À surveiller dans le ciel en 2015

Cette première chronique de 2015 se veut un tour d’horizon des principaux phénomènes astronomiques qui se dérouleront au cours de la prochaine année.

Éclipses

On pourra assister à deux éclipses lunaires cette année, la troisième et la dernière d’une série de quatre éclipses lunaires totales consécutives à se produire en 2014-2015. Malheureusement, seul le début des phases partielles de l’éclipse du 4 avril sera visible à l’aube depuis l’ouest du Québec; pour assister au cœur du phénomène, il faudra se trouver dans la moitié ouest du continent. En revanche, inscrivez tout de suite la soirée du dimanche 27 septembre à votre calendrier : l’éclipse qui se produira ce soir-là sera observable du début à la fin depuis toutes les régions du Québec. La Lune sera entièrement plongée dans l’ombre de la Terre de 22 h 10 à 23 h 23 (heure avancée de l’Est), et le milieu de l’éclipse aura lieu à 22 h 47. Ce sera la dernière éclipse totale de la Lune visible du Québec avant 2019.

Aucune des deux éclipses solaires qui se produiront en 2015 ne sera visible depuis le Québec. La bande de totalité de l’éclipse du 20 mars traversera l’Atlantique Nord et l’océan Arctique, tandis que le Soleil sera partiellement éclipsé sur l’Europe, l’Afrique du Nord, le Groenland, et une bonne partie de la Sibérie. Le 13 septembre, une éclipse partielle de Soleil sera visible depuis l’Afrique australe, Madagascar, la partie sud de l’océan Indien, et l’Antarctique. (Voir Le ciel d'octobre 2014 pour des explications sur le phénomène des éclipses.)

Pluies d’étoiles filantes

Bien des amoureux de plein air planifient leurs vacances en nature autour des Perséides, la fameuse pluie d’étoiles filantes de la mi-août, l’une des trois plus importantes de l’année. Si vous vous reconnaissez dans cette description, réjouissez-vous, et réservez tout de suite votre nuit du 12 au 13 août : c’est entre 2 h 30 et 5 heures du matin que les Perséides devraient atteindre leur maximum d’activité. La pluie se déroulera sous des conditions astronomiques quasi parfaites, à moins de 48 heures de la nouvelle lune : comme nous pourrons admirer les météores sous un ciel sans Lune, il vaudra la peine de rechercher le ciel le plus noir possible, loin de toute pollution lumineuse, pour en profiter au maximum.

La pluie des Géminides est généralement la plus constante d’année en année, et dépasse les Perséides par la quantité de météores qu’elle nous donne. Son plus grand défaut, c’est de se produire pendant la saison froide, autour de la mi-décembre. Son maximum aura lieu cette année le 14 décembre mais les spécialistes ne s’entendent pas sur le moment exact (possiblement vers 13 heures HNE). Il est toutefois d’assez longue durée, et on peut donc s’attendre à des comptes très intéressants au cours de la nuit du 13 au 14 et du 14 au 15 décembre. Puisque la nouvelle lune aura lieu le 11, les conditions seront parfaites dès le milieu de la soirée jusqu’à l’aube.

Mentionnons également deux autres pluies de moindre importance, mais qui se dérouleront elles aussi dans de bonnes conditions en 2015. Le pic d’activité des Lyrides est attendu vers 20 heures, heure de l’Est, le 22 avril. Cette pluie ne donne toutefois son plein potentiel qu’après 22 h 30 : le croissant de Lune sera alors couché, laissant le champ libre jusqu’à l’aube. La pluie des Orionides, enfin, sera observable après le coucher de la Lune, au cours de la seconde moitié de la nuit du 20 au 21 et du 21 au 22 octobre prochain. Pas très abondants et plutôt faibles, les météores des Orionides sont par contre très rapides et se terminent assez souvent par une petite explosion, laissant parfois même une traînée qui persiste plusieurs secondes.

Du côté des planètes

Vénus est réapparue comme Étoile du Soir en décembre et entreprend 2015 de belle façon. L’éclatante planète attire le regard après le coucher du Soleil, dominant le crépuscule et le début de la nuit au cours de la première moitié de l’année. Au fil des semaines, Vénus apparaît de plus en plus haut : au début de mai, elle trône à une trentaine de degrés au-dessus de l’horizon ouest à la fin du crépuscule civil, et se couche vers minuit. En mai et juin, elle se rapproche à nouveau du Soleil, lentement d’abord, puis de plus en plus rapidement, plongeant vers l’horizon en juillet. Vénus passe entre la Terre et le Soleil le 15 août et réapparaît dans le ciel de l’aube à la fin du mois. Redevenue Étoile du Matin, on la retrouvera à la fin de l’été et à l’automne entre l’est et le sud-est, à une trentaine de degrés de hauteur à l’aube.

À la fin de janvier, lorsque Vénus se couche à l’horizon ouest-sud-ouest au crépuscule, Jupiter émerge du côté opposé du ciel, au-dessus de l’horizon est-nord-est. La planète géante arrive à l’opposition le 6 février; le 3 février, au crépuscule, ne manquez pas son lever en compagnie de la pleine lune. Jupiter est extrêmement bien placée pour l’observation, très haut dans le ciel en milieu de nuit, à la frontière entre les constellations du Cancer et du Lion. La brillante planète demeurera bien visible en soirée jusqu’à la fin de juillet, avant de passer derrière le Soleil en août. Elle sera de retour à l’aube en septembre, et visible en dernière partie de nuit tout l’automne.

Au cours de l’hiver et du printemps, remarquez l’écart qui diminue peu à peu entre Vénus et Jupiter. En effet, les deux planètes les plus brillantes ont rendez-vous dans le ciel du crépuscule à la fin de juin : le 20, le croissant lunaire formera un superbe triangle avec Vénus et Jupiter. Le 30 juin, Vénus et Jupiter ne seront qu’à un tiers de degré l’une de l’autre : ce sera la conjonction la plus spectaculaire de l’année. Cette double rencontre se répètera à l’automne, mais cette fois à la fin de la nuit et à l’aube : le 9 octobre, Vénus, Jupiter et le croissant de Lune dessineront un nouveau triangle, tandis que les deux brillantes planètes reposeront à un degré l’une de l’autre le matin du 25 octobre.

Mercure effectue une excellente apparition au crépuscule du 1^er au 22 janvier. La petite planète émerge à l’horizon sud-ouest au début de janvier et monte à la rencontre de Vénus, qui servira de repère pour la trouver : pendant quelques jours, autour du 10 janvier, les deux planètes seront tout près l’une de l’autre. Mercure fera un autre passage favorable au crépuscule de la mi-avril à la première dizaine de mai. On pourra également l’observer dans de bonnes conditions dans le ciel du matin de la fin juin à la mi-juillet, puis à nouveau du 10 octobre au début novembre.

Saturne sera à son tour à l’opposition le 22 mai. La planète aux anneaux se trouve présentement dans la partie basse de l’écliptique, à la frontière entre la Balance et le Scorpion : en conséquence, elle s’élève peu dans le ciel du Québec. Heureusement, ses anneaux sont inclinés d’environ 25 degrés et nous apparaissent bien ouverts : le spectacle vaut le coup d’œil! Saturne sera visible seulement en seconde moitié de nuit jusqu’en avril, puis observable en soirée tout l’été jusqu’en octobre.

2015 est une année de transition pour Mars, actuellement de l’autre côté du Soleil par rapport à la Terre. Cet hiver, on retrouve la planète rouge très bas au sud-ouest au crépuscule, mais elle disparaît dans les lueurs du Soleil avec l’arrivée du printemps. Mars passe derrière le Soleil le 14 juin, puis réapparaît graduellement à l’aube vers la fin de l’été. Les périodes propices à l’observation de Mars ne reviennent qu’à tous les 26 mois environ : la prochaine n’aura lieu qu’en mai-juin 2016, pendant quelques semaines autour de son opposition.

Bonne année 2015, et bonnes observations!

Voir aussi

Planètes visibles à l'oeil nu