Pour plusieurs d’entre nous, le mois d’août est synonyme d’étoiles filantes. Mais les amateurs de planètes ne seront pas en reste puisque cinq d’entre elles sont visibles l’œil nu à un moment ou un autre de la nuit : Vénus, Saturne, Jupiter, Mars et Mercure.
Les Perséides, la plus connue et la plus observée des pluies d’étoiles filantes annuelles, nous reviennent à la mi-août. Si la météo collabore, cette année s’annonce propice : la Lune croissante se couche tôt et ne gênera pas les observations. Un beau ciel noir nous permettra de voir les trainées lumineuses produites par l’entrée de fines poussières interplanétaires dans notre atmosphère. Ces particules sont réparties tout au long de la trajectoire de la comète Swift-Tuttle; elle porte le nom de ses découvreurs, les astronomes américains Lewis Swift et Horace Tuttle, qui l’observèrent en 1862. Cette comète repasse au voisinage du Soleil à tous les 130 ans environ, ce qui permet à l’essaim de particules de se renouveler régulièrement.
Le meilleur moment pour observer les Perséides aura lieu juste avant l’aube, dans la nuit du 11 au 12 août, ou dans la nuit du 12 au 13. Une application en ligne permet d’estimer le nombre d’étoiles filantes qu’on peut espérer observer d’heure en heure selon notre position géographique et la qualité du ciel. Pour résumer, à travers le voile de pollution lumineuse de la ville, on ne doit pas s’attendre à compter plus d’une dizaine d’étoiles filantes par heure; mais à la campagne, sous un ciel bien noir, ce sera plutôt une soixantaine à l’heure ! Il est peut-être encore temps d’ajuster vos vacances en conséquence…
Les planètes et la Lune, du crépuscule au milieu de la nuit…
Vénus est l’Étoile du soir durant tout l’été. On la retrouve très bas à l’horizon ouest au crépuscule, et elle se couche à peine une heure et demie après le Soleil. Au début du mois, elle partage le ciel avec la constellation du Lion. Le 9 août, trois jours après la nouvelle lune, Vénus recevra la visite d’un mince croissant lunaire. Vénus entre dans la constellation de la Vierge le 11 août et se rapproche de jour en jour de l’étoile Spica, un nom latin qui désigne l’épi de blé que tient à la main la demoiselle.
À la gauche de Spica et plus brillante que l’étoile, la planète Saturne est visible au sud-ouest à la fin du crépuscule. Remarquez comme la distance entre Saturne et Vénus diminue à mesure que le mois avance. À la fin d’août, Saturne ne se couche plus que deux heures et demie après le Soleil.
Au cours de quatre soirs successifs, du 10 au 13 août, observez le croissant de Lune qui joue à saute-mouton avec Vénus, Spica et Saturne. Le 10 août, une demi-heure après le coucher du Soleil, la Lune apparaît à gauche de Vénus. Le lendemain soir, la Lune se trouve en bas et à droite de Spica. Le 12 août, la Lune est à égale distance de Spica, plus bas à sa droite, et Saturne, au-dessus du croissant. Finalement, le 13 août, on retrouve la Lune à gauche de Saturne.
Le 15 août, la Lune au premier quartier semble faire une pause près de l’étoile Antarès, dans la constellation du Scorpion. Puis, au cours des deux soirs suivants, la Lune passe au-dessus de la constellation du Sagittaire.
… puis un peu avant l’aube
Les planètes du matin sont actuellement Jupiter, Mars et Mercure. Jupiter et Mars se trouvent parmi les étoiles de la constellation des Gémeaux. Si Mars rivalise en brillance avec les étoiles Castor et Pollux, les deux frères jumeaux, Jupiter est nettement plus brillante que ces trois astres. Ne manquez pas la Lune décroissante qui formera, le matin des 3 et 4 août, un brillant trio avec Jupiter et Mars.
Mars voyage rapidement parmi les étoiles durant le mois. La planète rouge franchit la frontière entre les constellations des Gémeaux et du Cancer le 25 août, et forme alors une ligne parfaitement droite avec les étoiles Castor et Pollux.
Jusqu’à la mi-août, Mercure est visible à l’aube, au-dessus de l’horizon est, une trentaine de minutes avant le lever du Soleil. La petite planète précède de peu l’astre du jour, mais leur position relative s’inverse à compter du 24 août, lorsque Mercure passe derrière notre étoile et se retrouve officiellement dans le ciel du soir.
Les constellations
Le Triangle d’été se trouve exactement au-dessus de nos têtes au milieu de la nuit. Il est dessiné par trois étoiles brillantes appartenant à autant de constellations différentes : Déneb dans le Cygne, Véga dans la Lyre et Altaïr dans l’Aigle. Sous Altaïr, tout près de l’horizon sud, on peut imaginer une théière avec de la vapeur qui sort de son bec : c’est la constellation du Sagittaire, superposée à une portion brillante de la Voie lactée, qui s’étire elle-même du sud au nord. Puisque le Sagittaire est situé en direction du centre de la Voie lactée, cette région du ciel est particulièrement riche en nébuleuses et amas d’étoiles. Quelques-uns de ces objets lointains sont visibles aux jumelles, notamment la nébuleuse de la Lagune (Messier 8), la nébuleuse Oméga (Messier 17), l’amas du Sagittaire (Messier 22) et l’amas ouvert Messier 25. Le Sagittaire s’apprête à décocher une flèche vers le cœur du Scorpion, l’étoile supergéante rouge Antarès, dix mille fois plus lumineuse que le Soleil. Le Scorpion est d’ailleurs l’une des rares constellations dont le dessin d’étoiles nous fait vraiment penser à l’animal qu’elle représente.
Bonnes observations !