C'est la belle Vénus qui se montre la première, aussitôt que le ciel commence à s'assombrir après le coucher du Soleil. Au crépuscule, l'Étoile du soir domine l'horizon sud-ouest de son éclatante lumière et attire immédiatement le regard. Le 1er février, trente minutes après le coucher du Soleil, Vénus se dresse à 28 degrés au-dessus de l'horizon. Mais la planète s'écarte encore du Soleil, si bien qu'elle nous apparaît de plus en plus haut au crépuscule : le 29 février, toujours une demi-heure après le coucher du Soleil, on la retrouve à 35 degrés de hauteur. Vénus se couche également de plus en plus tard : trois heures et demie après le Soleil au début du mois et presque quatre heures à la fin de février. Le croissant lunaire ne sera qu'à 3 degrés à la droite de Vénus le 25 février : la vue du croissant et de sa partie cendrée, voisin du diamant éclatant de Vénus, dans un ciel bleu profond, sera tout simplement magique ! À voir sans faute, tant à l'œil nu qu'aux jumelles…
Plus haut et à la gauche de Vénus, on retrouve un autre astre, à peine moins brillant : c'est la planète Jupiter. Au contraire de Vénus, Jupiter se rapproche du Soleil et se couche de plus en plus tôt. Quarante degrés séparent les deux planètes au début de février, mais au fil des soirs, vous constaterez qu'elles semblent foncer l'une vers l'autre. À la fin du mois, l'écart ne sera plus que de douze degrés. Y aura-t-il collision ? Les deux plus brillantes planètes passeront à moins de trois degrés l'une de l'autre le soir du 13 mars, une conjonction qui promet d'être spectaculaire ! De toute manière, rassurez-vous : cette apparente proximité entre les deux planètes n'est qu'une illusion, car Jupiter se trouve en fait à l'arrière-plan, sept fois plus loin de nous que Vénus. Le croissant lunaire visitera Jupiter à son tour le 26 février, et se trouvera ce soir-là à 4 degrés à droite de la planète géante.
En milieu de soirée, lorsque Vénus approche de l'horizon ouest, tournez le dos à la belle Étoile du soir et portez votre regard en direction est. Vous y apercevrez un troisième astre particulièrement brillant, orangé celui-là, qui s'élève au-dessus de l'horizon : c'est Mars. La fameuse planète rouge n'est qu'à quelques jours de son opposition, qui aura lieu le 3 mars. C'est la raison pour laquelle elle est si brillante en ce moment, la distance entre une planète à l'opposition et la Terre étant réduite au minimum. Dans la nuit du 9 au 10 février, la Lune gibbeuse décroissante reposera à une dizaine de degrés au sud de Mars.
Avec Mars à votre gauche et Vénus à votre droite, faites maintenant face au sud. Plusieurs étoiles brillantes s'offrent alors à votre regard, mais une d'entre elles déclasse toutes les autres et attire votre attention. Sirius, l'étoile principale du Grand Chien, luit d'une intense lumière blanc bleuté, mais si l'atmosphère est particulièrement agitée, elle semblera scintiller comme un véritable kaléidoscope.
Le Grand hexagone d'hiver
Sirius occupe l'angle inférieur du Grand hexagone d'hiver, qui culmine vers 20 heures à cette période de l'année. Cette immense figure géométrique domine toute la portion de ciel visible en direction sud, de l'horizon au zénith. En effet, la constellation du Grand Chien, où Sirius brille de mille feux, s'appuie pratiquement sur l'horizon, tandis qu'au sommet de l'hexagone, Capella du Cocher passe directement au-dessus de nos têtes.
Dans la partie est (gauche) de notre hexagone, on retrouve les deux étoiles principales des Gémeaux, les jumeaux Pollux et Castor, très haut dans le ciel. Un peu plus bas, on aperçoit la brillante étoile Procyon, dans la constellation du Petit Chien.
Les étoiles Aldébaran et Rigel ferment le côté ouest de l'hexagone. Aldébaran, dont la teinte orangée est remarquable, figure l'œil du Taureau. La tête de notre bovin céleste est d'ailleurs esquissée par un groupe d'étoiles en forme de « V », les Hyades, qui entourent Aldébaran. Dans la représentation classique des constellations, le Taureau charge le chasseur Orion, dont Rigel symbolise l'un des genoux.
La constellation d'Orion prend la forme d'un grand rectangle vertical, qui évoque les épaules et les genoux du chasseur. Au centre de ce rectangle, on retrouve trois étoiles d'éclat semblable formant une courte ligne inclinée : c'est la fameuse ceinture d'Orion. Bételgeuse, une autre étoile de couleur orangée, occupe le coin supérieur gauche d'Orion et se retrouve presque au centre du Grand hexagone.
Deux autres planètes
Saturne est visible au-dessus de l'horizon est après minuit et culmine au sud vers quatre heures du matin. La planète aux anneaux forme actuellement un duo remarquable avec l'étoile Spica, dans la constellation de la Vierge. Toutes deux ont un éclat semblable, mais la teinte bleutée de Spica (à droite) fait un joli contraste avec le jaune crème de Saturne. La Lune sera de passage dans ce voisinage céleste au cours de la nuit du 11 au 12 février.
Soulignons en terminant la présence de la planète Mercure dans le ciel du soir, en seconde moitié de février; vous la retrouverez près de l'horizon ouest, une demi-heure après le coucher du Soleil. Le soir du 22 février, le très mince croissant lunaire reposera à seulement 5 degrés à droite de Mercure : utilisez une paire de jumelles afin les repérer dans les lueurs du crépuscule.
Bonnes observations !