que Vénus, Mars se distingue par sa teinte rougeâtre.
Les deux planètes s’éloigneront l’une de l’autre par la suite. Le matin du 17 octobre, le croissant de Lune sera à la gauche de Mars, alors que Vénus sera en dessous et à gauche du duo précédent. Le lendemain, le très mince croissant lunaire sera cette fois à gauche et sous Vénus.
Une occultation à ne pas manquer
En terminant, les occultations d’étoiles de première magnitude sont plutôt rares, et il faut profiter de chaque occasion qui se présente. À l’aube le 15 octobre, le dernier croissant de Lune masquera Régulus : à Montréal, l’étoile disparaîtra derrière la partie brillante du croissant à 5h57 HAE et réapparaîtra du côté sombre à 6h35. (Attention : l’instant précis de la disparition et de la réapparition dépend de votre position géographique exacte. Il faut donc être en place avec ses instruments d’observation quelques minutes avant les heures indiquées.) Le phénomène se déroule à plus de 35 degrés au-dessus de l’horizon est-sud-est. Ce sera la dernière occultation de Régulus visible depuis Montréal avant le 2 février 2026 !
Bonnes observations!