Peu de gens ont eu le privilège de contempler le lent déplacement de la planète devant le Soleil. Le dernier passage a eu lieu le 8 juin 2004, mais les précédents remontent à 1882 et 1874. Et il faudra patienter jusqu'au 11 décembre 2117 pour observer de nouveau un passage de Vénus — plus de 105 ans d'attente !
Vous comprendrez donc l'enthousiasme et l'excitation des astronomes. De nombreuses séances d'observation sont d'ailleurs organisées par les clubs d'astronomie partout au Québec pour partager ce moment exceptionnel avec le grand public. On ne saurait cependant trop vous mettre en garde au sujet de l'observation du Soleil : celle-ci doit s'effectuer de façon sécuritaire à l'aide d'instruments et de filtres spécialisés appropriés. Consultez le site Web passagedevenus.ca pour plus d'informations sur le phénomène du passage de Vénus et les techniques sécuritaires d'observation.
Une chorégraphie précise
Un passage de Vénus devant le Soleil exige que les trois astres impliqués dans cette chorégraphie céleste (la Terre, Vénus et le Soleil) se retrouvent à peu près en ligne droite. On dit que la planète Vénus est alors en conjonction inférieure. Une telle configuration se reproduit à tous les 584 jours. Mais puisque l'orbite de Vénus autour du Soleil est inclinée par rapport à celle de la Terre, un observateur terrestre voit généralement Vénus passer au-dessus ou en dessous du disque solaire. L'alignement parfait n'est obtenu que lorsque la conjonction inférieure de Vénus se produit près d'un des deux nœuds de son orbite, c'est-à-dire à l'intersection du plan orbital de Vénus et celui de la Terre. C'est ce qui produira le 5 juin 2012 : Vénus se profilera alors pendant quelques heures devant le disque du Soleil.
Malheureusement pour les observateurs situés en Amérique du Nord, seul le début du phénomène sera visible. Le passage de Vénus débutera vers 18h03 HAE pour toutes les régions du Québec. Au moment du premier contact, le Soleil sera déjà très bas au-dessus de l'horizon ouest-nord-ouest. Pendant près de deux heures, on pourra suivre le lent déplacement de la planète Vénus devant l'astre du jour, jusqu'à ce que le coucher du Soleil mette fin aux observations. Les chanceux installés dans le Pacifique, au Japon, en Australie, en Russie ou en Alaska, auront quant à eux le loisir d'observer le passage de Vénus dans son entier.
Un trio planétaire
La fin du mois de juin offre de belles opportunités pour l'observation des planètes. Mercure, qui représente toujours un défi pour les observateurs, sera une cible de choix au cours des derniers jours du mois. Dans les lueurs crépusculaires du 21 juin, un mince croissant de Lune, situé à gauche de la planète, permettra de la repérer aisément. Dirigez votre regard vers l'horizon ouest-nord-ouest une demi-heure après le coucher du Soleil et tentez votre chance.
Les planètes Mars et Saturne, visibles dans le ciel étoilé depuis plusieurs mois déjà, le demeurent encore au cours du mois de juin. Les deux planètes, présentement d'éclat semblable, peuvent s'avérer difficiles à reconnaître parmi les étoiles. Heureusement, la Lune gibbeuse se trouvera près de chacune d'elles au cours des derniers jours du mois : le 26 juin pour Mars et le 28 juin pour Saturne.
Pour les lève-tôt, un mince croissant de Lune, tout près de la brillante planète Jupiter, offrira un superbe spectacle visuel en direction de l'horizon est-nord-est le 17 juin à l'aube. Après son passage devant le Soleil le 5 juin, Vénus rejoindra Jupiter dans le ciel du matin à la fin du mois. À suivre…
Le début de l'été
Ceux et celles qui attendent avec impatience les chauds rayons du Soleil de l'été seront heureux d'apprendre que la saison estivale dans l'hémisphère Nord débutera le matin du 20 juin à 7h09 HAE. Pour les astronomes, cette période annonce cependant un ralentissement des activités : les nuits sont courtes et les observations moins nombreuses. Ils anticipent déjà les mois d'automne…
Bonnes observations !