Quels phénomènes astronomiques retiendront notre attention en janvier et plus tard au courant de l’année ? Découvrez-le au fil des paragraphes qui suivent.
Étoiles filantes
Parmi les principales pluies annuelles d’étoiles filantes, seules les Quadrantides (dans la nuit du 3 au 4 janvier) et les Êta Aquarides (le 4 mai avant l’aube) bénéficieront de conditions favorables en 2019. Malheureusement, les fameuses Perséides de la mi-août, les Orionides en octobre, les Léonides en novembre et les Géminides en décembre atteignent toutes leur maximum autour de la pleine lune et souffriront de sa présence gênante et de son éblouissante lumière.
Éclipses et transits
Trois éclipses solaires et deux éclipses lunaires auront lieu en 2019, mais une seule d’entre elles sera visible depuis le sud du Québec : nous assisterons à une éclipse totale de la Lune dans la nuit du 20 au 21 janvier prochain. À compter de 22h33, heure de l’Est, on commencera à voir le profil circulaire de l’ombre terrestre se projeter sur la pleine Lune : ce sera le début des phases partielles de l’éclipse; puis de 23h41 à minuit 43, la Lune sera totalement plongée dans l’ombre de la Terre et prendra cette fameuse teinte rouge orangé si caractéristique des éclipses lunaires; l’éclipse sera maximale à minuit 12. Après la totalité, les phases partielles se dérouleront à rebours et prendront fin à 1h50.
À Montréal, la Lune éclipsée sera dans une position idéale pour que tous puissent profiter pleinement du phénomène : bien haute dans le ciel, à 64 degrés au-dessus de l’horizon sud au moment du maximum. La prochaine éclipse totale de Lune visible en entier depuis le Québec n’aura lieu que dans trois ans, dans la nuit du 15 au 16 mai 2022.
Notons au passage que cette éclipse coïncide avec ce qu’on appelle familièrement une « super lune » : en effet, la pleine lune se produit le 21 janvier à 0h16 exactement, moins de 15 heures avant son périgée (357 337 km à 15h06). Ce sera la seconde plus grosse pleine lune de l’année, avec un diamètre apparent de 33,4' : celle du 19 février sera légèrement plus rapprochée et imperceptiblement plus grande.
Une autre sorte de « mini-éclipse » se produira le 11 novembre, alors que la silhouette de la petite planète Mercure se profilera devant le Soleil pendant près de cinq heures et demie, entre 7h35 et 13h04 (heure de l’Est). Au moment du maximum du phénomène, vers 10h20, le Soleil se trouvera à 24 degrés de hauteur au sud-sud-est. Ne manquez pas ce passage de Mercure : il faudra attendre presque 30 ans, jusqu’au 7 mai 2049, pour en observer un autre depuis le Québec!
Mercure effectuera d’ailleurs une excellente apparition dans le ciel du soir entre le 15 février et le 4 mars : on retrouvera la petite planète au-dessus de l’horizon ouest-sud-ouest 30 à 45 minutes après le coucher du Soleil. Mercure fera aussi deux bonnes apparitions dans le ciel du matin en seconde moitié d’année, d’abord du 4 au 29 août, puis entre le 18 novembre et le 14 décembre.
Du côté des planètes
Mais c’est toutefois Vénus qui est la véritable « star » planétaire de ce début d’année. L’Étoile du Matin brille de mille feux au sud-est dès 5 heures du matin, et au sud-sud-est lorsque les couleurs de l’aube se font plus présentes. Du 21 au 24 janvier, Vénus et Jupiter passent à moins de 3 degrés l’une de l’autre; l’écart entre les deux planètes les plus brillantes atteint son minimum, moins de 2 ½ degrés, le matin du 22 janvier. La Lune rejoint ce couple remarquable le matin du 31 janvier : le croissant repose alors entre Jupiter et Vénus, seulement 2 ½ degrés à droite de cette dernière. Au télescope, on distingue bien la phase de l’éclatante planète : elle passe de « demie-Vénus » au début du mois à gibbeuse à la fin de janvier, et deviendra de plus en plus « pleine » jusqu’à l’été. Malheureusement, la visibilité de Vénus se détériore rapidement cet hiver : elle apparaît de plus en plus basse à l’horizon et passera finalement la majeure partie de l’année prisonnière des lueurs du Soleil. Vénus se retrouvera en conjonction solaire le 14 août, de l’autre côté de notre étoile. Lorsqu’elle émergera dans le ciel du soir à l’automne, les conditions d’observation seront tout aussi mauvaises. Ce n’est qu’à compter de novembre que la planète gagnera enfin un peu de hauteur au crépuscule.
Jupiter s’écarte rapidement du Soleil à l’aube et poursuit sur cette lancée après sa rencontre de janvier avec Vénus. La planète géante sera à l’opposition le 10 juin et bien visible cet été dans la constellation du Serpentaire. Jupiter s’enfoncera à l’horizon sud-ouest au crépuscule cet automne, mais croisera à nouveau Vénus le soir du 24 novembre : moins de 1 ½ degré les séparera alors.
Pas d’opposition pour Mars cette année : la planète rouge demeure lointaine, petite et plutôt faible toute l’année. La conjonction solaire aura lieu le 2 septembre : Mars se trouvera alors de l’autre côté du Soleil, à 2,675 unités astronomiques de la Terre. Meilleure chance à l’automne 2020! La planète rouge est quand même bien visible cet hiver au crépuscule et en début de soirée, très haut au sud-ouest. Le soir du 12 janvier, le croissant de Lune repose 5 degrés à gauche de Mars.
Saturne, elle, n’est pas visible en ce début d’année : la planète aux anneaux est en conjonction avec le Soleil le 2 janvier, et elle ne réapparaît que vers la fin du mois, à l’aube, au-dessus de l’horizon sud-est. Elle passe l’année dans le Sagittaire, une région du ciel qui s’élève peu par rapport à l’horizon à notre latitude, ce qui gêne les observations. Malgré tout, il vaut la peine de jeter un coup d’œil au télescope sur ses magnifiques anneaux, qui sont inclinés d’environ 24 degrés vers la Terre en 2019. Jusqu’à la fin-mai, Saturne ne sera visible qu’en seconde moitié de nuit, mais on pourra l’observer en soirée tout l’été jusqu’à la fin de l’automne. Saturne sera à l’opposition le 9 juillet. En novembre, Vénus s’écartera du Soleil et, après avoir croisé Jupiter, poursuivra sa route à la rencontre de Saturne : le 10 décembre au crépuscule, les deux planètes seront en conjonction, séparées par moins de 2 degrés.
En terminant, la Terre se trouve au périhélie, le point de son orbite le plus près du Soleil, le 3 janvier à minuit 20. La distance Terre-Soleil s’élèvera alors à 147 099 761 km, environ 5 millions de kilomètres plus près du Soleil qu’au moment de son aphélie le 4 juillet prochain. Comme quoi la variation annuelle de la distance qui nous sépare de notre étoile n’est pas le principal facteur pour expliquer le changement des saisons!
Bonne année 2019, et bonnes observations !
Observation de l'éclipse lunaire du 20-21 janvier
Venez observer l’éclipse avec les animateurs et bénévoles du Planétarium! Consultez la fiche de l'événement Facebook où vous trouverez les détails de la soirée. Attention : si les conditions d'observation ne sont pas favorables (nuages…), l'événement sera annulé.
D'autres activités d’observation de l’éclipse autour de Montréal et ailleurs en province sont répertoriées sur le site de la Fédération des astronomes amateurs du Québec (FAAQ).
Si vous ne pouvez pas vous déplacer, ou si le ciel refuse de collaborer, vous pourrez également suivre le phénomène en direct sur différents sites Web, entre autres :