Novembre est souvent un des mois les moins appréciés pour son côté peu lumineux, pluvieux ou neigeux, voire triste quand les dernières feuilles quittent les branches des arbres. Mais dans l’hémisphère Nord, novembre est parfait pour les astronomes amateurs ou professionnels, car c’est le moment où la nuit reprend ses droits et s’allonge à souhait pour favoriser les observations astronomiques.
Même si cela reste dur pour les professionnels quand vient le temps d’effectuer 12 à 15 heures de travail en ligne pour une nuit d’observation, novembre offre la chance aux amateurs ou néophytes de découvrir plus tôt dans la soirée les merveilles du ciel étoilé.
Le mois commence d’ailleurs sur les chapeaux de roue car dès le premier novembre, c’est le retour à l’heure normale : à 2 heures du matin, heure avancée de l’Est, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, il sera alors 1 heure, heure normale de l’Est. C’est l’occasion pour nous tous et toutes de profiter d’une heure de plus pour dormir… ou observer !
Lune et planètes
Après le « festival de Mars » qui a culminé au début d’octobre avec l’opposition martienne (alignement Soleil-Terre-Mars et conséquemment plus proche distance entre Mars et la Terre), le diamètre de la planète rouge et sa luminosité vont décroître au cours des prochaines semaines. La Lune gibbeuse s’en rapprochera dans la soirée du 25 novembre vers 21h30.
C’est encore grâce à la Lune que nous pourrons profiter d’un survol des autres planètes visibles ce mois-ci. Ainsi, en fin de nuit et à l’aube le 12 novembre, la mince Lune décroissante sera 6 ½ degrés au-dessus de la très brillante Vénus, en direction est-sud-est. Le lendemain matin, 13 novembre, le croissant lunaire sera encore plus fin; on le retrouvera alors entre Vénus, plus haut, et Mercure, plus proche de l’horizon, toujours vers l’est-sud-est pendant l’aube, 45 minutes avant le lever du Soleil.
Quelques jours plus tard, c’est Jupiter et Saturne que la Lune nous pointera. D’abord le 18 novembre, quand le croissant lunaire reposera 7 degrés en bas et à droite de la brillante Jupiter, avec Saturne située 3 ½ degrés plus haut et à gauche. Et ensuite le 19, alors que le croissant plus épais se retrouvera à gauche des deux planètes et dessinera un long triangle avec elles. Ces rencontres entre la Lune et le duo Jupiter-Saturne se déroulent au-dessus de l’horizon sud-sud-ouest après le coucher du Soleil et en début de soirée.
Une éclipse lunaire subtile
Enfin, la Lune sera pleine pour finir le mois, et pour l’occasion, elle sera éclipsée partiellement par la pénombre de la Terre — un phénomène qui sera visible en entier depuis l’Amérique du Nord, le Pacifique et l’Extrême Orient. Au Québec, cette éclipse aura lieu entre 2h32 et 6h53 HNE le matin du 30 novembre. Il s’agit cependant d’un phénomène peu spectaculaire, qui ne sera perceptible à l’œil nu que vers le milieu de l’éclipse, à 4h42. À ce moment, le disque lunaire sera plongé à 83 % de son diamètre dans la pénombre de la Terre. Pendant quelques dizaines de minutes autour du maximum de l’éclipse, la Lune devrait être suffisamment proche de la zone d’ombre pour qu’on puisse détecter à l’œil un léger assombrissement de la partie nord de son disque. Cet obscurcissement est toutefois plus facile à voir sur les photographies, pourvu qu’elles soient correctement exposées.
Le retour des Léonides
Comme chaque année, novembre sera aussi le théâtre d’une pluie d’étoiles filantes, les Léonides. Cette pluie est causée par le passage de notre planète dans la trainée de poussière de la comète Tempel-Tuttle. On espère cette année observer une quinzaine de météores par heure en profitant de l’absence de Lune dans le ciel après minuit dans la nuit du 17 au 18 novembre. Gardez l’œil ouvert !
Bonnes observations !