Éclipses, conjonctions planétaires, pluies de météores, occultations lunaires : l’année 2017 sera riche en phénomènes astronomiques ! Tour d’horizon.
Éclipses et occultations
Quatre éclipses solaires ou lunaires auront lieu quelque part sur Terre au cours de l’année, mais seules deux d’entre elles seront partiellement visibles du Québec. Une éclipse de Lune par la pénombre se produira le soir du 10 février, mais il s’agit d’un phénomène peu remarquable : au maximum de l’éclipse, vers 19h43 heure de l’Est, on pourra deviner à l’œil nu un léger assombrissement dans la partie nord de la Lune, autrement bien pleine et éblouissante. Les éclipses de ce genre sont souvent plus faciles à détecter sur les photographies : faites l’expérience, avec un bon téléobjectif ou à travers un petit télescope.
L’événement astronomique de l’année sera sans contredit l’éclipse totale de Soleil du 21 août. L’étroite bande de totalité traverse les États-Unis d’ouest en est, de l’Orégon à la Caroline du Sud; l’ensemble de la population nord-américaine pourra donc s’y rendre par la route. C’est dans cette zone qu’il faudra être pour faire l’expérience d’un des phénomènes naturels les plus extraordinaires qui soient. Déplacements de masse et bouchons de circulation à prévoir ce jour-là… et le jeu en vaut la peine : une éclipse totale de Soleil ne s’oublie pas ! Hors de la bande de totalité, l’éclipse sera partielle à divers degrés, mais surtout beaucoup moins impressionnante : dans le sud-ouest du Québec, jusqu’à 60 pour cent de la surface du Soleil sera cachée par la Lune. Ce sera une répétition générale pour l’éclipse solaire du 8 avril 2024, qui sera totale sur la moitié sud de l’île de Montréal, en Montérégie et en Estrie.
Autres sortes d’éclipses, les occultations se produisent lorsque la Lune passe devant des planètes du système solaire ou des étoiles lointaines. Par exemple, une série d’occultations de l’étoile Aldébaran, l’étoile principale du Taureau, s’est amorcée en janvier 2015 et prendra fin en septembre 2018. Les deux prochaines bien visibles du Québec auront lieu le soir du 5 novembre et le soir du 30 décembre 2017. Régulus, l’étoile brillante qui représente le cœur du Lion, sera aussi occultée au petit matin le 15 octobre. Dans la nuit du 17 au 18 janvier, c’est cependant l’étoile double Porrima (Gamma de la Vierge) qui sera cachée par la Lune gibbeuse décroissante : une lunette ou un petit télescope vous montreront la disparition en deux étapes de ce couple d’étoiles, vers minuit 19; le duo réapparaîtra de l’autre côté de la Lune moins d’une heure plus tard, vers 1h17. L’instant précis dépend de votre position géographique exacte; mieux vaut se tenir prêt, l’œil à l’oculaire, quelques minutes avant les moments annoncés. Porrima sera à nouveau occultée le soir du 30 juin, cette fois par le premier quartier de Lune.
Étoiles filantes
Il est possible d’apercevoir des étoiles filantes à tout moment de l’année et à toute heure de la nuit. Mais les pluies annuelles de météores augmentent significativement vos chances d’en voir, alors que la Terre traverse des concentrations de petites poussières cométaires qui croisent son orbite. Autant le dire tout de suite, ce sera une mauvaise année pour les fameuses Perséides de la mi-août, notamment à cause de la Lune qui interfèrera avec les observations. Par contre, les Quadrantides, dans la nuit du 2 au 3 janvier, les Lyrides autour du 22 avril, et les Orionides vers le 21 octobre se dérouleront dans d’excellentes conditions. Quant aux Géminides, qui battront leur plein dans la nuit du 13 au 14 décembre, toutes les circonstances astronomiques sont réunies pour une année exceptionnelle : souhaitons seulement que le ciel soit parfaitement dégagé!
Du côté des planètes
La petite planète Mercure est la plus rapprochée du Soleil et ne s’écarte jamais beaucoup des lueurs de notre étoile. Ses périodes de visibilité sont courtes et alternent entre le crépuscule et l’aube. Mercure effectue une très bonne apparition dans le ciel du matin à compter de la deuxième semaine de janvier : vous la retrouverez au-dessus de l’horizon sud-est 45 minutes avant le lever du Soleil. Sa meilleure apparition dans le ciel du soir aura cependant lieu de la mi-mars à la première semaine d’avril : la planète luira au-dessus de l’horizon ouest-nord-ouest, entre 30 et 45 minutes après le coucher du Soleil. Votre meilleure chance de la repérer survient toutefois au début de cette période, alors que Vénus brillera à proximité. Une autre excellente apparition, dans le ciel du matin celle-là, aura lieu du 8 au 28 septembre : on retrouvera alors Mercure au-dessus de l’horizon est, une trentaine de minutes avant le lever du Soleil. Les conditions d’observation seront optimales à la mi-septembre.
L’éclatante Vénus sera la vedette planétaire de 2017. Elle amorce d’ailleurs l’année comme Étoile du Soir, visible très haut au sud-ouest dès le début du crépuscule et jusqu’à quatre heures après le coucher du Soleil. Les 1er, 2 et 3 janvier, suivez le passage du croissant lunaire au voisinage de Vénus, avec Mars un peu plus haut et sur la gauche. Au mois de mars, Vénus replonge vers le Soleil et repasse dans le ciel du matin où elle brillera à l’aube jusqu’en décembre.
Pas d’opposition cette année pour Mars; la prochaine n’aura lieu qu’en juillet 2018. Trop loin, trop petite, même avec un télescope, c’est donc essentiellement à l’œil nu qu’on observera la planète rouge. Mars sera voisine de Vénus dans le ciel du soir en début d’année, puis à nouveau dans le ciel du matin cet automne, après son passage derrière le Soleil cet été.
La brillante Jupiter débute l’année au cœur de la constellation de la Vierge, à quelques degrés seulement de l’étoile Spica. En janvier, elle se lève à l’est peu après minuit et culmine au sud aux premières lueurs de l’aube; tôt le matin du 19, remarquez le dernier quartier de Lune qui repose à moins de 3 degrés à gauche de Jupiter. La planète géante sera à l’opposition le 7 avril : ce sera le cœur de la saison d’observation, qui s’étirera jusqu’en septembre. Jupiter disparaîtra quelques semaines dans l’éclat du Soleil, puis reviendra dans le ciel de l’aube pour clore l’année. Le matin du 13 novembre, à peine un quart de degré séparera Vénus et Jupiter : ce sera la conjonction la plus spectaculaire de l’année.
Saturne se déplace lentement à travers les constellations, puisqu’elle met près de trente ans à compléter son orbite. Encore cette année, la planète brille dans la partie la plus basse de l’écliptique, chevauchant la frontière entre le Serpentaire et le Sagittaire. Elle s’élève donc très peu dans le ciel du Québec, ce qui nuit à l’observation de ses célèbres anneaux. N’empêche, ceux-ci sont à leur inclinaison maximale vers la Terre, et il ne faut rater sous aucun prétexte la chance d’y jeter un coup d’œil ! Visible seulement en seconde moitié de nuit jusqu’au début de mai, Saturne sera à l’opposition le 15 juin, et observable en soirée tout l’été jusqu’à l’automne. Le 24 janvier, en fin de nuit et à l’aube, le mince croissant lunaire repose à seulement 3 degrés en haut et à gauche de Saturne; vous les retrouverez au sud-est une heure et demie avant le lever du Soleil.
Bonne année 2017, et bonnes observations !